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Actualités - REPORTAGE

Les orages sont fracassants, mais le chemin est long...

WASHINGTON — Irène MOSALLI Destitution, démission? Deux mots-catastrophe, dévastateurs mais au lent cheminement, même si les orages qui les précèdent sont fracassants. Les questions et allégations pleuvent à torrent sur Bill Clinton. Il ne se passe une demi-journée sans qu’une «bombe» ne vienne amplifier et compliquer les bruits du scandale qui ébranle la Maison-Blanche. Son locataire, quant à lui, est réfugié entre quatre murs, entouré de ses avocats qui lui conseillent le silence et ses stratèges politiques qui eux, en revanche, voudraient qu’il crie «sa» version des faits. Quant à son épouse Hillary, elle est prête à tous les combats pour sauver son homme. Mais la femme-clé de la crise reste Monica Lewinsky. En attendant, le président sortira demain de l’ombre pour prononcer devant le Congrès le traditionnel discours sur l’état de l’Union. En présence de Hillary et de Chelsea, comme pour dire que la famille passe avant tout. L’an dernier, à cette même occasion, il aurait arboré, selon Monica Lewinsky, une cravate qu’elle lui avait offerte. Mais cette année, le sort politique du président des Etats-Unis est entre les mains de cette jeune fille de 24 ans. La cauchemar de la Maison-Blanche serait que Monica Lewinsky coopère entièrement avec le procureur Starr et qu’elle déclare que le président Clinton lui a effectivement demandé de ne souffler mot sur leur liaison. Alors serait envisagée la destitution («empeachement») qui est une affaire politique. Celle-ci doit être cautionnée par le Congrès et votée par le Sénat. Et pour que le Sénat arrive à cette décision, il doit être appuyé par l’opinion publique. Or cette dernière, toute puritaine qu’elle soit, prend son temps pour jauger les faits et leur véracité, avant de mettre la présidence en péril. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle pourrait mettre l’intérêt du pays (que gère bien Clinton) avant les turpitudes sexuelles et les manières libertines attribuées à son chef d’Etat qui, par exemple lorsqu’il était gouverneur de l’Arkansas, avait dit que selon la Bible «le sexe oral n’était pas considéré comme un adultère». Il a d’ailleurs fait allusion à cette pratique, lorsqu’il avait déclaré, il y a quelques jours à la télé: «Je n’ai pas eu de rapports sexuels avec Monica Lewinsky, ni d’autre «improper sex» (sexe inconvenant). Ce n’est pas pour rien, non plus, qu’il a suscité pour la seule année écoulée 250 anecdotes salaces. Cette opinion sait «qu’il a un problème de braguette» mais elle sera plus stricte si le parjure s’y mêle. Avant que sa culpabilité soit prouvée (ce qui n’est pas aisé, malgré la détermination et la férocité du procureur Starr) le public continue à lui faire confiance, quant à sa capacité à tenir les rênes du pays. En l’occurrence, s’il doit opter pour la confrontation militaire avec l’Irak, elle ne l’accusera pas de prendre exemple sur le film (Wag the Dog», actuellement sur tous les écrans américains et qui met en scène une situation identique à celle que vivent les Etats-Unis. Ceci parce qu’aux USA, les institutions sont plus fortes que l’individu. Dans le contexte actuel, c’est le parti démocrate qui en prend un coup. Il lui sera quasi impossible de déloger, comme il pensait le faire aux prochaines élections législatives partielles (fixées à novembre), les républicains, qui ont le contrôle de la Chambre des Représentants et du Sénat. Lesquels républicains font le mort, réagissant avec décence et même grandeur d’âme quand on leur demande leur avis. Laissant à leurs adversaires le soin de mener leur combat.
WASHINGTON — Irène MOSALLI Destitution, démission? Deux mots-catastrophe, dévastateurs mais au lent cheminement, même si les orages qui les précèdent sont fracassants. Les questions et allégations pleuvent à torrent sur Bill Clinton. Il ne se passe une demi-journée sans qu’une «bombe» ne vienne amplifier et compliquer les bruits du scandale qui ébranle la...