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Actualités - CHRONOLOGIE

L'émissaire russe a entamé sa mission par un entretien avec Tarez Aziz L'Irak convaincu de l'imminence d'une attaque américaine

Un émissaire russe est arrivé hier soir à Bagdad pour chercher avec les dirigeants irakiens — convaincus de l’imminence d’une attaque américaine — une issue à la crise entre l’Irak et l’ONU sur le désarmement, alors que les Etats-Unis ont averti qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour la diplomatie. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Viktor Possouvaliouk a entamé peu après son arrivée un entretien avec le vice-premier ministre Tarek Aziz, a annoncé l’agence officielle INA, sans préciser la teneur de la rencontre. «Le président Boris Eltsine, très inquiet, m’a chargé dans ces circonstances difficiles d’examiner avec les dirigeants irakiens les moyens susceptibles de trouver une issue à cette question (...) et d’utiliser les moyens diplomatiques et politiques» pour régler la crise, a déclaré l’émissaire russe à son arrivée à Bagdad. De son côté, le chef de l’Etat Saddam Hussein a présidé une réunion du Conseil de commandement de la révolution (CCR, la plus haute instance du pouvoir), consacrée à la «situation politique» en Irak, selon INA. La réunion est intervenue alors que les Etats-Unis brandissent de plus en plus la menace d’une opération militaire contre l’Irak. D’ailleurs, aux premiers heures de l’aube ce mercredi, le président Clinton en personne intervenait sur la question pour préciser que les Etats-Unis sont «déterminés à priver Saddam Hussein de la capacité d’utiliser de nouveau» des armes de destruction massive. La Russie de son côté a averti les Etats-Unis qu’elle considérait tout recours à la force comme «inacceptable et contre-productif». Moscou était parvenu en novembre à calmer le jeu dans la crise avec Bagdad au sujet des inspecteurs de la Commission spéciale de l’ONU chargés du désarmement irakien (UNSCOM), évitant à l’Irak une attaque américaine. Mais les Etats-Unis ont fait savoir que les options diplomatiques s’épuisaient. Ils ont accueilli avec scepticisme la nouvelle initiative russe, estimant que la précédente n’avait pas permis aux inspecteurs de l’ONU d’avancer dans leur travail. Le président américain Bill Clinton et le premier ministre britannique Tony Blair ont qualifié de «sérieuse» hier la situation en Irak, au cours d’une conversation téléphonique d’une dizaine de minutes, selon un responsable américain. «La folie» d’attaquer Washington a entamé des consultations intensives avec ses alliés pour les préparer à une opération militaire qui viserait à contraindre Bagdad à se plier aux décisions de l’ONU et laisser les experts en désarmement libres de leurs inspections, notamment sur les sites dits «présidentiels». L’attitude des Etats-Unis à l’égard de l’initiative russe «prouve, une nouvelle fois, que le gouvernement américain est déterminé à lancer une agression contre l’Irak», a affirmé un porte-parole irakien. «C’est pourquoi ils veulent qu’aucun pays ne tente de trouver une solution à la crise», a-t-il ajouté, prévenant les Etats-Unis que «s’ils commettent une nouvelle folie en attaquant l’Irak (...) ils ne feront que se couvrir de honte». D’après le «New York Times», Washington et Londres préparent une campagne de bombardements de trois à quatre jours, qui pourrait commencer à la mi-février. A Paris, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a déclaré qu’il espérait qu’une frappe aérienne contre l’Irak pouvait être «évitée» et que cette affaire se règle «par la voie diplomatique». Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a souligné à l’issue d’un entretien avec M. Annan la préférence de Paris pour la voie diplomatique. «Pour le moment, il faut poursuivre les efforts politiques et diplomatiques pour trouver une solution... La solution c’est que l’Irak accepte de coopérer avec le Commission de l’ONU (UNSCOM) comme les résolutions le prévoient», a déclaré M. Védrine. Le dossier irakien doit être discuté aujourd’hui au cours de la visite à Paris du ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov. M. Primakov a rencontré mardi à Bruxelles son homologue britannique Robin Cook qui a estimé qu’il «faut faire preuve de fermeté à l’égard de l’Irak». Jusqu’à présent, seule la Grande-Bretagne a ouvertement appuyé les Etats-Unis et a dépêché dans le Golfe un porte-avions, le HMS Invincibles, rejoindre l’armada américaine qui y croise. Le Conseil de Sécurité doit se réunir cette semaine pour étudier les mesures à prendre face au refus persistant de Bagdad d’autoriser les inspecteurs en désarmement de l’ONU à se rendre sur certains sites. (AFP, Reuters)
Un émissaire russe est arrivé hier soir à Bagdad pour chercher avec les dirigeants irakiens — convaincus de l’imminence d’une attaque américaine — une issue à la crise entre l’Irak et l’ONU sur le désarmement, alors que les Etats-Unis ont averti qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour la diplomatie. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Viktor...