Combiné : deuxième médaille d'or pour Seizinger à Nagano saut à skis par équipe (grand tremplin) : le Japon impérial

Sacrée lundi en descente, l’Allemande Katja Seizinger s’est adjugée mardi une deuxième médaille d’or aux Jeux olympiques de Nagano en s’imposant dans le combiné féminin. L’équipe allemande monopolise le podium avec aux deuxième et troisième places Martina Ertl et Hilde Gerg, vainqueur des deux combinés de la Coupe du monde de ski alpin cette saison. La Française Florence Masnada, médaille de bronze de la descente, est sixième. A 25 ans, Katja Seizinger collectionne les exploits: elle était entrée lundi dans l’histoire en décrochant un deuxième titre olympique consécutif en descente, ce qu’aucun skieur n’avait encore réussi. Médaille de bronze du super-G en 1992, la championne allemande, qui n’avait jamais remporté un combiné de sa carrière, compte désormais trois médailles olympiques à son palmarès. Il faut remonter à 1936 pour trouver une Allemande sur la première marche du podium dans cette spécialité. Première à l’issue de la descente du combiné, Seizinger a conforté son avantage au slalom en signant à l’arrivée de la seconde manche un temps cumulé de 2’40”74. «Je suis la personne la plus chanceuse de la terre», a confié une Katja Seizinger rayonnante. Le sort fut en effet un complice de choix pour l’Allemande puisque la favorite de l’épreuve, la Suédoise Pernilla Wiberg, médaille d’or de la spécialité à Lillehammer, a été éliminée lors de la première manche du slalom de même que la championne du monde autrichienne, Renate Götschl. Deuxième de l’épreuve à l’issue de la descente lundi, Wiberg a enfourché une porte à quelques mètres de l’arrivée. «Je me voyais déjà arriver, j’ai perdu ma concentration. J’ai enfourché une porte et j’ai chuté. Je me concentre maintenant sur les prochaines courses, le slalom et le slalom géant», a expliqué Pernilla Wiberg, médaille d’argent de la descente. Saut par équipes: Le Japon encore Le Japon a une nouvelle fois fait la preuve de sa supériorité en sauts à ski en remportant mardi le concours par équipes sur grand tremplin aux Jeux de Nagano grâce à un saut sans appel de Masahiko Harada, sacré héros national. Le leader de la Coupe du monde, Kazuyoshi Funaki, médaille d’or en saut individuel au grand tremplin et médaille d’argent au tremplin normal, a scellé le triomphe de l’équipe japonaise lors d’une dernière envolée sous les clameurs des 45.000 spectateurs, qui avaient bravé une neige décidément incontournable. L’épreuve avait été retardée pour cause de mauvaise visibilité. L’Allemagne décroche la médaille d’argent, le bronze revient à l’Autriche. Takanobu Okabe et Masahiko Harada, auteurs chacun d’un saut à 137 mètres, ont définitivement brisé les espoirs des Allemands et des Autrichiens, qui menaient à l’issue de la première manche à la faveur d’une contre-performance de Harada, qui n’avait franchi que 79,5 mètres. Rappelé au douloureux souvenir des Jeux de Lillehammer, durant lesquels il avait privé le Japon d’une médaille d’or à cause d’un saut trop faible, Masahiko Harada s’est envolé vers la victoire en produisant un saut de 137 mètres au deuxième essai. Patinage: Gianni Romme écrase le 10.000 m Le patineur néerlandais Gianni Romme a remporté mardi sur 10.000 m sa seconde médaille d’or sur l’anneau de vitesse de Nagano, améliorant au passage de plus de 15 secondes le record du monde de la spécialité. Neuf jours après son sacre sur 5.000 m déjà marqué par un record, Romme s’est imposé dans le temps de 13 minutes 15”33, effaçant des tablettes les 13’30”55 réussis par le Norvégien Johann Olav Koss lors des Jeux de Lillehammer, en 1994. Signe de la domination des Néerlandais sur le patinage de vitesse, Bob De Jong et Rintje Ritsma complètent un podium 100% orange. Bart Veldkamp, qui courait sous les couleurs néerlandaises à Albertville en 1992 avant d’opter pour la nationalité belge, a pris la quatrième place d’une course extrêmement rapide: les quatre hommes sont en effet descendus sous le temps du Norvégien. En s’élançant en dernier, aux côtés de De Jong, sur l’ovale glacé du M-Wave de Nagano, Gianni Romme savait qu’il lui faudrait établir un nouveau record du monde pour s’imposer. Au premier des 25 tours, il comptait déjà une seconde d’avance sur les temps de passage du record. A mi-course, l’écart dépassait les dix secondes et il maintenait un rythme effréné que De Jong ne pouvait suivre. «C’est la course la plus dure de ma carrière. C’était plus difficile que sur 5.000 m. Vers la fin, je me sentais épuisé et mes jambes étaient douloureuses», expliquait-il après la course. Mais Gianni Romme allait au bout de son effort. Il pouvait ensuite laisser éclater sa joie, s’offrant, drapeau en main, un tour d’honneur sous les vivats de ses supporters. «Deux médailles d’or et deux records du monde, je ne pouvais rêver mieux». Une deuxième chance pour Raphaël Poirée au biathlon Le report à mercredi de l’épreuve de biathlon du 10 km arrange les affaires de Raphaël Poirée, le meilleur spécialiste français de la discipline. Poirée, sixième au classement général de la Coupe du monde, avait déjà effectué trois fautes au tir quand la course a été interrompue mardi à cause de mauvaises conditions de visibilité sur le pas de tir. Il ne pouvait plus espérer se classer parmi les dix premiers de la course et se voit donc offrir une deuxième chance inespérée. Ses compatriotes Patrice Bailly-Salins et Thierry Dusserre ne sont pas dans le même cas: ils avaient réalisé un sans-faute au tir et vont devoir tout recommencer. Bailly-Salins a même évoqué la possibilité de ne pas recourir mercredi. «J’ai tout donné, je ne vais pas remettre ça», a-t-il dit. «Il est vrai que les conditions n’étaient pas très bonnes sur le pas de tir», a déclaré Dusserre. «Raphaël (Poirée) étant le seul d’entre nous à être médaillable, cette décision nous est plutôt favorable». Patrick Ancey, entraîneur des biathlètes français, aurait souhaité que la course soit reportée à jeudi pour permettre à ceux qui ont effectué l’intégralité des 10 km de récupérer. En fixant le départ à 12h15 mercredi (03h15 GMT), le jury n’a pas tenu compte de cet argument. (Reuters)