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Actualités - CHRONOLOGIE

La délégation européenne sera d'un niveau ministériel Accord entre l'Algérie et les Quinze pour une rencontre sur le terrorisme

Il aura fallu moins de 24 heures à la diplomatie pour régler l’incident né du refus inopiné d’Alger de recevoir une délégation jugée subalterne de la troïka européenne. L’Union européenne a accédé à la demande algérienne: sa délégation sera rehaussée du niveau des directeurs des Affaires politiques aux Affaires étrangères à celui des secrétaires d’Etat. Mais l’équivoque sur sa mission en est-elle pour autant levée? A en juger par les propos des deux partenaires, rien n’est moins sûr. En rejetant une mission «au départ très claire» mais qui, selon lui, «a été dénaturée, transformée pour être une initiative au niveau des fonctionnaires qui excluait la question du terrorisme», le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, n’avait pas fermé la porte à une initiative européenne véritablement politique. Après un moment de stupeur, les Quinze, actuellement sous présidence britannique, se sont vite repris. Robin Cook, secrétaire au Foreign Office, a consulté ses pairs et téléphoné à deux reprises à Ahmed Attaf avant de se dire «heureux» de pouvoir annoncer la venue en Algérie, la semaine prochaine, d’une mission de la troïka au niveau ministériel. Le ministère des Affaires étrangères algérien confirmait aussitôt l’arrivée «dans les tout prochains jours» à Alger de cette mission, qu’il a dit «chargée de poursuivre le dialogue politique entre le gouvernement algérien et l’Union européenne». Sur les ondes d’Europe 1, Ahmed Attaf a expliqué ce que cette formation recouvrait pour Alger, qui dénonce comme des tentatives d’ingérences toutes les velléités d’enquête sur les massacres: «Nous l’avons dit dès le départ: à notre ordre du jour doit figurer la question de la coopération dans la lutte contre le terrorisme». «Depuis le départ, lorsque la question suivante nous était posée: «Comment l’UE peut aider l’Algérie?» nous avons systématiquement répondu: «Dans le combat contre le terrorisme», et cela passe de façon très nette par le démantèlement des réseaux qui existent aujourd’hui (en Europe), qui sont des réseaux de soutien». «Tous les sujets sensibles» Certes, Robin Cook a confirmé lui-même diplomatiquement qu’il «s’agissait de poursuivre le dialogue entre l’UE et l’Algérie». Mais, interrogé sur la teneur de la mission européenne, un porte-parole du Foreign Office a répondu: «Nous sommes tombés d’accord avec les Algériens sur une formulation très générale permettant que tout soit discuté». A Bruxelles, la Commission européenne, dont le responsable des affaires méditerranéennes, Manuel Marin, accompagnera la troïka, a enfoncé le clou en précisant que les discussions de celle-ci à Alger aborderait «tous les sujets sensibles». Les secrétaires d’Etat, puisqu’il aura fallu d’emblée un déplacement à ce niveau, sont, du coup, «suffisamment grands pour savoir de quoi ils vont parler». Outre Marin, la troïka (composée des représentants des présidences sortante, actuelle et future de l’Union) comprendra les secrétaires d’Etat aux Affaires étrangères luxembourgeois, Georges Wohlfar, britannique, Derek Fatchett, et autrichien, Betnia Ferrero-Waldner. Elle devra rendre compte de ses entretiens le 26 janvier au Conseil des ministres des Affaires étrangères des Quinze, où Londres a inscrit la question algérienne à la demande de ses partenaires, notamment de l’Allemagne, inquiets devant la multiplication des massacres depuis le début du Ramadan. Ceux-ci, qui ont fait, selon la presse locale, quelque 1.400 morts depuis quinze jours, ont provoqué l’émoi dans le monde, de Téhéran à Washington en passant par l’ONU, dont les appels à une action internationale ont été rejetés avec une égale et farouche indignation par des autorités algériennes fidèles à leur réputation de fierté ombrageuse. «Nous pensons que la communauté internationale a un droit légitime à l’information sur une situation impliquant la perte de tant de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants innocents en Algérie», a pourtant réaffirmé le département d’Etat américain.
Il aura fallu moins de 24 heures à la diplomatie pour régler l’incident né du refus inopiné d’Alger de recevoir une délégation jugée subalterne de la troïka européenne. L’Union européenne a accédé à la demande algérienne: sa délégation sera rehaussée du niveau des directeurs des Affaires politiques aux Affaires étrangères à celui des secrétaires d’Etat....