Raymond Eddé : Israël doit appliquer la 425 sans conditions

Le Amid du Bloc national affirme que le Liban ne signera pas un accord de paix avec Israël tant que la Syrie ne l’aura pas fait. Selon lui, cette attitude permet de «préserver le Liban et son unité interne. Elle correspond aussi aux relations de bon voisinage avec la Syrie. Nous souhaiterions que ces relations s’arrêtent là, au stade du bon voisinage, ni plus ni moins», ajoute-t-il. M. Eddé a accordé une interview à l’hebdomadaire «Mouharrer News» publié à Londres, et paraissant lundi prochain à Beyrouth. L’agence «Al-Markaziya» en a reproduit hier des extraits. Le Amid du B.N. tire à boulets rouges sur «ceux qui prétendent être des amis de la Syrie et qui, en réalité, sont un poids pour ce pays et pour le Liban». Et de poursuivre: «Une amitié imposée n’en est pas une. Elle ne dure pas et ne convient pas à l’établissement de liens entre les Etats et les peuples». «Nous avons beaucoup de choses en commun avec les Syriens, mais il y a aussi des choses sur lesquelles nous ne nous entendons pas. Cela ne signifie pas que nous devons être ennemis car il arrive souvent que des frères soient en désaccord», déclare M. Eddé. Concernant la résolution 425 de l’ONU, il estime notamment qu’elle ne nécessite pas de négociations pour être appliquée puisque, conformément à cette résolution, Israël est tenu de se retirer sans conditions. Selon lui, l’Etat hébreu n’a rien à voir avec la 426 qui, elle, concerne seulement l’ONU et les mesures qu’elle doit prendre en vue d’organiser sa présence. Cette dernière résolution concerne aussi le Liban qui s’engage naturellement à établir son autorité sur le territoire restitué. M. Eddé affirme que nul ne peut inviter ou obliger le Liban à prendre des mesures dans ce sens. Et de se demander: «Pourquoi faire donc les négociations?» Le Amid conclut: «Si Israël est sincère dans son intention de se retirer — ce dont je doute—, il n’a qu’à s’exécuter et à laisser au Liban le soin d’assumer ses responsabilités légales et en matière de sécurité sur son propre sol».