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Actualités - CHRONOLOGIE

La cour a rejeté la thèse de la folie Yahya Ayoubi reconnu coupable du double meurtre des Sawan et condamné à mort

Après un procès à multiples rebondissements — qui avait d’ailleurs traîné en longueur — la cour criminelle de Beyrouth, présidée par M. Labib Zouein, avec pour assesseurs Ghada Aoun et Waêl Mortada, a rendu son verdict dans l’affaire de l’assassinat de Samir et Ibrahim Sawan, condamnant Yahya Ayoubi à la peine capitale. Cet étrange et double assassinat avait été perpétré en septembre 1995, sur la route de Zghorta, par le fils d’un brigadier des FSI, Yahya Mohamed Ayoubi, à la suite d’un conflit sur une Range Rover. En passant un soir où il avait trop bu devant une maison, Yahya Ayoubi a eu le coup de foudre pour une Range Rover blanche, garée sur le bas-côté de la route. Il a voulu aussitôt convaincre le propriétaire de la lui vendre. Un accord de principe a été conclu le soir-même et Ayoubi a remis au propriétaire du véhicule, Samir Sawan, un chèque en guise d’acompte. Suivant un rendez-vous convenu dans l’accord, Sawan est venu le voir deux jours plus tard, dans sa clinique à Tripoli. Il était accompagné de son père Ibrahim et les deux hommes ont déclaré à Ayoubi qu’ils ne voulaient plus lui vendre la voiture. C’est alors que ce dernier, avec l’aide de son cousin et chauffeur, Mohamed Ayoubi les a entraînés dans un terrain isolé sur la route de Zghorta, où il les a assassinés. Tout au long de son procès, Yahya Ayoubi avait plaidé la folie, avouant son crime mais précisant qu’il l’a accompli alors qu’il était dans un état de délire, dû à l’excès de baribituriques et de boissons alcoolisées ainsi qu’à son état mental. Me Badawi Abou Dib et les autres avocats de la partie civile ont essayé, au contraire, de démontrer que le coupable n’est pas fou et, par conséquent, selon eux, il doit être puni pour son acte puisqu’il a tué en toute conscience, confiant dans son impunité et dans les relations de son père, brigadier. Après de longues confrontations entre des médecins psychiatres et divers rapports médicaux, la cour a estimé que Yahya est responsable de ses actes et elle l’a finalement condamné à la peine de mort, alors que son complice Mohamed a été condamné à une peine de 20 ans de travaux forcés commués en 7. Les deux hommes ont été aussi condamnés à verser des indemnités de 75 millions de livres aux héritiers des victimes qui se sont portés partie civile. La défense peut naturellement encore se pourvoir en cassation, mais, pour l’instant, ce jugement revêt une grande importance puisque c’est la première fois que la cour criminelle se prononce sur un cas de ce genre.
Après un procès à multiples rebondissements — qui avait d’ailleurs traîné en longueur — la cour criminelle de Beyrouth, présidée par M. Labib Zouein, avec pour assesseurs Ghada Aoun et Waêl Mortada, a rendu son verdict dans l’affaire de l’assassinat de Samir et Ibrahim Sawan, condamnant Yahya Ayoubi à la peine capitale. Cet étrange et double assassinat avait été...