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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton approuve sous conditions l'accord de Bagdad Ce qui compte, c'est ce que l'Irak fera, souligne le président américain, qui maintient sa menace de frappe militaire (photos)

Le frappe militaire — du moins pour le moment — a apparemment été évitée in extremis. Presque malgré eux, les Etats-Unis, se rangeant à l’opinion de leurs partenaires au Conseil de Sécurité (la France, la Russie, la Grande-Bretagne et la Chine) ont donné, hier en soirée, leur feu vert, sous conditions, à l’accord accroché à Saddam Hussein par Kofi Annan et signé par ce dernier le matin même avec Tarek Aziz sur les modalités d’inspection des «sites présidentiels» controversés en Irak. La Maison-Blanche a cependant averti que les USA restaient prêts à frapper militairement au cas où le leader irakien ne tiendrait pas parole. Reste à M. Kofi Annan qui, sur le chemin de retour s’est entretenu en soirée à Paris avec le président Chirac, a faire avaliser l’accord par le Conseil de Sécurité lors d’une réunion fixée en principe pour aujourd’hui. A ce propos, le secrétaire général de l’ONU a prévu que les discussions au Conseil ne «devraient pas être très dures». L’accord, a-t-il précisé, ne prévoit «aucune date limite» pour les inspections, qui seront entreprises, selon Bagdad, par «une équipe spéciale», d’après «des critères bien précis». L’annonce de la signature de l’accord hier matin avait été presque unanimement bien accueillie dans les principales capitales — à l’exception d’Israël — bien que la détente enregistrée dans la région ait conduit à une chute sérieuse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux . C’est après une série de consultations téléphoniques avec le chef du gouvernement britannique, Tony Blair, le président russe, Boris Eltsine, et le chef de l’Etat français, Jacques Chirac, que le président américain, Bill Clinton, a donc apporté l’appui prudent de Washington à l’accord sur le désarmement de l’Irak négocié durant le week-end à Bagdad par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, tout en admettant qu’il n’était pas parfait, puisqu’il y avait encore «des détails» à régler. Le risque d’une action militaire américaine contre l’Irak est donc écarté dans l’immédiat, mais il a averti que la menace demeurait à terme. Un grand «si» M. Clinton a en effet souligné que tout dépendait maintenant de savoir si l’Irak respecterait cet accord, signé hier à Bagdad par M. Annan et le vice-premier ministre irakien, Tarek Aziz, et a admis que c’était un «grand si». Dans le cas contraire, a-t-il dit, les Etats-Unis considèrent qu’ils auront «le droit unilatéral» de riposter au moment, à l’endroit et de la manière qu’ils souhaitent. Il s’agissait là d’une allusion claire à une riposte militaire automatique en cas de nouveau manquement à ses engagements par l’Irak et de nouvelle crise semblable aux deux survenues depuis octobre. M. Clinton, qui parlait dans le bureau ovale de la Maison-Blanche entouré de tous ses conseillers de politique étrangère (dont le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, le secrétaire au Pentagone William Cohen et le chef d’état-major interarmes Hugh Shelton), a ainsi averti que les troupes américaines déployées dans le Golfe depuis novembre resteraient dans cette région «jusqu’à ce que nous soyions persuadés que (...) l’Irak respecte ses engagements» en matière de destruction de ses armes de destruction massive. Il a assuré que l’accord portait sur «tous les sites suspects» susceptibles d’abriter des armes de destruction massive et qu’il donnait aux experts de l’ONU «un accès immédiat, sans restriction (et) inconditionnel», conformément aux résolutions votées par le Conseil de Sécurité de l’ONU après la guerre du Golfe de 1991. «S’il est appliqué intégralement, et c’est le grand «si», cet accord permettra à l’UNSCOM (la commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement de l’Irak) de remplir sa mission», a-t-il dit. M. Clinton n’a pas voulu préciser quelles étaient «les questions qui doivent encore être réglées à notre satisfaction». Son porte-parole, Michel McCurry, en a toutefois mentionné une, celle des diplomates qui, en vertu de l’accord, accompagneront les équipes de l’UNSCOM lors de leurs inspections. Ces questions seront examinées «de manière très détaillée» aujourd’hui lorsque le Conseil de Sécurité se réunira pour prendre connaissance du rapport de M. Annan, a poursuivi le porte-parole. Les Etats-Unis veulent éviter à tout prix que l’autorité de l’UNSCOM, un organisme composé d’experts de différents pays, soit diminuée au profit de considérations politiques et que les inspections soient politisées. M. Clinton s’est déclaré convaincu que ces «détails» seraient réglés de manière satisfaisante pour Washington et que toutes les zones d’ombre seraient clarifiées. «J’espère que l’accord d’aujourd’hui s’avérera le pas en avant que nous recherchions», a poursuivi M. Clinton. «Mais la preuve (de la réussite de l’accord) réside dans son application», a-t-il dit. «Les Etats-Unis restent déterminés et prêts à obtenir par n’importe quel moyen nécessaire le respect total par l’Irak de ses engagements à détruire ses armes de destruction massive», a-t-il ajouté. M. Clinton a admis qu’il ne pouvait pas garantir qu’il n’y aurait pas «dans un an» une nouvelle violation de ses engagements par l’Irak. Mais il estime que les Etats-Unis auraient alors carte blanche pour agir à leur guise et auraient le soutien de tous leur partenaires pour un recours à la force, ce qui n’était pas le cas lors de la crise actuelle. «Sur la base de mes conversations avec le premier ministre Blair, le président Chirac et le président Eltsine (...), personne ne pense sérieusement qu’il peut y avoir une violation de cet accord par l’Irak sans qu’il y ait des conséquences sérieuses», a-t-il conclu. A ce propos, et pour éviter d’éventuels «couacs», Londres a proposé hier au Conseil de Sécurité de plancher sur une nouvelle résolution concernant l’Irak de manière à «clarifier» la situation découlant de l’accord signé hier à Bagdad. (AFP, Reuters, CNN)
Le frappe militaire — du moins pour le moment — a apparemment été évitée in extremis. Presque malgré eux, les Etats-Unis, se rangeant à l’opinion de leurs partenaires au Conseil de Sécurité (la France, la Russie, la Grande-Bretagne et la Chine) ont donné, hier en soirée, leur feu vert, sous conditions, à l’accord accroché à Saddam Hussein par Kofi Annan et signé...