Première étape d'une tournée arabe qui engloberait Beyrouth Le chef de la diplomatie irakienne à Damas (photo)

Les ministres syrien et irakien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh et Mohammad Saïd el-Sahhaf ont eu un entretien hier à Damas. M. Sahhaf était arrivé en milieu d’après-midi à Damas, première étape d’une tournée arabe pour expliquer le point de vue irakien sur la crise avec l’ONU et informer les dirigeants syriens des idées avancées par la Russie, la France, l’ONU et la Ligue arabe pour désamorcer cette crise. Le ministre irakien a déclaré à son arrivée qu’il était porteur d’un message du président irakien Saddam Hussein à son homologue syrien Hafez el-Assad. La visite de M. Sahhaf est la première en Syrie d’un chef de la diplomatie irakienne depuis 1980 quand les relations entre les deux pays avaient été rompues. Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz s’était rendu à Damas en novembre dernier, marquant le rapprochement amorcé au printemps dernier entre les deux pays. Damas s’est déclaré opposé à une frappe militaire contre l’Irak et a appelé à un règlement diplomatique de la crise avec l’ONU. M. Sahhaf se rendra également au Caire et à Amman ainsi qu’à Beyrouth, selon un responsable irakien qui a requis l’anonymat. Les relations entre l’Irak et le Liban sont rompues depuis 1994, mais les deux pays ont échangé en juin des délégations commerciales. Par ailleurs, la plus haute instance dirigeante en Syrie, le Front national progressiste (FNP), a estimé, lors d’une réunion dans la nuit de dimanche à lundi, que les efforts diplomatiques étaient «le cadre adéquat» pour résoudre la crise de l’Irak avec l’ONU. «Les efforts diplomatiques sont le cadre adéquat pour éviter au peuple irakien et à ceux de la région les conséquences dévastatrices» d’une frappe militaire, a indiqué le FNP, réuni sous la direction du vice-président Zouheir Macharka. Le président syrien Hafez el-Assad est président en titre du FNP. Le recours à la force contre l’Irak «ne résoudra pas les problèmes et compliquera davantage la situation», a poursuivi le FNP qui a implicitement critiqué les Etats-Unis pour leur «politique de deux poids deux mesures». «Certaines forces politiques internationales ignorent le fait qu’Israël se dérobe de l’application des résolutions de l’ONU et qu’il possède des armes de destruction massive. Cela crée une situation extrêmement grave et suscite le doute quant au sérieux de certains au sujet du respect des lois internationales», a poursuivi le FNP. Dimanche, la presse officielle syrienne a diffusé des déclarations du vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam expliquant que «les circonstances en 1991 (lors de la dernière guerre du Golfe) après l’entrée des forces irakiennes au Koweit et celles en 1998 étaient totalement différentes». En 1991, la Syrie faisait partie de la coalition anti-irakienne dirigée par les Etats-Unis, qui avait bouté l’Irak hors de Koweit. (AFP)