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Actualités - CHRONOLOGIE

Les islamistes attaquent les villageois à l'heure de l'Iftar Bain de sang aux portes d'Alger Washington accuse le GIA de la grande majorité des atrocités (photo)

Plus de cent villageois ont été massacrés dimanche, 13e jour du Ramadan, lors de l’attaque d’un village aux portes d’Alger par un groupe armé qui a mitraillé des habitants, brûlé des maisons et achevé femmes et enfants à coups de bêches et de haches. Réagissant à cette nouvelle tragédie, le département d’Etat a estimé à Washington que «la grande majorité des atrocités» contre la population civile algérienne était le fait du Groupe islamique armé (GIA), mais que des membres locaux d’autodéfense pouvaient aussi avoir été impliqués dans certaines tueries. Certains habitants de Sidi Hammed ont été sortis de nuit de leurs maisons, et égorgés devant leur porte, tandis que les «patriotes», les civils armés, pris par surprise et dépassés, tentaient désespérément de repousser l’assaut. Cette dernière tuerie, à moins de trente kilomètres de la capitale, a fait 103 morts et 70 blessés, dix grièvement atteints, selon un bilan officiel. Deux «patriotes» et cinq «terroristes» ont aussi été tués, d’après ce bilan. Des rescapés ont indiqué avoir déjà dénombré 120 cadavres. Ils continuaient à découvrir des corps isolés sous les décombres. Cette tuerie survient alors que le Ramadan n’entrera que mercredi dans sa seconde moitié. Ce mois de jeûne est considéré comme propice au «Djihad» (guerre sainte) par certains groupes armés. Le bilan des attaques dépasserait désormais le millier de morts en quinze jours, selon un décompte non confirmé établi à partir d’informations de presse et de témoignages. Les services de sécurité n’ont annoncé que certaines des attaques. La compilation de leurs bilans donne 254 morts. La tuerie de Sidi Hammed vient confirmer les craintes des services de sécurité et de diplomates, qui redoutaient une nouvelle flambée de violence dans l’Algérois (centre), après une «focalisation» des groupes armés sur l’Ouest depuis plusieurs semaines. Dans l’Ouest, plusieurs douars isolés des monts de l’Ouarsenis (250 km d’Alger) ont été décimés. Leurs habitants, des paysans misérables vivant presque comme au Moyen Age, ont été tués à l’arme blanche. Ces massacres se sont déroulés dans une zone où l’Armée islamique du salut (AIS) est fortement implantée. Un bulletin islamiste à Bonn a accusé une phalange dissidente du Groupe islamique armé (GIA) d’avoir massacré des habitants «sous sa protection». Hier au petit matin, Sidi Hammed offrait un spectacle de désolation: flaques de sang dans les rues, villas calcinées. Les assaillants venaient de la montagne, selon les habitants, qui les évaluent, difficilement, en raison de la panique et de la nuit, à plusieurs dizaines, peut-être 80 ou 100. Des mains coupées Les attaquants ont jeté une bombe et mitraillé les hommes et les adolescents réunis pour une veillée dans une salle sommairement équipée pour la projection de vidéos, et attaqué les maisons qui n’étaient pas protégées. «Ils ont arrivés après le f’tour (repas de rupture du jeûne), raconte une vieille femme. Ils ont attaqué en même temps plusieurs endroits». «Nous avions trois «Klach» (Kalachnikov), moi et mes deux fils, nous n’avons pu défendre que notre maison. En face, ils avaient des fusils-mitrailleurs, a affirmé un rescapé. Mon cousin a résisté jusqu’au bout. Il a épuisé ses balles. Alors ils sont entrés, ils l’ont tué et lui ont coupé les mains». Durant une partie de la nuit, des ambulances ont acheminé des blessés vers les hôpitaux Zmirli et Mustapha d’Alger, où les chirurgiens, rappelés en hâte, ont opéré sans relâche. Le communiqué officiel souligne, de manière inhabituelle, que la résistance des patriotes et l’intervention des forces de sécurité ont permis d’éviter un «bilan plus lourd». Fait rare, il mentionne aussi que deux éléments des forces de sécurité ont été blessés. Ce texte semblait illustrer la volonté des autorités de montrer que l’armée n’est pas «passive», comme certains l’accusent, et tente de réagir face à l’escalade des massacres. Des responsables militaires avaient déclaré ces derniers mois que le «terrorisme», affaibli, incapable de menacer les institutions de l’Etat, se vengeait contre la population sans défense. Ils préconisaient le renforcement des groupes d’autodéfense, pour former en quelque sorte un premier rideau défensif. Soumises à une forte pression internationale après les tueries, les autorités algériennes avaient accepté, jeudi, la prochaine visite d’une troïka européenne, à condition qu’elle ne vienne discuter que dans le cadre de la «coopération dans la lutte antiterroriste». Alger refuse toute aide humanitaire et toute commission d’enquête sur les tueries. Le sous-ministre adjoint aux Affaires étrangères du Canada, Claude Laverdure, était attendu dans l’après-midi pour la première visite à Alger d’un responsable occidental depuis le début des violences du Ramadan. (AFP-Reuters)
Plus de cent villageois ont été massacrés dimanche, 13e jour du Ramadan, lors de l’attaque d’un village aux portes d’Alger par un groupe armé qui a mitraillé des habitants, brûlé des maisons et achevé femmes et enfants à coups de bêches et de haches. Réagissant à cette nouvelle tragédie, le département d’Etat a estimé à Washington que «la grande majorité des...