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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouveau pas en direction des chrétiens Joumblatt entend tourner la page douloureuse du passé (photo)

Après le Parti national libéral et le courant aouniste, c’était au tour des Kataëb et du Bloc national de recevoir hier le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt. Le ton de ces rencontres est donné par M. Joumblatt lui-même qui affirme que, malgré tous les différends, «on peut toujours s’entendre sur un minimum». Quel est donc ce minimum? Avec les Kataëb, le ministre convient de la nécessité de poursuivre le dialogue entamé hier, d’œuvrer pour le retour des personnes déplacées, de former des comités de suivi à cette fin et, surtout, de «tourner la page douloureuse du passé». La visite au B.N. aurait été plus fructueuse dans la mesure où un communiqué conjoint — ou plutôt un programme commun — a été publié à l’issue de la réunion. Des résolutions concrètes y figurent, telles que la détermination à «renforcer l’indépendance du corps judiciaire» ou encore à «œuvrer pour la réalisation du projet de mariage civil facultatif». Avec le Bloc national, nul besoin de «tourner une page douloureuse», le parti du Amid Eddé ayant toujours refusé de participer à la guerre. A Saïfi Arrivé le matin au siège des Kataëb à Saïfi, M. Joumblatt, accompagné du ministre Akram Chehayeb et des hauts responsables du Parti socialiste progressiste, est accueilli par M. Georges Saadé et le vice-président du parti, M. Mounir Hajj. Souhaitant la bienvenue à M. Joumblatt et à sa délégation, M. Saadé prononce une allocution dans laquelle il a notamment affirmé que cette rencontre a 7 ou 8 ans de retard. «Les points d’accord sont bien plus nombreux que les divergences», dit-il. Saluant la «démarche courageuse» du ministre, le chef du parti Kataëb a souhaité un prompt retour des personnes déplacées, l’essentiel étant de «promouvoir la convivialité entre les fils de la montagne». A son tour, M. Joumblatt devait se référer à un document d’entente signé en 1955 par Kamal Joumblatt et Pierre Gemayel, «une sorte de pacte comprenant des projets de réformes radicales». Concernant le retour des personnes déplacées, le ministre a déclaré: «La confiance n’est pas tout. Nous voulons garantir le financement de l’opération, mais les caisses sont vides et le règlement du problème des déplacés semble avoir été repoussé aux calendes grecques. Je ne crois pas qu’il y ait de problèmes financiers. Nous avons proposé plusieurs sources de financement qui ont toutes été rejetées. Nous supposons ainsi que l’obstacle est politique», a-t-il dit avant d’ajouter: «L’affaire des personnes déplacées est plus importante que Rafic Hariri ou Walid Joumblatt». Pour le leader druze, «nous avons tous perdu la guerre qu’a finalement remporté l’oligarchie financière et religieuse; (...) Sous prétexte d’investissement, il se pourrait bien que nous devenions étrangers sur notre propre terre. Nous pouvons donc nous entendre sur un minimum, à savoir: un Liban libre et démocratique, une presse libre menacée tous les jours d’être absorbée par les ogres de la finance». En conclusion, les deux parties sont convenues de former deux commissions ou plus en vue de poursuivre le dialogue politique et relatif au problème des réfugiés. La crise sociale constitue également une plate-forme d’entente. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé M. Saadé à l’issue de la réunion, rappelant à ce sujet que «nous nous appelons parti démocrate social». A Gemmayzé Puis, M. Joumblatt s’est rendu au siège du Bloc national à Gemmayzé. Il y a été notamment reçu par le secrétaire général du parti, M. Ibrahim Estephan, et les membres du comité exécutif. Interrogé à son arrivée sur les motifs de son ouverture au camp chrétien, M. Joumblatt a estimé que la précarité de la situation au Moyen-Orient impose de nous unir «pour prévenir toute tempête qui ravagerait le pays». Il a en outre mis l’accent sur la coordination politique et les relations historiques qui existent entre le PSP et le B.N.. A propos du financement de la caisse des déplacés, le ministre a déclaré: «Voyons ce que (le premier ministre malaisien) Mohammed Mahatir (à qui le président Hariri venait de rendre visite) pourra faire dans ce domaine». Prenant la parole à son tour, M. Estephan a tenu à clarifier les informations selon lesquelles M. Raymond Eddé serait l’allié du premier ministre Hariri. «Le Amid approuve le principe de la reconstruction initié par le président Hariri (...). Quant aux questions politiques, le mot alliance est exagéré», a-t-il affirmé. D’autre part, le communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre entre les deux partis souligne «le soutien à la résistance nationale libanaise et la revendication de l’application des résolutions 425 et 426 de l’ONU». Le PSP et le B.N. conviennent aussi des points suivants: «Renforcer l’indépendance du corps judiciaire en le mettant à l’écart des ingérences politiques»; «œuvrer au retour des personnes déplacées en leur garantissant un climat de tranquillité et de dignité ainsi que les fonds nécessaires à la construction de l’infrastructure et des biens-fonds privés»; «le respect de la souverainté libanaise et des libertés publiques d’information, de croyance et d’opinion»; «l’appui au projet du mariage civil facultatif, à la séparation de l’Etat et de la religion, jusqu’à l’aboutissement à une laïcisation totale»; «l’entente politique en cette période d’élections municipales (...)», ajoute le communiqué conjoint. Par ailleurs, selon des sources du Bloc national, M. Joumblatt aurait affirmé à ses interlocuteurs que les trois présidents Hraoui, Berry et Hariri trouvent des fonds quand ils le veulent. «Mais il semble que M. Hariri ne se soucie pas de l’affaire des personnes déplacées», aurait déclaré M. Joumblatt avant de mettre en garde contre l’acquisition des banques libanaises par des puissances financières étrangères. Enfin, les sources susmentionnées indiquent qu’une délégation du Parti syrien national social visiterait le siège du B.N. mardi prochain.
Après le Parti national libéral et le courant aouniste, c’était au tour des Kataëb et du Bloc national de recevoir hier le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt. Le ton de ces rencontres est donné par M. Joumblatt lui-même qui affirme que, malgré tous les différends, «on peut toujours s’entendre sur un minimum». Quel est donc ce minimum? Avec les Kataëb, le...