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Actualités - ANALYSE

La question de la 425 Le retrait israélien , un projet ponctuellement tactique ...

M. Abdel Halim Khaddam a tranché, mais la question se pose quand même: s’agit-il vraiment d’une «manœuvre» et rien que de cela? Certes Israël formule de toute évidence une contrevérité quand il affirme reconnaître désormais la 425, du moment qu’il en contredit les termes en posant des conditions alors que cette résolution de l’ONU exige une restitution absolument inconditionnelle du territoire libanais occupé. Mais il devient difficile de douter qu’Israël ne songe plus qu’à se tirer du guêpier Sud où en 1997 il a perdu 39 hommes et enregistré plus de 150 blessés. On sait en effet qu’après un débat qui a agité aussi bien le gouvernement que l’état-major et l’opinion les Israéliens sont unanimement d’accord sur le principe même du retrait, le litige persistant sur le point de savoir s’il doit être «unilatéral» ou «coordonné». Dans le premier cas, que rejette Netanyahu, les troupes israéliennes d’occupation prendraient leurs cliques et leurs claques pour retraverser la frontière sans coup férir. Cela voudrait dire qu’il y aurait un vide brusque qui poserait peut-être problème aux Libanais mais qui signifierait aussi l’absence de toute garantie d’élimination du Hezbollah en tant que force de frappe capable d’«infester» la Galilée, voire de monter des opérations en pleine cœur d’Israël. Car, autant sinon plus que les Palestiniens, les khomeynistes revendiquent Jérusalem cité de foi, sans compter qu’en principe il leur est également demandé de poursuivre la lutte jusqu’à la liquidation de l’Etat hébreu. Toujours est-il qu’à Beyrouth même on estime qu’Israël, tout en étant désireux de se retirer, ne veut pas le faire sans… en retirer des avantages et déploie dès lors des manœuvres tactiques ponctuelles. Un responsable souligne qu’«Israël parle de se retirer depuis les négociations bilatérales du Maryland. Les travaillistes qui étaient alors au pouvoir s’étaient déjà déclarés prêts à quitter le Liban. Mais tout comme Netanyahu (et il y a eu d’ailleurs un consensus rendu public entre les deux principaux partis sionistes à ce sujet), ils exigeaient la neutralisation du Hezbollah, des garanties pour le devenir des membres de l’ALS lahdiste et proposaient une période-test de six mois pendant laquelle l’armée libanaise se déploierait aux côtés de leurs propres unités dans le territoire occupé. La délégation libanaise avait riposté en réclamant l’exécution de la 425, inconditionnelle par définition, et en indiquant que les opérations de la résistance active, qui n’auraient plus lieu d’être s’arrêteraient d’elles-mêmes une fois le territoire libéré. Les pourparlers n’ont donc débouché sur aucun résultat pratique, Israël s’obstinant à réclamer un dispositif de sécurité semblable à celui qui avait été prévu dans l’accord aboli du 17 mai ce que le Liban ne peut toujours pas accepter». Pour ces sources «ce qu’il y a de neuf dans la position israélienne c’est qu’elle reconnaît pour la première fois la simple existence de la 425. Cependant son attitude rappelle beaucoup la boutade que Tristan Bernard lançait un jour à un jeune romancier: «Il y a du vrai et du neuf dans ce que vous dites; mais le vrai n’est pas neuf, et le neuf n’est pas vrai…» En effet, cette reconnaissance israélienne de la 425 n’en est pas une puisqu’elle reste conditionnelle. Et de plus le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï a le culot de nous proposer des pourparlers préliminaires de sémantique, c’est-à-dire pour que nous nous entendions sur une «interprétation unifiée» de la 425, dont la principale caractéristique est qu’elle est absolument claire et n’a besoin d’aucun décryptage!» Puis d’avouer mezza voce que «tout le mérite de la libération en gestation revient à la résistance active qui a mis à bas le moral de l’armée d’occupation et semé le doute au sein de l’opinion israélienne qui maintenant se mobilise pour le retrait. Ceci étant, le Liban doit plus que jamais refuser de négocier quoi que cela soit, si l’on excepte des pourparlers techniques pour la programmation d’un retrait israélien total comme le prévoit du reste la 426 qui fait suite à la 425. Moins que jamais il ne faut tomber dans le même piège que les Palestiniens qui ont transigé pour se retrouver pratiquement les mains vides…» E.K.S
M. Abdel Halim Khaddam a tranché, mais la question se pose quand même: s’agit-il vraiment d’une «manœuvre» et rien que de cela? Certes Israël formule de toute évidence une contrevérité quand il affirme reconnaître désormais la 425, du moment qu’il en contredit les termes en posant des conditions alors que cette résolution de l’ONU exige une restitution absolument...