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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad interdit les inspections dirigées par des américains L'Irak relance la crise avec les experts de l'ONU (photo)

L’Irak a relancé hier la crise avec les experts de l’ONU en désarmement en interdisant à une équipe dirigée par un Américain de mener des inspections et en exigeant un rééquilibrage de sa composition. «L’Irak a décidé d’interrompre à partir de mardi 13 janvier les inspections de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) dirigées par l’Américain Scott Ritter, jusqu’à que ce que la composition de son équipe soit rééquilibrée», a déclaré un porte-parole officiel, cité par l’agence INA. La Maison-Blanche a immédiatement réagi. Bill Clinton a appelé l’ONU à se montrer «ferme» face à l’Irak, qualifiant la décision de Bagdad de «violation claire et sérieuse des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies». L’Irak avait invoqué ce qu’il estime être la domination des Etats-Unis sur l’UNSCOM pour expulser les inspecteurs américains le 13 novembre dernier, avant d’autoriser leur retour quelques jours après, à la suite d’un accord avec la Russie. Selon Bagdad, cet accord portait sur un rééquilibrage de la composition des équipes d’experts de façon à ce qu’elles comptent moins d’Américains et de Britanniques. Le porte-parole irakien a affirmé que la composition de l’équipe de M. Ritter, arrivée dimanche à Bagdad, «qui compte neuf Américains, cinq Britanniques, un Russe et un Australien, constitue une preuve flagrante du déséquilibre au sein de l’équipe d’inspection». Il a affirmé que «la décision irakienne restera en vigueur jusqu’à ce que l’équipe de l’ONU soit modifiée, pour qu’un équilibre soit réalisé au sein de l’UNSCOM entre les pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU». Ce nouveau bras de fer avec l’ONU intervient une semaine avant la visite à Bagdad du chef de l’UNSCOM, Richard Butler. Celui-ci, qui doit séjourner en Irak du 19 au 21 janvier, doit notamment redemander aux Irakiens d’autoriser l’inspection de leurs sites sensibles, dits présidentiels. Interrogé sur la nouvelle crise entre l’Irak et l’ONU, M. Alan Dacey, assistant du directeur du centre de surveillance de l’UNSCOM à Bagdad, s’est contenté de dire que «la question est actuellement discutée à New York», siège de l’ONU. Espionnage et tutelle M. Dacey n’a pas voulu préciser la nature des sites inspectés par l’équipe de M. Ritter lundi. Des journalistes ont vu lundi matin l’équipe inspecter un hôpital et une école hôtelière à Bagdad avant de se rendre sur d’autres sites. Le général Houssam Mohammad Amine, directeur de l’organisme irakien de surveillance nationale, chargé des relations avec l’UNSCOM, avait déclaré dimanche s’attendre à ce que l’équipe de M. Ritter «demande à inspecter des sites sensibles». Bagdad s’était plaint dimanche, à l’arrivée de l’équipe, qu’elle soit à prédominance américaine. Le conseiller du président américain Bill Clinton pour la sécurité nationale, Sandy Berger, avait répliqué que la composition des équipes de l’UNSCOM était du ressort de l’ONU et non de Bagdad. L’Irak a répondu hier qu’il «refuse que les Etats-Unis se posent en tuteurs de l’UNSCOM». Scott Ritter, qui avait déjà dirigé en Irak une mission d’experts en décembre, avait été accusé à plusieurs reprises par Bagdad d’être un «espion à la solde des Etats-Unis». L’Irak s’était plaint d’une inspection qu’il avait menée sur un site touristique sans coordination avec les autorités. Bagdad avait annoncé le 29 octobre qu’il expulserait les experts américains de l’UNSCOM à moins que l’ONU fixe une date pour la levée de l’embargo multiforme qui lui est imposé depuis l’invasion du Koweit en août 1990. Il avait mis sa menace à exécution le 13 novembre. L’UNSCOM avait alors retiré la quasi-totalité de son personnel d’Irak avant qu’il n’y retourne à la suite de l’accord avec la Russie. Le département américain de la Défense a décidé la semaine dernière de maintenir dans le Golfe un important dispositif militaire, dont deux porte-avions, qu’il avait mis en place au plus fort de la crise de novembre. (AFP-Reuters)
L’Irak a relancé hier la crise avec les experts de l’ONU en désarmement en interdisant à une équipe dirigée par un Américain de mener des inspections et en exigeant un rééquilibrage de sa composition. «L’Irak a décidé d’interrompre à partir de mardi 13 janvier les inspections de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) dirigées...