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Actualités - CHRONOLOGIE

Le cheikh en fuite se cacherait dans la région de Brital L'armée déterminée à arrêter Toufayli (photo)

Encerclés par l’armée, le village et le «jurd» de Brital où cheikh Sobhi Toufayli et ses partisans armés ont trouvé provisoirement refuge, après les affrontements qui les ont opposés, dans la nuit de vendredi à samedi, à l’entrée de Baalbeck, à des unités de l’armée, vivent toujours dans la tension et l’incertitude. Ces affrontements ont fait huit morts, dont trois militaires et l’ancien député Khodr Tleiss, rappelle-t-on. L’armée a consolidé davantage encore son emprise sur les collines situées aux abords immédiats du village, ainsi que sur les voies qui y mènent. Les postes de l’armée ne sont plus qu’à quelques centaines de mètres des maisons, et la population ne circule qu’avec la plus grande circonspection, bien qu’aucun problème d’approvisionnement ne se pose encore. La troupe est en position de combat et, de source informée, on affirme qu’un geste de clémence à l’égard de cheikh Sobhi Toufayli ou de ceux qui ont ouvert le feu sur la troupe, est exclu et que le mandat d’amener délivré par le Parquet militaire à l’encontre du «cheikh des affamés» doit être exécuté. Dans un communiqué de presse, le «comité des habitants», proche de l’ancien chef du Hezbollah, a demandé hier l’intervention du président syrien Hafez el-Assad, laissant entendre que seule une telle démarche est en mesure d’empêcher un assaut de l’armée contre le village, où probablement cheikh Sobhi Toufayli et plusieurs dizaines de ses partisans auraient trouvé refuge. Des sources ministérielles ont exclu toutefois un assaut en bonne et due forme qui provoquerait un bain de sang dans cette bourgade de 20.000 habitants. Ces mêmes sources ont estimé que l’affaire sera réglée avant le 12 février, date d’expiration de la délégation de pouvoir accordée par le gouvernement au commandement de l’armée, et le chargeant du rétablissement de l’ordre dans la Békaa. Des assurances analogues ont également été fournies par le président Hraoui au président du Conseil supérieur chiite l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, assure-t-on de source bien informée. Selon cette source les opérations militaires «ont atteint le plafond qui leur a été fixé» et n’iront pas plus loin. En revanche, cheikh Toufayli ne bénéficierait plus d’aucune sorte de couverture politique et nulle objection de nature religieuse n’est plus soulevée contre son arrestation éventuelle. Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a reçu hier le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, qui a rendu compte de la situation sur le terrain. Les sources de la présidence assuraient hier soir que l’affaire Toufayli sera réglée «dans les prochains jours, et d’une façon pacifique». Pour ces sources, le «cas Toufayli» est clos, politiquement, et la parole est désormais à la justice. La situation dans la Békaa, et à Brital en particulier, figurera à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra jeudi, au palais de Baabda. Par ailleurs, les observateurs estiment aussi que l’affaire Toufayli a certainement figuré au centre des entretiens que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a eus hier à Damas, avec les hauts responsables syriens, dont le vice-président Abdel-Halim Khaddam. M. Hariri est arrivé à Damas venant de Paris, où il a rencontré dimanche le président Jacques Chirac. Il sera de retour au Liban aujourd’hui. A l’exception de Brital et de son «jurd », le cours normal de la vie reprend progressivement à Baalbeck et dans la région. L’armée contrôle les grandes voies routières au sud et au nord de la ville, et des postes fixes sont installés à Rayack et à l’entrée de Baalbeck. Si les commerces ont timidement repris, les écoles, toutefois, n’avaient toujours pas ouvert leurs portes hier, par mesure de prudence. L’affaire Toufayli a donné lieu à des réactions politiques caractérisées, généralement, par le sens de la nuance. Tout en réprouvant le recours du «cheikh rouge» à la violence, les commentaires politiques ont pratiquement tous souligné que le règlement de ce mouvement de désobéissance civile qui a mal tourné réside autant dans la répression de tout ce qui est illégal, que dans le développement d’une région déshéritée, dont la population survit mal à l’éradication de la culture de la drogue, qui constituait sa principale source de revenus. S’il est vrai que Brital a acquis, depuis la guerre, la triste réputation d’être la plaque tournante du trafic des voitures volées au Liban, il est faux de faire de tous ses habitants des bandits, soulignent aussi les observateurs, qui espèrent que la répression policière inévitable ira de pair avec une politique susceptible d’arracher la région à la misère.
Encerclés par l’armée, le village et le «jurd» de Brital où cheikh Sobhi Toufayli et ses partisans armés ont trouvé provisoirement refuge, après les affrontements qui les ont opposés, dans la nuit de vendredi à samedi, à l’entrée de Baalbeck, à des unités de l’armée, vivent toujours dans la tension et l’incertitude. Ces affrontements ont fait huit morts, dont...