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Actualités - CHRONOLOGIE

Ankara et Damas vont reprendre leur dialogue politique

Alors qu’il y a peu encore, la tension entre eux était à son paroxysme, la Turquie et la Syrie s’apprêtent à reprendre le dialogue politique, une décision dont de nombreux observateurs pensent qu’elle a été hâtée par la crise irakienne et les craintes suscitées à ce propos par des informations faisant état d’un possible processus de démembrement de l’Irak qui pourrait atteindre d’autres pays de la région. «Nous préférons d’abord renouer un dialogue au niveau bilatéral et ensuite peut-être reprendre les réunions de consultations tripartites avec Damas et Téhéran», indiquait-on jeudi de source diplomatique à Ankara. Latente entre la Turquie et la Syrie, en raison surtout des accusations suivant lesquelles Damas soutiendrait le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie), la crise a été ravivée au cours des derniers mois par la question de l’Euphrate. Ankara, on le rappelle, a entrepris de construire un barrage sur ce fleuve, dont les eaux alimentent également la Syrie et l’Irak, afin officiellement d’en régulariser le cours, d’assurer un surplus de courant électrique et une meilleure irrigation des terres agricoles. Damas, pour sa part, a toujours rejeté catégoriquement les accusations turques contre un appui aux Kurdes. Selon Ankara, toutefois, le chef du PKK Abdullah Ocalan réside habituellement à Damas ou dans la Békaa libanaise sous contrôle syrien. Un contentieux territorial existe par ailleurs entre Ankara et Damas à propos de la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie. «La partie syrienne est très encline à une reprise des contacts politiques», selon une source diplomatique. «Le mécanisme de consultations tripartites» avait été mis en place après la fin de la guerre du Golfe en 1991 par la Turquie, la Syrie et l’Iran afin de discuter des événements intervenus dans le nord de l’Irak. La sixième et dernière de ces réunions s’était tenue en septembre 1995 dans la capitale iranienne. La Turquie avait alors annoncé qu’elle ne voyait plus d’utilité dans la poursuite de ce mécanisme. Après la guerre du Golfe en avril, les Kurdes avaient tenté une rébellion contre le régime de Saddam Hussein. Leur action ayant avorté, ils s’étaient massés à la frontière turque, fuyant les troupes irakiennes. Le PKK mène une rébellion armée contre Ankara depuis 1984 pour créer un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien situé à la frontière avec la Syrie, l’Irak et l’Iran. Les violences liées à cette rébellion ont fait près de 29.000 morts.
Alors qu’il y a peu encore, la tension entre eux était à son paroxysme, la Turquie et la Syrie s’apprêtent à reprendre le dialogue politique, une décision dont de nombreux observateurs pensent qu’elle a été hâtée par la crise irakienne et les craintes suscitées à ce propos par des informations faisant état d’un possible processus de démembrement de l’Irak qui...