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Actualités - INTERVIEWS

Soulignant que la proposition israélienne ne répond pas aux exigences de la résolution de l'ONU Eddé : appliquer la 425, c'est s'en tenir à la convention d'armistice

Le ministre d’Etat Michel Eddé a estimé qu’une application véritable par Israël de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU ne devrait conduire qu’au retour à la Convention d’armistice de 1949, et non pas à de «quelconques arrangements» de sécurité entre les deux pays et a estimé que la récente proposition israélienne sur la 425 ne répondait toujours pas aux exigences de cette résolution. M. Eddé a tenu ces propos dans une interview publiée hier par le quotidien koweitien Al-Anbaa. «Ce n’est pas la première fois qu’Israël tente d’embarrasser le Liban et de provoquer une dissociation des volets libanais et syrien» du processus de paix , estime M. Eddé. «L’Etat hébreu a eu recours à des manœuvres similaires à plusieurs reprises au cours des dernières années, en annonçant soit un retrait conditionnel en échange d’arrangements de sécurité, soit une évacuation faite de manière unilatérale dans le but de transformer le Liban-Sud en un théâtre de guerre civile, à l’instar de ce qui s’était passé après l’évacuation subite de la montagne, en 1983, et celle de l’est de Saïda en 1985 et dont les chrétiens ont été en particulier les victimes», ajoute-t-il. Rappelant les propositions israéliennes «Liban d’abord» et «Jezzine d’abord», le ministre juge que la première n’était qu’«un ballon d’essai visant à dissocier les volets libanais et syrien» et que la seconde était accompagnée de «conditions inacceptables pour le Liban». «Dernièrement, Israël a annoncé à travers les médias, et non pas officiellement, qu’il acceptait en apparence la résolution 425 et non son application, et cela après vingt années durant lesquelles il avait ignoré et rejeté cette résolution. Cependant, comme par le passé, l’Etat hébreu a posé des conditions inacceptables à la base», affirme M. Eddé. «Aujourd’hui, Yitzhak Mordehaï (ministre de la Défense) et Uri Lubrani («coordinateur des activités israéliennes au Liban»), répètent l’un après l’autre et jusqu’à l’insolence ce refrain selon lequel c’est l’Etat libanais qui refuse le retrait israélien. Mais cette creuse rengaine que répètent les responsables israéliens ne signifie en fait que l’élargissement de l’abîme dans lequel est tombé le gouvernement actuel de l’Etat hébreu et où il se débat sans pouvoir en sortir», explique le ministre. «La résolution 425, poursuit M. Eddé, est claire et a fait l’objet, à l’époque de son adoption, d’une approbation unanime de la part de tous les membres du Conseil de Sécurité, parmi lesquels les Etats-Unis. Elle impose à Israël de se retirer totalement et inconditionnellement du Liban. Par conséquent, si le Liban acceptait aujourd’hui une quelconque condition exigée par l’Etat hébreu, il donnerait par là-même son aval à l’abandon pour caducité de la résolution 425. Cela, nous ne pouvons absolument pas le tolérer, sous peine d’abandonner un document officiel qui jouit d’une légalité internationale et de l’approbation unanime de tous les Etats du monde. Ainsi, nous céderions un droit acquis au moment précis où Israël même commence à le reconnaître». «Une tentative infructueuse» M. Eddé souligne que l’annonce de l’acceptation par Israël de la 425 est intervenue le jour même de la démission du ministre des Affaires étrangères David Lévy. Il s’agit, selon lui, d’une «tentative infructueuse (du premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu de sauver son gouvernement menacé de chute, et de tromper l’Administration américaine ainsi que l’opinion publique occidentale, en se montrant comme étant animé de bonnes intentions dans le cadre du processus de paix». «Cela est entièrement contraire à la réalité, parce que s’il (Netanyahu) approuvait réellement la résolution 425, il devrait l’appliquer dans ses détails précis, c’est-à-dire retirer son armée sans conditions, de sorte que nous n’ayons pas à entrer dans de quelconques négociations ou de quelconques arrangements avec Israël», ajoute le ministre. Selon lui, une bonne application de la résolution 425 signifierait «un retour à la situation qui prévalait avant l’invasion israélienne et qui était soumise uniquement au régime né de la Convention d’armistice du 23 mars 1949». «Nous restons attachés à cette Convention qui demeure en vigueur, en dépit des violations commises par Israël à plusieurs reprises à son encontre», lance M. Eddé. «Quant au principal effet de l’accord d’armistice, il est de suspendre les hostilités tout en laissant subsister l’état de guerre», souligne-t-il. Par ailleurs, M. Eddé insiste sur le fait que «le Liban et la Syrie continuent, en toute solidarité, à œuvrer sérieusement en vue de parvenir à une paix réelle, juste et globale, contrairement à ce que veut Israël, qui tente toujours de frapper la solidarité libano-syrienne, de provoquer l’effritement du Liban et de lui imposer la reddition, ainsi qu’à la Syrie et à tous les pays arabes». M. Eddé déclare enfin s’attendre à «davantage d’interventions et de pressions directes ou indirectes sur Israël de la part des Etats-Unis et des juifs américains dans le but de garantir la poursuite du processus de paix et la possibilité de parvenir à une solution pacifique juste et acceptable pour toutes les parties».
Le ministre d’Etat Michel Eddé a estimé qu’une application véritable par Israël de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU ne devrait conduire qu’au retour à la Convention d’armistice de 1949, et non pas à de «quelconques arrangements» de sécurité entre les deux pays et a estimé que la récente proposition israélienne sur la 425 ne répondait...