Il a entamé une visite officielle de 48 heures en Malaisie Hariri signe à Kuala Lumpur un protocole d'échange en matière d'information (photo)

C’est une visite à caractère économique que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, effectue en Malaisie. «Profiter de l’expérience de ce pays sur le plan du développement. Profiter aussi de son expérience dans le règlement des difficultés financières» découlant de la crise des marchés asiatiques. C’est par ces termes que M. Hariri a défini l’objet de sa visite officielle de 48 heures à Kuala Lumpur, où il a signé hier un protocole de coopération bilatérale en matière d’information avec son homologue Mahatir Mohamed. Le chef du gouvernement a aussi décidé avec ses interlocuteurs de poursuivre les contacts en vue d’aboutir à la conclusion de deux autres accords, le premier pour l’encouragement et la garantie des investissements et le deuxième pour éviter la double imposition. M. Hariri est arrivé à 11h (5h, heure de Beyrouth) à l’aéroport du sultan Abdel-Aziz Chah de Kuala Lumpur où son homologue malais l’attendait, dérogeant ainsi au protocole de son pays. Le chef du gouvernement devait être accueilli par le chef de la diplomatie malaise, qui se trouvait d’ailleurs aux côtés de M. Mahatir Mohamed pour le recevoir à sa descente d’avion. Le consul honoraire du Liban en Malaisie, M. Omar Joundi, et plusieurs personnalités malaises se trouvaient également à l’aéroport pour souhaiter la bienvenue au chef du gouvernement qui est accompagné du ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora. M. Hariri s’est rendu dans la voiture de son homologue à la place du Parlement où la cérémonie d’accueil officielle a été organisée, conformément au protocole malais, en présence des membres du gouvernement malais et des diplomates arabes et occidentaux accrédités à Kuala Lumpur. Les deux responsables devaient ensuite avoir un premier entretien en tête-à-tête à l’hôtel où M. Hariri et la délégation qui l’accompagne résident. La conversation a porté sur les relations bilatérales, le processus de paix, la crise financière qui a secoué le Sud-Est asiatique et les mesures adoptées par Kuala Lumpur pour la dépasser. Ils ont poursuivi leurs concertations à 15h30 (9h, heure de Beyrouth), toujours en-tête à tête, puis M. Siniora et son conseiller, M. Bassel Fleihane, les ont rejoints, suivis par les ministres malais des Affaires étrangères, de l’Information, du Commerce international et de l’Industrie, MM. Abdallah Badawi, Mohamed Rahmat et Mme Rafida Aziz, le consul du Liban et plusieurs responsables de Kuala Lumpur. Au terme de cet entretien, MM. Hariri et Mohamed ont signé l’accord de coopération médiatique. Celui prévoit, entre autres, l’échange de nouvelles de nature à renforcer les relations bilatérales, de rapports audiovisuels, politiques, économiques, sociaux ou culturels, de programmes télévisés et radiodiffusés, la couverture réciproque des cérémonies officielles organisées à l’occasion des fêtes nationales au Liban et en Malaisie. Prenant ensuite la parole, le chef du gouvernement a défini l’objet de sa visite à Kuala Lumpur: «Consolider les relations avec la Malaisie et profiter de l’expérience de ce pays dans les domaines du développement et de l’aplanissement des difficultés financières. Après avoir qualifié d’«utiles» ses entretiens avec ses hôtes, M. Hariri a annoncé que Mme Rafida Aziz visitera le Liban pour «mettre la dernière main aux accord économiques envisagés pour garantir et encourager les investissements bilatéraux et pour éviter la double imposition». A son tour, le chef du gouvernement malais a souligné que son pays est intéressé dans les investissements au Liban et notamment dans le domaine du tourisme, d’autant que le Liban est en voie de reconstruction. Quant à M. Abdallah Badawi, il a annoncé que son gouvernement a décidé de transféré provisoirement son ambassadeur au Caire à Beyrouth, «en attendant le règlement de certaines difficultés dues à des problèmes du budget». Il convient d’indiquer qu’avant son entretien avec M. Mahatir Mohamed, le chef du gouvernement a été reçu par le roi de Malaisie, le Tunku Jaafar, avec qui il a passé en revue les relations bilatérales. En soirée, M. Mahatir a offert en sa résidence un dîner en l’honneur de M. Hariri et de la délégation qui l’accompagne. Prenant la parole à cette occasion, M. Mohamed a brossé un tableau exhaustif de la situation dans son pays, soulignant notamment que les hommes d’affaires malais «ont les moyens d’investir au Liban». «Mais malheureusement, certains ont été contraints de ce retirer de ces projets parce qu’on ne leur a pas facilité la tâche et, en réalité, ils ne peuvent plus investir même dans leur pays, parce que les moyens (d’investissement) se sont réduits», a-t-il dit.