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Actualités - CHRONOLOGIE

En destituant Rifaat, Assad réserve sa succession à son fils Bachar

Le président syrien Hafez el-Assad a destitué son frère Rifaat, vice-président depuis 1984, pour ouvrir la voie à sa succession à son fils Bachar, estiment des sources diplomatiques citées par l’AFP. Le décision, annoncée par décret dimanche à Damas, relève «du ménage interne, dans le seul but inavoué du président Assad de réserver sa succession à son propre fils Bachar» après la disparition, il y a 4 ans, dans un accident de la route, de son fils aîné Bassel, a affirmé une source diplomatique arabe. Rifaat el-Assad, tombé en disgrâce depuis plusieurs années, entretenait des relations conflictuelles avec son frère depuis sa nomination en 1984 au poste de vice-président de la République. Peu après, Rifaat, plus jeune frère du président Assad, avait quitté la Syrie pour vivre entre Paris, Genève et Madrid. Il n’est rentré en Syrie qu’en 1992, à la mort de sa mère, Naïssa. Mais, explique-t-on de même source, le différend entre les deux frères Assad remonte en fait à «1982, à l’occasion de l’hospitalisation du président Assad, consécutive à une attaque cérébrale lors de l’invasion israélienne du Liban». «Rifaat avait alors pensé que le moment était venu pour s’emparer du pouvoir et avait déployé à Damas et dans d’autres villes syriennes des chars et des forces des brigades de défense qui lui étaient loyales, s’attirant les foudres de l’armée», a expliqué la même source diplomatique. Arrogance Dans le souci de préserver une stabilité politique interne, et sous la pression des militaires, le président Assad avait intimé à son frère l’ordre de quitter le pays peu après sa nomination au poste de vice-président en 1984. Il avait simultanément dissous les «brigades de défense», fortes à l’époque de quelque 20.000 hommes, que dirigeait Rifaat depuis 1974. «Outre la pression de l’armée, les hommes d’affaires se plaignaient aussi d’être victimes de racket de la part de Rifaat et de son entourage, qui leur imposaient de fortes commissions sur tout les marchés et transactions, pour s’assurer un train de vie luxueux», selon une autre source diplomatique. De plus, ajoute cette source, «l’arrogance des hommes de Rifaat excédait l’opinion publique syrienne». La destitution de ce dernier a été accélérée par un conflit croissant au sein de la deuxième génération du clan Assad, particulièrement entre Siwar, le benjamin de Rifaat, et Bachar, dans le cadre de la guerre de succession. Résidant à Paris et à Londres, Siwar dirige plusieurs organes de presse fonctionnant sous licence britannique, dont une chaîne d’information arabe, Arab News Network (ANN), qui diffuse ses émissions par satellite depuis Londres, et un hebdomadaire, «Al-Chaab al-Arabi». D’ailleurs, assure un diplomate israélien au fait des détails du dossier de la famille Assad, la mise à l’écart de Rifaat était effective depuis longtemps. Par son décret, le président Assad «a officialisé une situation de fait car Rifaat n’exerce plus de pouvoir depuis 1984», a confirmé à l’AFP M. Itamar Rabinovich, qui avait dirigé en 1996 la délégation israélienne aux négociations de paix avec la Syrie à Washington. «C’est une destitution sur papier, sans plus», a ajouté M. Rabinovich, qui a souligné la «manière typique du président Assad de procéder méthodiquement, mais lentement, pour le transfert du pouvoir à son fils Bachar, son prince héritier en quelque sorte». Avec la destitution de Rifaat, 68 ans, le président Assad a écrasé la plus influente personnalité de la minorité alaouite du pays, les deux autres vice-présidents, MM. Abdel-Halim Khaddam et Zouheir Macharka, étant des sunnites, a relevé un diplomate arabe.
Le président syrien Hafez el-Assad a destitué son frère Rifaat, vice-président depuis 1984, pour ouvrir la voie à sa succession à son fils Bachar, estiment des sources diplomatiques citées par l’AFP. Le décision, annoncée par décret dimanche à Damas, relève «du ménage interne, dans le seul but inavoué du président Assad de réserver sa succession à son propre fils...