Le Liban-sud et la crise irakienne au centre des entretiens de Pletka

En visite au Liban, Mme Danielle Pletka, membre républicain du secrétariat du comité sénatorial U.S. des Affaires étrangères, a été successivement reçue hier par les chefs du Parlement et du gouvernement, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, pour des entretiens axés sur la situation régionale et sur les moyens de relancer le processus de paix. Mme Pletka, que l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, accompagnait dans sa tournée, a également rencontré le ministre de l’Education nationale, M. Jean Obeid. Au terme de chacun des entretiens, c’est M. Jones qui s’adressait aux journalistes. Il a notamment expliqué que Mme Pletka se trouve pour la première fois au Liban, dans le cadre d’une tournée d’information régionale dont le but est d’«échanger les vues avec les responsables arabes concernant le processus de paix et, bien sûr, la crise irakienne». Mme Pletka est arrivée à Beyrouth venant de Damas. Avec M. Hariri, qui l’a retenue à déjeuner en même temps que M. Jones, elle a notamment parlé de la crise irakienne alors que sa conversation était axée avec le président de la Chambre sur la situation au Liban-Sud et les propositions israéliennes d’un retrait conditionnel. M. Berry a réaffirmé son point de vue, soulignant son opposition à tous pourparlers avec Israël portant sur des arrangements de sécurité. La question d’un retrait israélien du Liban-Sud a été également abordée au cours du dîner offert en son honneur par l’ambassadeur américain. Etaient notamment présents au dîner donné en la résidence de M. Jones, le ministre Michel Eddé, les députés Marwan Hamadé, Anouar el-Khalil, Misbah el-Ahdab et Ali Osseirane, deux anciens ministres, Fouad Boutros et Michel Samaha, le chef du PNL, M. Dory Chamoun, ainsi que MM. Joseph el-Amm, Simon Karam, Doureid Yaghi, Nawwaf Salam et Mohamed Moghrabi. La conversation a essentiellement porté sur le mécanisme d’application de la 425. Selon l’agence locale «Al-Markaziya», Mme Pletka s’est enquise du rôle de l’armée et de la FINUL en cas de repli israélien estimant que la mise en application de cette résolution du Conseil de Sécurité constitue la clé de la solution au Liban-Sud. Elle a aussi multiplié les questions au sujet des efforts déployés par le gouvernement pour maintenir la valeur de la livre et pour étendre son autorité sur l’ensemble du territoire. Les responsables libanais étaient unanimes à souligner la nécessité d’un retrait israélien inconditionnel et immédiat du Liban-Sud conformément à la 425 et à s’opposer à tout projet de pourparlers relatifs à des arrangements de sécurité. Ils ont affirmé que la mise en application de la 425 n’entraîne pas des arrangements de ce genre, mais un retour à l’accord d’armistice entre Israël et le Liban, tout en mettant l’accent sur la capacité de l’armée à combler tout vide en cas de retrait israélien.