Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Défiant une fois de plus les efforts américains Netanyahu bétonne sur la colonisation et le retrait militaire (photo)

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défié jeudi les efforts entrepris par les Etats-Unis pour débloquer le processus de paix, en relançant la colonisation et en durcissant ses positions sur un retrait militaire en Cisjordanie. A douze jours d’une rencontre prévue avec le président Bill Clinton, M. Netanyahu a rejeté toute pause ou même tout ralentissement de la colonisation des territoires occupés, et son gouvernement a annoncé la mise en chantier de 600 nouveaux logements pour colons. Le premier ministre israélien a en outre pressé sa coalition de l’autoriser à soumettre au président américain un projet chiffré mais conditionnel de retrait militaire en Cisjordanie. M. Netanyahu a réuni les chefs de sa coalition pour leur demander de fixer, avant sa visite à Washington le 20 janvier, l’ampleur d’un retrait des troupes d’occupation en Cisjordanie, mais pas la date de mise en œuvre, ont indiqué la radio et la télévision publiques. L’application du redéploiement ne serait décidée que «plusieurs mois plus tard» et dépendrait d’un respect «à 100%» par les Palestiniens de leurs engagements. Cette condition est, aux yeux de M. Netanyahu, très loin d’être remplie, ce qui rend d’autant plus hypothétique le redéploiement envisagé. Dans un discours devant des parlementaires juifs, il a accusé les Palestiniens de ne pas respecter ne serait-ce que le dixième de leurs engagements. «Si vous respectez vos obligations, nous mettrons en œuvre le prochain redéploiement», a-t-il lancé à l’adresse des Palestiniens. En tout état de cause, d’après les médias israéliens, le premier ministre ne serait prêt à transférer à l’Autorité palestinienne qu’un maximum de 8% de la Cisjordanie, un montant déjà jugé insuffisant par Washington. Les travaux à Har Homa M. Netanyahu a également annoncé la relance des travaux de construction de la nouvelle colonie de Har Homa, dont la mise en chantier, en mars dernier à Jérusalem-Est, a provoqué une crise aiguë avec les Palestiniens. «J’ai dit d’entrée de jeu aux Américains qu’une pause de la construction en Judée-Samarie (Cisjordanie) serait inacceptable», a affirmé M. Netanyahu au quotidien Yediot Aharonot. «On pourrait parler d’une forme de pause, si l’on renonçait aux retraits. Mais les Palestiniens maintiennent leurs exigences d’un retrait, et de ce fait, il n’y a pas lieu de parler de pause, ni même de ralentissement», a-t-il dit. Pour le négociateur palestinien Nabil Chaath, la relance de la colonisation et les déclarations de M. Netanyahu constituent autant de camouflets infligés par le premier ministre à l’Administration américaine. Le dirigeant israélien «pense qu’il est capable de défier le gouvernement des Etats-Unis en jouant sur le Congrès américain», a déclaré M. Chaath. Le premier ministre veut faire valoir au président Clinton qu’il lui est impossible de faire entériner par sa majorité un redéploiement important, a indiqué la télévision publique. M. Netanyahu est encore plus dépendant de son extrême-droite depuis la démission, devenue effective mardi, de son ministre des Affaires étrangères David Lévy. Prenant le relais de M. Lévy dans le camp des «modérés» du gouvernement, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a menacé jeudi de démissionner à son tour, si le gouvernement ne procédait pas à un retrait «d’ici trois mois». L’émissaire américain au Proche-Orient, M. Dennis Ross, qui étudie les conditions d’un déblocage du processus de paix, a entre-temps poursuivi hier sa médiation, en rencontrant le président palestinien Yasser Arafat à Ramallah. Rappel à l’ordre de Washington A Washington, le département d’Etat a rappelé qu’Israël doit remplir ses engagements de mettre en œuvre trois retraits successifs de Cisjordanie, à moins d’un accord avec les Palestiniens. Citant une lettre envoyée par l’ancien secrétaire d’Etat Warren Christopher signée en janvier 1996, le porte-parole du département d’Etat James Rubin a rappelé que «les Etats-Unis pensent que toutes les trois phases d’un nouveau redéploiement doivent être mises en œuvre avant la mi-1998». «Si les deux parties se mettent d’accord sur des termes différents, la situation serait alors différente», a ajouté cependant M. Rubin. Par ailleurs, en réaction à l’annonce par M. Netanyahu de la construction de 600 nouveaux logements dans des entités juives de Cisjordanie, les Etats-Unis ont de nouveau réclamé une pause dans la politique d’implantation israélienne. «Nous pensons qu’il devrait y avoir une pause dans les activités qui minent la confiance des deux côtés et qui est nécessaire pour aller de l’avant», a dit M. Rubin, interrogé à ce sujet.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défié jeudi les efforts entrepris par les Etats-Unis pour débloquer le processus de paix, en relançant la colonisation et en durcissant ses positions sur un retrait militaire en Cisjordanie. A douze jours d’une rencontre prévue avec le président Bill Clinton, M. Netanyahu a rejeté toute pause ou même tout ralentissement de...