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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les milieux politiques réclament des projets de développement pour la Békaa

Les réactions aux affrontements armés de vendredi à Baalbeck entre les hommes de cheikh Toufayli et l’armée, se sont poursuivies hier. Plusieurs députés ont commenté ces incidents en insistant, à l’unanimité, sur le point selon lequel la réponse aux mouvements revendicatifs est dans le règlement de leurs causes. M. Nassib Lahoud a considéré que les incidents de Baalbeck «prouvent malheureusement le bien-fondé des craintes que nous exprimions devant le règlement tronqué des problèmes chroniques dans cette région». Et de poursuivre: «La violation des règles en vigueur régissant toute expression d’opinion est grave et inacceptable, certes, puisqu’elle constitue une menace pour la paix et pour la sécurité ainsi que pour les intérêts des gens. Mais la façon d’agir de l’autorité politique qui s’est contentée de traiter le volet sécuritaire de ce dossier sérieux et complexe (qu’est le mouvement revendicatif de cheikh Toufayli) sans régler les causes sociales et économiques de la protestation et de la révolte des gens, dénote une négligence flagrante et prouve que (l’Etat) s’est dérobé à ses responsabilités», a-t-il ajouté. Tout en reconnaissant que les problèmes sociaux-économiques de la région de Baalbeck ne peuvent pas être réglés d’un coup, M. Lahoud a jugé «inadmissible que l’autorité politique n’ait pas pris une seule initiative en direction des régions déshéritées au cours des mois qui se sont écoulés depuis l’annonce de la «révolte des affamés» jusqu’aux regrettables incidents» de vendredi. Le député du Metn a rendu hommage «aux sacrifices consentis par l’armée, à la discipline dont elle a fait preuve et à son respect des décisions de l’autorité politique et des responsables». «Nous attirons toutefois l’attention de ces responsables sur le fait que leurs devoirs ne se limitent pas seulement à maintenir la sécurité et la stabilité, mais à régler les questions qui menacent cette sécurité et cette stabilité», a-t-il encore dit. M. Chaker Abou Sleiman qui a également rendu un vibrant hommage à l’institution militaire, a considéré que le mouvement de cheikh Sobhi Toufayli a deux aspects, insurrectionnel et socio-économique. «On ne peut pas créer un mini-Etat au sein de l’Etat libanais et c’est pour cela qu’il faut que la loi soit appliquée à tout le monde», a-t-il indiqué au terme d’un entretien à Bkerké, avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Il a poursuivi en considérant que le volet socio-économique «ne pourra être réglé que si le gouvernement s’occupe sérieusement de la Békaa et du reste des régions déshéritées du pays». M. Sélim Hoss a également salué l’armée, estimant que son intervention à Baalbeck «a barré la route devant davantage d’effusion de sang et de chaos sur le plan de la sécurité». «Encore une fois, la troupe prouve qu’elle est à la hauteur de la responsabilité qui lui est confiée», a-t-il ajouté, estimant que les incidents de vendredi doivent inciter l’Etat à «intensifier ses efforts pour régler les problèmes socio-économiques» dans les régions les plus défavorisées du pays. Le député Najah Wakim a pour sa part appelé le gouvernement à «publier un communiqué officiel expliquant les circonstances des événements dramatiques de Baalbeck», jugeant que «son mutisme est suspect et nous pousse à nous interroger au sujet de la réalité de l’état de sécurité dans le pays et de la consolidation de la paix civile que le gouvernement prétexte pour justifier chaque décision qu’il prend». Le député de Beyrouth s’est demandé si le mouvement de désobéissance civile de cheikh Toufayli «aurait pris de l’ampleur, si le gouvernement avait tenu ses promesses concernant le financement de projets de développement dans la Békaa». Selon lui, «c’est le refus du gouvernement d’inclure dans son budget de 1998, les 150 milliards de livres destinés au financement de projets de développement dans la Békaa notamment qui a ravivé le ressentiment populaire dans cette région». A l’instar de M. Lahoud, il a considéré que la réponse «policière» aux mouvements revendicatifs populaires «ne règle pas les problèmes socio-économiques mais les exacerbe». Le député de Beyrouth s’est demandé si le mouvement de désobéissance civile de cheikh Toufayli «aurait pris de l’ampleur, si le gouvernement avait tenu ses promesses concernant le financement de projets de développement dans la Békaa».
Les réactions aux affrontements armés de vendredi à Baalbeck entre les hommes de cheikh Toufayli et l’armée, se sont poursuivies hier. Plusieurs députés ont commenté ces incidents en insistant, à l’unanimité, sur le point selon lequel la réponse aux mouvements revendicatifs est dans le règlement de leurs causes. M. Nassib Lahoud a considéré que les incidents de...