Rentré samedi à Beyrouth, il est reparti hier à Paris Boueiz : la Russie peut jouer un rôle important dans le processus de paix

Le chef de la diplomatie libanaise, M. Farés Boueiz, s’est rendu hier matin en France après être rentré samedi de sa tournée en Russie et en Belarus. Il doit participer à Paris au congrès des ministres des Affaires étrangères francophones qui s’ouvre aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 12 février. De sa visite à Moscou et à Minsk, M. Boueiz a dressé, samedi à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, le bilan suivant: «Sur le plan politique, nous avons passé en revue la situation au Moyen-Orient et les possibilités d’action de la Russie dans le cadre du processus de paix dans la région. (...) Moscou est tout à fait au courant des développements, et je pense qu’elle pourrait jouer un rôle important dans ce domaine en accord avec les autres Etats concernés par ce processus», a-t-il dit. En ce qui concerne la situation en Irak, le ministre des AE a notamment indiqué que la Russie et le Liban conviennent tous les deux du fait qu’une opération militaire contre Bagdad est injustifiée dans la mesure où les moyens diplomatiques n’ont pas encore été épuisés. Et M. Boueiz de se demander s’il est juste de procéder à une telle mobilisation militaire sous prétexte d’appliquer des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU alors que d’autres décisions de l’instance internationale restent inappliquées, telles que la résolution 425 stipulant le retrait d’Israël du Liban. «Si les opérations militaires entreprises à la suite de l’invasion du Koweit étaient justifiées et compréhensibles, il n’en va pas de même aujourd’hui», a-t-il ajouté avant de mettre en garde contre un éventuel dépècement du territoire irakien en cas de guerre contre Bagdad. A Minsk La visite en Belarus a revêtu quant à elle un caractère plus économique que politique. De fait, le chef de la diplomatie a indiqué qu’un protocole de coopération entre les deux ministères libanais et belarusse des AE avait été signé concernant notamment l’interdiction de la double imposition et de la garantie des investissements. De sources proches de la délégation libanaise, on indique aussi que M. Boueiz aurait transmis au président Belarusse, M. Gregorovitch Lokatchenko, une invitation officielle du président Elias Hraoui à venir au Liban. Par ailleurs, selon des sources diplomatiques, le Belarus se serait montré disposé à rénover le matériel militaire russe de l’armée libanaise. Répondant au président Lokatchenko, le ministre Boueiz aurait précisé que 25% de l’équipement militaire libanais était effectivement russe. «Mais, aurait-il poursuivi, ce n’est pas le point essentiel. Nous voulons surtout bâtir des relations économiques, commerciales et bancaires solides entre les deux pays». De son côté, le chef de l’Etat belarusse aurait proposé des facilités aux hommes d’affaires libanais au niveau des investissements dans son pays. En conclusion, selon ces mêmes sources, les deux parties seraient parvenues à l’accord suivant: la formation d’un comité conjoint chargé de suivre le développement de la coopération; les industriels libanais, membres de la délégation accompagnant le ministre, ont invité leurs collègues à participer à la foire industrielle qui aura lieu à Beyrouth mercredi prochain; les industriels libanais ont été invités à leur tour à participer à la foire de Minsk au mois de juillet. Pour en revenir à l’arrivée du chef de la diplomatie à Beyrouth, interrogé sur le congrès francophone qui entame ses travaux aujourd’hui à Paris, M. Boueiz a répondu: «Je crois qu’à cette occasion l’affaire irakienne et le processus de paix au Moyen-Orient seront débattus en profondeur. (...) Seront également discutés de nombreux sujets relatifs à la coopération entre les pays francophones, et les relations culturelles en particulier», a-t-il précisé.