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Actualités - CHRONOLOGIE

Joumblatt fustige le système pourri

Fidèle à sa réputation, Walid Joumblatt, ministre, pilier du régime, éternel frondeur, a réussi une fois de plus hier soir, lors d’un talk-show à la télévision, à marier savamment ces qualités. Invité de Marcel Ghanem à l’émission «Kalam el-Nass» sur la LBC, M. Joumblatt s’est pourtant livré plus que de coutume à une diatribe contre le gouvernement duquel il fait partie, n’hésitant pas à user d’un langage que ne renieraient pas des opposants avérés. Dénonçant d’entrée de jeu le «féodalisme financier» qui domine actuellement le pays, il estime que tout le système actuel se résume en cette formule: «Prends de l’argent mais tais-toi». A plusieurs reprises, il fustige le «système pourri», taille en pièces la «troïka», estime que le régime est «face au mur» et que «les perspectives de changement démocratique sont anéanties». Il se dit être «faux témoin», s’excuse presque d’être ministre dans ce gouvernement, sans donner pour autant de réponse satisfaisante aux intervenants qui lui demandent pourquoi il ne démissionne pas. Sa justification: il est victime du «jeu politique». «Un jeu sale», il en convient, «mais c’est ainsi». L’interdiction par le Conseil des ministres de la diffusion par satellite des émissions politiques sur les chaînes privées? «Une décision imbécile». Il s’explique: «Qui donc parmi nous sera assez fou pour insulter l’Arabie Séoudite?» Rendant hommage aux manifestations estudiantines en faveur des libertés publiques, et notamment de la liberté d’opinion, qui est «sacrée» pour lui, il se déclare en faveur de «l’organisation de la liberté de manifester», que le gouvernement interdit, et appelle de ses vœux des rencontres et un dialogue sur l’avenir entre les étudiants de l’USJ, de l’AUB, de l’UL, de Kaslik ... Il descend la politique économique du gouvernement et propose de taxer les riches: souscripteurs de bons du trésor, banquiers, occupants de biens-fonds maritimes en violation de la loi, etc. Pour autant, M. Joumblatt déclare n’avoir pas de «divergence personnelle» avec le premier ministre Rafic Hariri. Il continue par ailleurs de défendre âprement l’alliance avec la Syrie, tout en acceptant l’idée que le Liban doit être «indépendant et souverain». Mais le terme de «pluralisme culturel» lui fait toujours «peur». A un télespectateur qui lui reprochait ses attaques féroces contre le patriarche maronite, il avoue qu’il a été parfois «dur» avec lui, s’en excuse, mais lui reproche quand même de trop s’occuper de politique. A propos du dossier des populations déplacées, M. Joumblatt regrette notamment que le patriarche ne se soit pas rendu «dans sa maison à Beiteddine» pour donner un élan psychologique au processus de retour des familles.
Fidèle à sa réputation, Walid Joumblatt, ministre, pilier du régime, éternel frondeur, a réussi une fois de plus hier soir, lors d’un talk-show à la télévision, à marier savamment ces qualités. Invité de Marcel Ghanem à l’émission «Kalam el-Nass» sur la LBC, M. Joumblatt s’est pourtant livré plus que de coutume à une diatribe contre le gouvernement duquel il...