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Actualités - CHRONOLOGIE

Relance du projet des 150 milliards pour la Békaa

Ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Toufayli» n’a connu hier aucun développement notable sur le terrain. De nouveaux éléments sont, par contre, apparus au niveau des séquelles des affrontements qui ont opposé le week-end dernier à Baalbeck l’armée libanaise, d’une part, au chef de la «révolte des affamés» et ses partisans, d’autre part. Les pôles de la «troïka» ont ainsi intensifié leurs contacts durant toute la journée d’hier afin de mettre sur rails le projet d’aide de 150 milliards de livres libanaises, prévu pour la région de la Békaa. Au terme d’une série de réunions tenues par le premier ministre Rafic Hariri avec le président Elias Hraoui et le chef du Législatif Nabih Berry, on apprenait qu’en définitive c’est un vaste et ambitieux programme de 960 milliards de LL qui est préconisé par le gouvernement et qui concerne non seulement la Békaa, mais également «toutes les régions» du pays, dont notamment les secteurs de la montagne. Autre élément nouveau intervenu dans la soirée d’hier: le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire Nasri Lahoud a demandé au juge d’instruction militaire de faire procéder à l’arrestation au vue de l’enquête, de cheikh Sobhi Toufayli et de 22 de ses collaborateurs et partisans. Dans une note officielle adressée au juge d’instruction, M. Lahoud souligne à ce sujet que l’enquête préliminaire a mis en évidence que cheikh Toufayli et ses 22 adjoints sont suspectés d’avoir «formé un groupuscule afin de porter atteinte à la population et au prestige de l’Etat, et d’avoir ouvert le feu sur des unités régulières dans l’exercice de leur fonction, tuant trois militaires et deux civils», de même qu’ils ont accusés d’avoir «transporté des armes et du matériel de guerre, en contravention avec les articles 335, 547, 549, 549/201 et 381 du Code pénal». M. Lahoud a demandé par voie de conséquence au juge d’instruction militaire de faire procéder à l’arrestation, pour complément d’enquête, cheikh Toufayli et les dénommés Amine Ibrahim Moustapha, Abdallah Hussein Hussein, Adnan Ahmad Salhab, Hussein Abbas Mazloum, Ali Hussein Saleh, Haïdar Hassan Mourad, Hussein Ali Abou-Omar, Abbas Sobhi Chéhab, Ali Mohammad Saleh, Mohammad Ahmad Yahya, Nasser Dib al-Kak, Hassan Mehdi al-Kak, Mohammad Ali Ismaïl, Hassan Mohammad Mazloum, Hikmat Mohammad Moussawi, Ahmad Salhab, Abbas Mehdi Ismaïl, Abdel-Hakim Ahmad Saleh, Ahmad Ali Ismaïl, Abbas Hussein Jawhari, Ahmed Slaiman As-Safi, Mohammad Rida Jawhari, ainsi que toute autre personne dont l’enquête retiendra la responsabilité. Cette mesure judiciaire est intervenue alors qu’auparavant en soirée, le président Hraoui avait souligné, devant les députés qu’il a reçus au palais de Baabda, que «la loi devait être appliquée à tous, sans exception, et qu’il n’est pas concevable sur ce plan de pratiquer une politique de deux poids, deux mesures». Le chef de l’Etat a, d’autre part, rendu hommage à l’action de l’armée dans la Békaa, faisant assumer à cheikh Toufayli la responsabilité des derniers affrontements à Baalbeck. Il convient d’indiquer que la confirmation des poursuites judiciaires contre cheikh Toufayli intervient après une période de flottement à ce propos. Durant le week-end dernier, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire avait publié un communiqué officiel soulignant que des commissions rogatoires avaient été lancées en vue de l’arrestation de cheikh Toufayli et de ses compagnons, accusés explicitement d’agression contre l’armée et l’Etat. Mais dans la soirée de mardi, une «source judiciaire» devait souligner qu’aucune poursuite n’était engagée encore contre le chef de la «révolte des affamés» et ses collaborateurs. La démarche de Nasri Lahoud hier soir, demandant au juge d’instruction, de procéder à l’arrestation de cheikh Toufayli et de 22 de ses collaborateurs est venue mettre un terme au flottement enregistré sur ce plan. Le programme de développement Sur le plan politique, le pouvoir a intensifié ses contacts hier afin de résorber les éventuelles séquelles des affrontements de Baalbeck. Le plan de développement de 150 milliards de LL a notamment été remis sur le tapis et il devrait être officiellement relancé ce matin au cours du Conseil des ministres qui se tiendra au palais de Baabda (le gouvernement en profitera pour charger à nouveau l’armée de maintenir l’ordre dans la Békaa, sa mission sur ce plan venant à expiration la semaine prochaine). Parallèlement à ce programme de 150 milliards de LL, le gouvernement a chargé récemment le CDR de mettre au point un vaste plan de développement (de 960 milliards de LL, y compris le budget réservé à la Békaa) en vue de réhabiliter l’infrastructure dans diverses régions, plus particulièrement dans les villages chrétiens de la montagne du Chouf et de Aley. Dans l’immédiat, seul le projet de 150 milliards de LL pour la Békka sera effectivement concrétisé, dans l’attente que l’Etat puisse assurer les revenus nécessaires pour débloquer les montants prévus pour les autres régions. L’ensemble de ce programme a fait l’objet d’une réunion nocturne que M. Hariri a tenus à Aïn el-Tiné avec M. Berry en présence, notamment, du président du CDR, M. Nabil Jisr. Le CDR, indiquent les milieux de M. Hariri, avait été chargé récemment de mettre au point les différents dossiers portant sur les projets qui devraient exécutés dans le cadre du plan de 960 milliards de LL. Ces projets seront évoqués au cours de la séance du cabinet, ce matin. Les efforts iraniens Pour en revenir aux séquelles des affrontements de Baalbeck, rappelons que certaines sources font état d’une possible médiation iranienne entre l’Etat et cheikh Toufayli, à la faveur de la visite que le président du Parlement iranien, cheikh Ali Akbar Nategh-Nouri, entamera aujourd’hui à Beyrouth. Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a toutefois démenti hier que la visite du responsable iranien soit liée à une possible médiation au sujet de l’affaire Toufayli. Dans la journée d’hier le ministère iranien des Affaires étrangères a «vivement» déploré les accrochages entre l’armée et les partisans de cheikh Toufayli. «Nous sommes vraiment désolés de ces affrontements», a souligné Mahmoud Mohammadi, porte-parole du ministère, cité par IRNA. «Compte tenu des complots de plus en plus nombreux de l’ennemi sioniste, il faut éviter ce genre d’accrochages, renforcer la résistance, l’unité et la solidarité au Liban», a ajouté M. Mohammadi. M. Mohammadi a indiqué que «des efforts iraniens sont en cours avec l’aide et la coopération des autres parties et des personnalités, pour trouver une solution».
Ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Toufayli» n’a connu hier aucun développement notable sur le terrain. De nouveaux éléments sont, par contre, apparus au niveau des séquelles des affrontements qui ont opposé le week-end dernier à Baalbeck l’armée libanaise, d’une part, au chef de la «révolte des affamés» et ses partisans, d’autre part. Les pôles de...