La Foire Internationale du Livre a démarré Les imprimés représentent 30% des exportations libanaises (photos)

La Foire internationale du livre, 4e édition, ouvre ses portes jusqu’au dimanche 1er mars au Forum de Beyrouth (Quarantaine). Ce salon regroupe 400 éditeurs d’Allemagne, d’Arabie Séoudite, de Bahrein, de Belgique, du Canada, d’Egypte, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Jordanie, du Koweit, de Libye, de Syrie et bien entendu du Liban. Cette manifestation célèbre le 250e anniversaire de l’imprimerie arabe au Liban. Pour l’occasion, le salon expose la première presse fabriquée en 1733, installée au Liban en 1748 et prêtée par le monastère St-Jean de Khonchara (Metn) ainsi qu’une des dernières presses manuelles encore en fonctionnement à Berlin. Inaugurée par le président de la Chambre, M. Nabih Berry, la Foire internationale du livre a donc ouvert hier ses stands aux visiteurs en présence du ministre de la Culture, M. Fawzi Hobeiche, représentant le président du Conseil, du ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, de Mme Samira Assi, présidente du Syndicat des éditeurs, organisateur du salon. Dans un mot de circonstance, M. Nabih Berry a souligné que, «grâce à ce genre de manifestations, le Liban retrouve une place de choix dans les secteurs de l’édition et de l’imprimerie. (...) Nous prouvons ainsi que le Liban n’est pas le pays violent qu’on a montré du doigt pendant les vingt dernières années. (...) Nous sommes une vieille civilisation. Nos ancêtres ont exporté à bord de leurs navires l’alphabet et la connaissance...». M. Berry a indiqué qu’il allait activer la création, au sein du Parlement, d’un service de correspondance avec les universités, «afin qu’elles puissent nous transmettre leurs avis sur les projets de lois...» Il a insisté sur la nécessité de créer une Caisse du cinéma qui «permettrait de soutenir les projets de films». Il a annoncé en conclusion, qu’à l’occasion du 25 février, fête des Beaux-Arts, il offrait «un terrain au Sud pour y construire un « village des arts » qui comprendra un institut de formation, et dans lequel seront organisés des rencontres, des symposiums...». Auparavant, Mme Assi avait souligné que la Foire est organisée pour la quatrième année consécutive, avec le soutien du ministère de la Culture mais sans aucune aide substantielle de sa part. Elle a annoncé l’ouverture prochaine du siège du Syndicat des éditeurs. M. Fawzi Hobeiche a souligné, pour sa part, la participation symbolique du ministère de la Culture au salon de cette année: « Nous avons assuré la réédition de quelques-unes des premières planches éditées au Liban. Elles sont exposées au stand du ministère». Secteur florissant L’édition était, avant guerre, un domaine florissant de l’économie libanaise. Selon les statistiques du ministère de l’Economie, les imprimés représentent aujourd’hui 30 % de nos exportations. Evidemment, 85 % partent en direction des pays arabes. Programmé pendant le mois du shopping, ce salon est le lieu privilégié où se négocient, notamment, les droits d’auteur. Des participants de différents pays arabes, européens et d’Amérique du Nord, s’y rencontrent. Sur la liste des pays participants, une absence remarquée, celle de la France. «Les Français nous ont répondu qu’ayant leur propre salon annuel à Beyrouth, ils ne voyaient pas la nécessité de participer à celui-ci», indique M. Nasser Jarrous, directeur de la Foire. Evénement Evénement de l’année, les 250 ans de la fondation de la première imprimerie arabe, au Liban, par Abdallah Zakher. Pour cette occasion, les responsables de la Foire ont édité un ouvrage sur l’histoire de l’imprimerie au Liban. Par ailleurs, les éditeurs libanais rencontreront, mardi 24, Sabine Kaldonek, responsable du Centre international de la Foire du livre de Francfort, pour préparer la participation libanaise à cette fameuse manifestation allemande. Le stand allemand présente, pour sa part, l’imprimerie manuelle qui fête ses 35 ans. Un livre y sera imprimé sur place, avec textes et gravures. Toujours du côté de l’Allemagne, une spécialiste, Petra Hart donnera une conférence consacrée à la question des droits d’auteur, samedi 28 février à 17h. Signalons, enfin, que le stand de Dar An Nahar prévoit nombre de signatures d’ouvrages: aujourd’hui, samedi 21, 16h, Ghassan Tuéni dédicacera son «Kitab al-Istiklal bilsouar wal wasaëk» (Le livre de l’indépendance, photos et documents); mercredi 25, 17h, Bassem el-Jisr signera son «Pacte de 43»; vendredi 27, 17h, Chebli Mallat dédicacera son ouvrage sur Mohammed Baker el-Sadr après avoir livré, en causerie, ses «Réflexions juridiques sur la crise irakienne». Aline GEMAYEL