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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington marque ses distances avec Netanyahu Une heure d'entretiens avec Clinton, mardi parochain, pas de déjeûner, ni de conférence de presse

A quelques jours de sa rencontre, mardi à Washington, avec le président Bill Clinton, Benjamin Netanyahu affiche un optimisme que semblent démentir les informations en provenance de la capitale fédérale, se déclarant certain d’éviter la crise malgré le durcissement de son gouvernement vis-à-vis des Palestiniens. Mais du côté américain, on a donné dès hier le ton et marqué la distance qui sépare désormais les deux positions. Le chef de l’Exécutif, a-t-on fait savoir jeudi, n’accordera au premier ministre israélien qu’une heure, qui devra être centrée uniquement sur le processus de paix et sur ce que «l’Etat hébreu doit faire» pour le faire avancer. Le calendrier du président américain, qui avait déjà refusé à Netanyahu une rencontre lors de son voyage aux Etats-Unis, en novembre dernier, est trop chargé pour lui permettre de retenir son hôte à déjeuner, assure-t-on officiellement de source US. De même source, on dément qu’il s’agisse là d’un mouvement d’humeur, mais la presse israélienne ne s’y trompe pas, qui relève que le chef du Likoud sera en outre privé d’une conférence de presse commune pour le punir de sa répugnance à mettre en œuvre un retrait crédible en Cisjordanie et à geler la colonisation. Quelle que soit l’amitié privilégiée entre les deux Etats, le chef du gouvernement israélien n’est pas prêt à sacrifier les intérêts vitaux de son pays pour obtenir un déjeuner avec le président des Etats-Unis, a répliqué sèchement le ministre des Communications Limor Livnat. «Grande latitude» Quant au porte-parole de M. Netanyahu, il a soutenu que celui-ci «dispose d’une grande latitude pour mener des discussions productives à Washington». M. Netanyahu s’abstiendra de fixer l’ampleur du redéploiement militaire que les Etats-Unis réclament en Cisjordanie, avant la rencontre de mardi prochain, a indiqué M. David Bar-Illan. Le gouvernement israélien a soumis tout redéploiement au respect par les Palestiniens d’une longue liste de conditions et a affirmé qu’en tout état de cause, il garderait le contrôle de la majeure partie de la Cisjordanie. Malgré cela, selon M. Bar-Illan, les 40 conditions israéliennes «ne devraient pas poser de problème aux Etats-Unis». «Nous serions très étonnés que l’administration américaine n’exige pas l’application d’un accord signé par son représentant officiel», a-t-il ajouté. Il faisait allusion à une note annexée aux accords sur le retrait partiel israélien de Hébron, en Cisjordanie, signés il y a tout juste un an, dans laquelle l’émissaire américain Dennis Ross définissait les «responsabilités israéliennes et palestiniennes». «Nous avons appliqué tous nos engagements contenus dans cette note, alors que les Palestiniens n’en ont respecté aucun, en refusant notamment d’amender leur charte ou de lutter contre le terrorisme», a affirmé M. Bar-Illan. Ce document mentionnait cependant la nécessité pour Israël de redéployer par étapes son armée en Cisjordanie, de libérer des prisonniers palestiniens et d’appliquer les accords intérimaires, notamment quant à la construction d’un aéroport et d’un port maritime à Gaza, toujours en suspens. Pour sa part, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a minimisé la portée de la décision du gouvernement de conserver la majeure partie de la Cisjordanie. «Cette décision permettra au premier ministre de disposer d’une large marge de manœuvre durant ses discussions avec le président américain», a estimé M. Mordehaï. «J’agirai pour faire avancer le processus de paix, et je n’hésiterai pas à renoncer à mes fonctions si j’arrive à la conclusion que je ne peux avoir d’influence positive», a ajouté M. Mordehaï. La semaine dernière, le ministre de la Défense, considéré comme le chef de file des pragmatiques du gouvernement, avait donné un délai de trois mois à M. Netanyahu pour procéder à un retrait militaire israélien en Cisjordanie. Hier soir, le Cabinet a discuté du retrait militaire sans prendre de décision sur son ampleur précise — un flou qui, selon la radio, devrait permettre d’éviter une confrontation directe mardi prochain à Washington.
A quelques jours de sa rencontre, mardi à Washington, avec le président Bill Clinton, Benjamin Netanyahu affiche un optimisme que semblent démentir les informations en provenance de la capitale fédérale, se déclarant certain d’éviter la crise malgré le durcissement de son gouvernement vis-à-vis des Palestiniens. Mais du côté américain, on a donné dès hier le ton et...