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Actualités - CHRONOLOGIE

Moscou dépêche un émissaire à Bagdad, Londres, Paris et Pekin penchent pour la diplomatie La patience américaine s'épuise rapidement à l'égard de l'Irak

La Russie a dépêché hier un émissaire à Bagdad pour tenter de désamorcer la crise avec l’ONU sur le désarmement et rejeté tout recours à la force contre l’Irak malgré les menaces américaines. La France ainsi que la Grande-Bretagne, généralement solidaires en tous points de la position US, préfèrent que «toutes les voies diplomatiques soient explorées». Cette prudence n’a pas affaibli la détermination de Washington qui, se montrant sceptique à l’égard de la nouvelle initiative russe, déclare par la bouche de Jones Rubin, porte-parole du département d’Etat, que la voie diplomatique «s’épuise rapidement», prenant ainsi le contre-pied de la position russe. Tel n’est pas l’avis apparemment du président Boris Eltsine qui, «inquiet de la situation en Irak», a décidé d’y envoyer le vice-ministre des Affaires étrangères Viktor Possouvaliouk, a annoncé un porte-parole de la présidence russe. A Bagdad, la télévision a précisé que M. Possouvaliouk était porteur de propositions pour régler la crise. La Russie avait désamorcé une première fois la crise avec l’Irak fin novembre, en obtenant du président Saddam Hussein qu’il accepte le retour des inspecteurs américains de l’ONU qu’il avait expulsés. Moscou, comme Paris, est opposé à un recours à la force contre l’Irak qui refuse d’autoriser les experts en désarmement de l’ONU à inspecter ses palais présidentiels, alors que Washington laisse entendre qu’il pourrait mener une frappe militaire si la diplomatie échouait. Le ministère russe des Affaires étrangères a insisté sur «la nécessité de rechercher un dénouement mutuellement acceptable et estime inacceptable et contre-productif tout scénario recourant à la force». «Toutes les démarches ultérieures envers l’Irak doivent se faire strictement dans le cadre du Conseil de Sécurité de l’ONU et avoir un caractère politico-diplomatique», poursuit le communiqué du ministère. Un haut diplomate russe, cité par l’agence ITAR-TASS, a assuré que Moscou ne disposait pour l’instant d’aucune information officielle sur une intention américaine d’intervenir militairement. Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que les dirigeant français renouvelleraient auprès du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, attendu lundi soir à Paris, leur opposition à toute intervention militaire et leur position de fermeté vis-à-vis de Bagdad. La Ligue arabe met en garde Le président français Jacques Chirac a souhaité que l’Irak accepte l’inspection par la commission spéciale de l’ONU (UNSCOM) «des sites dits présidentiels, mais dont chacun voit bien qu’en réalité ce ne sont pas des sites présidentiels». En visite en Inde, il a fait valoir que «la France avait participé très fortement, notamment conjointement avec la Russie, à essayer de faire comprendre aux autorités irakiennes que leur intérêt était de coopérer et qu’il n’y avait pas d’autre possibilité. Sinon naturellement elles s’exposeraient à des sanctions». La Grande-Bretagne a annoncé souhaiter que «toutes les options diplomatiques soient explorées» avant un «recours à la force». Au Caire, la Ligue arabe a«mis en garde les Etats-Unis contre une frappe militaire, estimant que «le dialogue, la diplomatie et la politique sont les meilleurs moyens pour régler» les divergences. La Maison-Blanche avait indiqué samedi que le président Bill Clinton allait prendre contact par téléphone avec les dirigeants alliés. Selon la presse américaine, il devait informer les autres pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) que les Etats-Unis commencent à perdre patience et qu’une opération militaire est de plus en plus probable. «Ces menaces ne nous font pas peur», écrivait hier le quotidien officiel irakien «As -Saoura», ajoutant que «l’Irak mobilise des millions d’Irakiens pour se préparer à la confrontation». Les journaux se sont déclarés convaincus que les scandales sexuels qui pèsent sur le président Clinton le pousseraient à attaquer. Les Etats-Unis maintiennent depuis novembre un important dispositif militaire dans le Golfe, avec deux porte-avions. Ce dispositif a été rejoint dimanche par le porte-avions britannique Invincible. (AFP-Reuters)
La Russie a dépêché hier un émissaire à Bagdad pour tenter de désamorcer la crise avec l’ONU sur le désarmement et rejeté tout recours à la force contre l’Irak malgré les menaces américaines. La France ainsi que la Grande-Bretagne, généralement solidaires en tous points de la position US, préfèrent que «toutes les voies diplomatiques soient explorées». Cette...