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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu intraitable face aux pressions américaines Le premier ministre israélien refuse de mettre en danger son pays en acceptant un large retrait militaire de Cisjordanie (photo)

Un constat d’échec à l’issue d’un véritable marathon: telle est la conclusion — d’ailleurs prévue — de la visite à Washington de Benjamin Netanyahu. A l’issue de discussions-marathon de sept heures — dont trois heures avec Bill Clinton — avec le président US, le vice-président Al Gore et le secrétaire d’Etat, le premier ministre israélien a annoncé qu’il refusait de «mettre en danger» son pays en acceptant un large retrait de son armée de Cisjordanie, comme le lui demandait la Maison-Blanche. Piètre consolation pour celle-ci: à en croire la presse israélienne, les Américains, sur un ton certes amical, ont en fait haché menu leur interlocuteur. L’entourage de Netanyahu a volontiers convenu que «les Américains se sont livrés à une guerre d’usure pour lui arracher des concessions, mais il s’est accroché à ses positions». Selon Danny Naveh, secrétaire du Cabinet israélien, le président US et son hôte n’ont pas prévu de se revoir à brève échéance. Toutefois, une rencontre devait se tenir en soirée (heure de Washington) entre M. Netanyahu et le secrétaire d’Etat. L’entretien s’est déroulé à l’aéroport, juste avant que le premier ministre reprenne l’avion pour Israël. Cet entretien s’est déroulé juste avant le dîner de travail que Madeleine Albright avait organisé au département d’Etat pour le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Mme Albright a tenu à souligner que de nouveaux efforts de médiation seront déployés «dans les deux semaines à venir». Le président Clinton a proposé un retrait de 11 à 14%, et encore sous de multiples conditions. A en croire le «Washington Post» de mercredi, il aurait été question un moment d’un redéploiement de 12% divisé en trois parts égales. En contrepartie, les Palestiniens seraient tenus à chaque étape de prendre une série de mesures concrètes en matière de sécurité. Plaidoyer «Je suis prêt à redéployer (l’armée israélienne), à prendre des mesures qui ne sont pas faciles mais je ne suis pas prêt à mettre en danger Israël, à risquer la survie du seul Etat juif», a déclaré M. Netanyahu au cours d’une conférence de presse. Il a cependant estimé que ses entretiens avec M. Clinton avaient permis de «faire quelques progrès» et espéré que des progrès supplémentaires pourraient être faits «dans les deux semaines à venir». Le dirigeant israélien a une nouvelle fois rendu l’Autorité palestinienne responsable du blocage du processus de paix depuis dix mois, l’accusant de n’avoir rempli aucune de ses obligations aux termes des accords d’Oslo et de l’accord sur Hébron de janvier 1997, en particulier dans la lutte contre le terrorisme, alors que selon lui, Israël a rempli toutes les siennes. «Nous attendons aussi des Palestiniens qu’ils respectent leurs engagements à combatte le terrorisme, ce qu’ils n’ont pas fait, et qu’ils annulent la charte palestinienne qui (...) appelle toujours à la destruction d’Israël», a-t-il dit. M. Netanyahu a aussi défendu la poursuite de sa politique de colonisation en Cisjordanie, un des principaux griefs des Palestiniens, en arguant que rien dans les accords israélo-palestiniens n’interdisait de construire des maisons ou d’agrandir des logements dans les colonies existantes, ni même de mettre en chantier de nouvelles colonies. Transformant la conférence de presse en un long plaidoyer en faveur de ses thèses, il a fait venir à la tribune deux membres de sa délégation: la mère d’un jeune Israélien assassiné en 1995 et la sœur d’un Israélien tué, selon ses dires, par des Palestiniens qui sont aujourd’hui membres de la police palestinienne. Devant les journalistes, le premier ministre israélien a, malgré tout, parlé de «progrès» lors des entretiens qu’il venait d’avoir. «Nous avons fait des progrès dans l’examen des diverses alternatives afin de faire avancer le processus de paix». Il a précisé que ses interlocuteurs américains ne lui avaient pas «présenté un plan mais des idées (dont) certaines sont prometteuses et d’autres plus difficiles». L’intransigeance du chef du gouvernement israélien lui a valu les félicitations des colons. «Je suis fier du premier ministre, qui a résisté aux pressions», a affirmé le chef des 160.000 colons juifs de Cisjordanie et Gaza, M. Aharon Domb. «Il ne renonce pas et ne cède pas (...). M. Netanyahu est sérieux et préserve nos intérêts en exigeant que les Palestiniens remplissent leurs engagements», a-t-il ajouté. D’après le quotidien «Yediot Aharonot», un haut responsable des colons, Pinhas Wallerstein, était présent à Washington et M. Netanyahu l’a tenu informé de l’état des pourparlers à l’issue de chaque entretien avec les Américains.
Un constat d’échec à l’issue d’un véritable marathon: telle est la conclusion — d’ailleurs prévue — de la visite à Washington de Benjamin Netanyahu. A l’issue de discussions-marathon de sept heures — dont trois heures avec Bill Clinton — avec le président US, le vice-président Al Gore et le secrétaire d’Etat, le premier ministre israélien a annoncé qu’il...