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Actualités - ANALYSE

Un problème chronique : la présence palestinienne au Liban

Inspectant les positions de l’armée au Sud, le général Emile Lahoud a déclaré en substance: «Quand Israël propose une application tronquée, conditionnelle, de la 425, en exigeant des garanties pour se dégager du boyau sécuritaire dans cette région, il cherche à semer derrière lui des problèmes chroniques comme celui des Palestiniens qui réclament le droit du retour, problème qui avait constitué le point de départ des développements survenus au début des années soixante-dix. Israël veut ainsi contourner le processus et se dérober aux obligations qu’impliquerait la conclusion d’une paix équitable et totale». Cette intervention du commandant en chef de l’armée, sans doute approuvée par les autorités politiques habilitées à traiter le dossier (et à en parler…), se distingue aussi par le fait qu’elle remet en lumière la question de la présence palestinienne au Liban. «On peut en effet, observe une source politique, estimer que le général associe dans un règlement global le retrait israélien du Sud et le traitement du cas des réfugiés palestiniens au Liban. Cette orientation est devenue normale à partir du moment où le gouvernement libanais, bien qu’il n’eut rien à négocier pour sa part vu que la 425 est inconditionnelle, avait accepté de participer à la conférence fondatrice de Madrid en 1991. L’excuse officielle était alors qu’il fallait bien faire partie du lot puisque le Liban, pays arabe limitrophe de l’Etat hébreu, était directement concerné par un règlement définitif du conflit israélo-arabe. En pratique, la principale motivation, outre la nécessité de se soumettre à une double injonction syro-américaine, était d’obtenir dans le cadre des pourparlers qui allaient s’engager une solution pour le problème de la présence palestinienne dans ce pays. Cette question a cependant été inscrite à l’ordre du jour des négociations multilatérales auxquelles le Liban, s’alignant sur la Syrie, a refusé de participer avant que des progrès substantiels n’eussent été réalisés au niveau des bilatérales. Il reste dès lors une seule possibilité: parvenir avec Israël à un traité global réglant tout ce qui se rapporte à son conflit avec les Arabes, dont le problème des Palestiniens poussés à l’exode par les guerres successives et qui se sont établis dans les pays arabes de la région…». On sait à ce propos que le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, apprenant que les accords d’Oslo ne mentionnaient pas du tout le problème de la diaspora palestinienne, avait de suite mis les points sur les i: le Liban, avait-il précisé, ne signera aucun accord de paix qui ne prévoirait pas une clause réglant la question de la présence palestinienne sur son sol. «Etrangement, reprend la personnalité politique citée, la position libanaise rejoint quelque part la logique israélienne dite de la «méfiance sécuritaire». On sait en effet que le grand air qu’Israël rejoue inlassablement c’est qu’il occupe le Sud parce qu’il a peur pour la Galilée et qu’il doute des capacités libanaises à contrôler l’ordre frontalier. Comment pourrait-il se rassurer si en sus du Hezbollah on laissait au Sud des Palestiniens armés frustrés de leur droit de retour… Si les Israéliens ne veulent pas qu’il y ait des commandos suicides palestiniens sur la Galilée après leur retrait, ils doivent se charger eux-mêmes des réfugiés ou les refiler à Arafat». Argumentation subtile sans doute mais légèrement spécieuse, vu que personne n’a assez de place pour caser la masse compacte des Palestiniens de l’étranger. La même source se demande ensuite, ce qui est tout à fait pertinent, comment on peut encore espérer aboutir à un règlement régional global vu que trois parties — l’Egypte, la Jordanie et l’OLP — ont déjà traité séparément avec Israël… Et on relève qu’il faudra probablement inclure la question des réfugiés palestiniens dans l’accord que le Liban conclurait pour sa part, ou conjointement avec la Syrie, avec l’Etat hébreu. Il reste qu’en pratique et au mépris du refus unanime des Libanais d’accepter l’implantation, c’est cette solution qui a la faveur, explicite ou tacite, de toutes les autres parties… E. K.
Inspectant les positions de l’armée au Sud, le général Emile Lahoud a déclaré en substance: «Quand Israël propose une application tronquée, conditionnelle, de la 425, en exigeant des garanties pour se dégager du boyau sécuritaire dans cette région, il cherche à semer derrière lui des problèmes chroniques comme celui des Palestiniens qui réclament le droit du retour,...