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Actualités - ANALYSE

Sud : réactualisation de la convention d'armistice de 1949

Alors que le mandat de la FINUL est régulièrement renouvelé, Beyrouth pense que le secrétaire général Kofi Annan s’efforcera, en ce qui concerne le problème du Sud-Liban, de promouvoir la 425 mais aussi de réactualiser la convention d’armistice, qui reste toujours valide à ses yeux, afin qu’elle régisse les relations libano-israéliennes après un éventuel retrait. Il s’agit, on l’aura deviné, de dépoussiérer dans un texte datant de 1949 les dispositions techniques vieillottes qui définissent la quantité et le genre d’armement, le volume et les positions des troupes frontalières. Sur ce plan un problème se pose. La résolution numéro 426, qui est en quelque sorte le «décret d’application» de la 425, stipule qu’ aux fins de faciliter la mission de la FINUL qui est d’accélérer le retrait israélien, des dispositions seraient prises sur le terrain avec Israël et le Liban. Mais l’Etat libanais estime que c’est aux seules Nations Unies de traiter de telles dispositions dont il ne se sent pour sa part concerné ni de près ni de loi, qu’il s’agisse de mesures ponctuelles dans le cadre de l’opération de retrait ou d’un dispositif stable similaire à celui que la convention de 1949 avait mis en place. Autrement dit, se référant à la résolution-mère, cette 425 qui est péremptoire et inconditionnelle, le Liban rejette tout arrangement sur le terrain entraînant un dialogue direct avec Israël et impliquant l’annulation de facto de la convention d’armistice de 1949. Un responsable local souligne du reste qu’actuellement «nous n’avons pas l’intention de favoriser la reprise des pourparlers avec Israël au sujet de la 425 pour un retrait basé sur la 426.Nous sommes en effet échaudés par une longue expérience négociatoire négative. Que cela fût à Nakoura du temps des présidents Sarkis et Gemayel ou à Washington puis au Maryland sous la présente république, nous nous sommes toujours heurtés à la mauvaise foi, à l’obstructionnisme, à l’intox et aux atermoiements des Israéliens. Ils ont toujours ignoré avec superbe la 425 et la convention d’armistice. S’ils font mine aujourd’hui de reconnaître la résolution de 1978, c’est pour duper l’opinion mondiale. Car ils continuent de poser des conditions rédhibitoires, comme les mesures de sécurité impliquant la neutralisation du Hezbollah ou les exigences de protection des gens de l’ALS, alors que la 425 ordonne un retrait total aussi inconditionnel qu’immédiat. Il est donc inutile de reprendre des pourparlers voués à l’échec. Notre position est qu’il appartient désormais aux Nations Unies d’assumer leurs responsabilités en faisant appliquer la 425 et la 426. L’ONU peut donc engager elle-même des pourparlers avec les Israéliens pour organiser leur retrait, que cela soit en base de la 426 ou de la convention de 1949. Après quoi le Liban examinera les résultats de ces négociations et se prononcera à leur propos, soit en les acceptant, moyennant d’éventuelles retouches, soit en les rejetant. Dans le premier cas, le terrain aurait été bien préparé et pour arrêter la programmation du retrait israélien, nous entrerions dans des pourparlers techniques, mais en présence et sous la supervision des Nations Unies. Dans le deuxième cas, à savoir le rejet par le Liban des arrangements envisagés entre l’ONU et Israël, l’organisation internationale devrait reprendre les négociations avec l’Etat occupant en tenant compte des exigences comme des droits du pays occupé. L’essentiel est de parvenir à un retrait total après quoi les relations frontalières seraient jusqu’à la conclusion d’une paix globale de nouveau régies par la convention d’armistice de 1949, éventuellement remise à jour sur le plan purement technique. En tout cas nous ne voulons plus nous laisser piéger et nous refusons de nous engager dans des négociations qui après les récentes déclarations israéliennes apparaîtraient comme une acceptation tacite de notre part d’un retrait conditionnel». Le point de vue de Boueiz Mais le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz n’est pas d’avis que l’on recoure au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour tenter de concrétiser la 425 car selon lui cela laisserait entendre que cette résolution n’est pas applicable. M. Boueiz s’oppose également à l’idée d’en référer à cette même instance pour «expliquer» le sens pratique du mot «dispositions» contenu dans la résolution numéro 426 car il est très clair à son avis qu’il ne peut s’agir que de mesures ponctuelles se rapportant à l’opération de retrait israélien qui doivent être arrêtées par des pourparlers techniques entre la FINUL et les forces de l’occupant. Le ministre des Affaires étrangères souligne ensuite un autre point tout à fait essentiel, la différence de nature entre la 425 et la 242. Il rappelle que cette dernière résolution «parle de «négociations» arabo-israéliennes alors que la 425 n’implique justement aucune négociation. De même la 242 établit une sorte de troc entre la restitution des territoires occupés et une paix globale avec tout ce que cela peut signifier sur le plan sécuritaire, économique, diplomatique et social, alors que la 425 ne prévoit aucun échange mais ordonne un retrait israélien aussi inconditionnel qu’immédiat et total. Il n’y a donc pas non plus, à cet égard, de controverse possible sur la portion territoriale qui doit être rendue, comme dans la 425 ou l’on discute sur le point de savoir si le retrait doit se faire «de» — comme le prétend Israël — ou «des» territoires. Dès lors, répète le ministre, la 425 est comminatoire et ne nécessite aucune sorte de négociation ni sur l’espace ni sur le temps. Il ne doit pas y avoir des «mesures» imposées au Liban, comme le réclament Netanyahu et Mordehaï, car cela enfreindrait l’esprit comme la lettre de la 425. S’asseoir autour d’une table pour négocier équivaudrait pour le Liban à renoncer à un droit inaliénable et au verdict sans appel rendu par le Conseil de Sécurité en sa faveur à travers la 425». E.K.
Alors que le mandat de la FINUL est régulièrement renouvelé, Beyrouth pense que le secrétaire général Kofi Annan s’efforcera, en ce qui concerne le problème du Sud-Liban, de promouvoir la 425 mais aussi de réactualiser la convention d’armistice, qui reste toujours valide à ses yeux, afin qu’elle régisse les relations libano-israéliennes après un éventuel retrait. Il...