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Actualités - ANALYSE

L'harmonie politique à son comble : controverse sur le droit de controverse !

Développant des vues plutôt rigides sur les règles du jeu démocratiques, un ancien responsable affirme que «le gouvernement a certainement le droit de répondre aux attaques de ses détracteurs en rappelant ses réalisations et en les accablant à son tour de reproches, mais il doit se garder soigneusement de toute mauvaise foi dans ses réactions défensives. Ainsi, il est tout à fait aberrant de répliquer, comme le font les loyalistes, aux critiques concernant les législatives de 92 et de 96 en relevant que les précédentes éditions, antérieures à la guerre, n’étaient guère plus reluisantes côté régularité. Le droit de polémique n’autorise ni les contrevérités ni les comparaisons bancales. Quand le camp du pouvoir cite la triche fameuse du 27 mai 1947, il a tout l’air de la prendre non seulement en exemple mais aussi pour exemple! Cette sorte de justification est aussi douteuse qu’inadmissible car on a l’air de dire aux Libanais que la démocratie c’est cela et rien que cela, à savoir une indécrottable pourriture. S’il faut procéder par analogie, mieux vaut tourner ses regards vers les pays évolués où la démocratie s’exerce sainement et non vers le passé local qui d’ailleurs, et à tout prendre, était moins lourdement grevé de dysfonctionnements que le système actuel, car au moins les Libanais restaient entre eux et c’est en famille que se lavait le linge sale…» Poursuivant son harcèlement en matraquant le thème de ce qu’à son avis le gouvernement peut dire ou ne pas dire pour sa défense, cette personnalité fustige «cette propagande culottée qui s’attribue sans vergogne le mérite de la paix civile, alors qu’elle est le fruit d’un consensus régionalo-international aux termes duquel l’on a fait taire le canon dans ce pays meurtri par les guerres des autres. Le pouvoir soutient sans sourciller que sa plus splendide réalisation c’est la stabilité intérieure et en même temps il refuse de l’assumer directement en suppliant les forces amies de continuer à s’en charger. Qui donc ignore que sans les décideurs, et sans doute aussi sans la volonté U.S., la fameuse stabilité sécuritaire volerait en éclats en un rien de temps; plus exactement, qui donc ignore que si les parties extérieures le souhaitaient ce pays retomberait dans le chaos en un clin d’œil… Sans compter que cette stabilité intérieure les Libanais la paient au prix fort en termes d’indépendance et de souveraineté». Après avoir fait ainsi un sort à cet argument-clé de la défense qu’est la sécurité, ce procureur improvisé s’indigne qu’«un pouvoir légal s’adresse à la population en lui demandant de le remercier et de le féliciter parce qu’il n’agit pas comme les milices! Du reste cela même se discute un peu car de son propre aveu, ou du moins de l’aveu de certains de ses pôles, cet Etat laisse de larges zones échapper à son contrôle, au point qu’un mini-Etat a failli revoir le jour tout récemment dans la région de Baalbeck-Hermel». L’ancien responsable dénie également aux gens du pouvoir «le droit de se vanter d’avoir reconstruit le pays. D’abord, ce n’est pas encore fait. Et ensuite, ce ne sont ni leurs efforts ni leurs fonds propres qui ont remis ça et là l’infrastructure en état, mais bien ceux des contribuables qu’ils ont pressurés à l’excès. En fait, ce ne sont pas des applaudissements mais des sanctions sévères que les gestionnaires en place méritent pour avoir ruiné financièrement le pays plus sûrement que la guerre ne l’a fait! Et le pire, c’est qu’au gaspillage, à la corruption ils ont ajouté la facture de leurs querelles de petits chefs qui ont coûté l’an dernier au Trésor la bagatelle de 800 millions de dollars, claqués par la Banque centrale sans espoir de retour (la note totale s’élevait à 2 milliards!) pour soutenir la Livre ébranlée par les retombées de ces crêpages de chignon…» E.K.
Développant des vues plutôt rigides sur les règles du jeu démocratiques, un ancien responsable affirme que «le gouvernement a certainement le droit de répondre aux attaques de ses détracteurs en rappelant ses réalisations et en les accablant à son tour de reproches, mais il doit se garder soigneusement de toute mauvaise foi dans ses réactions défensives. Ainsi, il est tout...