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Actualités - CHRONOLOGIE

Redéploiement limité et poursuite de la colonisation dans les territoires Israël durcit sa position (photos)

Redéploiement limité et poursuite de la colonisation dans les territoires La mission Ross, qui en est à son deuxième jour, doublée par une visite en parallèle de M. Knut Vollebaek, ministre norvégien des Affaires étrangères, qui tente de redonner vie aux accords d’Oslo, s’est compliquée hier soir avec le durcissement d’Israël sur sa position dans le processus de paix. En effet, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé hier des Etats-Unis qu’ils s’engagent par écrit à ce qu’il n’y ait pas de troisième redéploiement militaire israélien en Cisjordanie, lors d’un entretien avec M. Ross, selon la télévision publique. Selon les médias israéliens, M. Netanyahu est revenu à sa position d’il y a deux mois en envisageant un retrait militaire limité à 8% maximum de la Cisjordanie, ce que les Etats-Unis ont déjà jugé insuffisant. M. Netanyahu devrait pouvoir dégager une majorité dans son gouvernement pour sa proposition, ont estimé des responsables à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres. «Il semble qu’une majorité va approuver la suggestion du premier ministre de mettre en œuvre le second redéploiement dans les territoires», a déclaré à la radio le vice-ministre de la Défense Silvan Shalom, ajoutant toutefois qu’il n’était pas sûr que la décision soit prise avant la rencontre de M. Netanyahu avec le président Bill Clinton, le 20 janvier à Washington. M. Netanyahu a l’intention de présenter à M. Clinton un retrait «très limité» en raison de l’impossibilité de faire entériner par sa majorité un redéploiement plus important, a indiqué la télévision publique. La radicalisation de M. Netanyahu, encore plus dépendant de l’extrême droite depuis la démission du chef de la diplomatie David Lévy, a cependant suscité des protestations dans l’aile modérée de sa coalition. «S’il n’y a pas de retrait (...) nous ne pourrons pas continuer avec ce gouvernement et nous le quitterons», a averti le ministre de la Sécurité intérieure Avidgor Kahalani, chef du parti de centre-droit Troisième Voie (4 députés). L’extrême droite Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a pressé «le gouvernement de faire un effort, car (un retrait) doit et peut faire avancer nos relations avec nos voisins». Le chef du gouvernement a, une nouvelle fois, protesté de ses intentions pacifiques, dans une interview à la télévision BBC. «La grande majorité des membres de la coalition veut voir aujourd’hui des progrès (dans le processus de paix). Ils veulent et exigent, avec raison, une mise en œuvre» des accords, a affirmé M. Netanyahu. Il a ajouté que son gouvernement voulait «avancer de façon responsable, prudente et en insistant sur le respect par les Palestiniens de leurs obligations, mais néanmoins avancer». M. Netanyahu, qui s’est attribué le portefeuille des Affaires étrangères, fait aussi face à des menaces de son extrême droite, qui a menacé de le faire tomber s’il appliquait un retrait des troupes d’occupation en Cisjordanie. Le premier ministre ne dispose plus que d’une coalition de 61 députés sur 120 au Parlement depuis le départ de M. Lévy et de son parti, le Guesher. M. Ross, arrivé mardi au Proche-Orient, a affirmé au président palestinien Yasser Arafat que Washington continuait à insister pour que le retrait soit d’au moins 10% du territoire, a indiqué le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat. Le médiateur américain a dit à M. Arafat que «les crises intérieures en Israël n’affectaient pas la position des Etats-Unis (selon lesquels) le redéploiement doit être crédible et son ampleur doit être à deux chiffres», a souligné M. Erakat. Une deuxième rencontre entre MM. Arafat et Ross, prévue mercredi soir, a été reportée à jeudi à la demande de la délégation américaine, ont indiqué des responsables palestiniens. M. Netanyahu, qui a jusqu’ici évité de se prononcer publiquement sur l’ampleur d’un redéploiement en Cisjordanie, a fait dépendre son éventuelle mise en œuvre de toute une série de conditions posées aux Palestiniens, que ces derniers ont rejetées. Et comme si les choses n’étaient pas assez complexes déjà, les colons israéliens de l’implantation d’Efrat près de Bethléem en Cisjordanie ont obtenu mercredi le feu vert officiel pour la construction de 300 logements supplémentaires, a indiqué la télévision. La commission israélienne de planification de la Cisjordanie, composée de représentants de l’armée et du ministère de l’Intérieur, a donné son autorisation à ces constructions, qui s’ajouteront aux logements actuellement en cours de chantier. Un des colons d’Efrat a expliqué que l’objectif était «de construire à Efrat le maximum, pour qu’un jour l’implantation s’étende jusqu’à la périphérie de Jérusalem». Selon le mouvement anticolonisation La Paix maintenant, le montant global des investissements dans les colonies de Cisjordanie, de la bande de Gaza, ainsi qu’à Jérusalem-Est (annexée), prévus par le budget 1998, est de l’ordre de 350 millions de dollars. Les colonies sont également une des pierres d’achoppement des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. Ces derniers réclament l’arrêt total de toute construction afin de promouvoir une paix juste et globale. Parallèlement, le ministre norvégien des Affaires étrangères Knut Vollebaek est arrivé mercredi en Israël pour poursuivre les efforts de son gouvernement en vue de sauver les accords israélo-palestiniens nés à Oslo en 1993. M. Vollebaek, arrivé de Jordanie, a rencontré le premier ministre et ministre des Affaires étrangères Benjamin Netanyahu, ainsi que le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon, chef de file des durs de la droite. M. Vollebaek a aussi rencontré des responsables de l’Autorité palestinienne dans les territoires. Avant son départ d’Oslo, le ministre norvégien avait souligné vouloir contribuer à une relance des pourparlers de paix israélo-palestiniens, bloqués depuis 10 mois. C’est sous l’égide de la Norvège que des pourparlers secrets israélo-palestiniens, en 1993 à Oslo, ont conduit aux premiers accords d’autonomie, aujourd’hui remis en cause par Israël. (AFP)
Redéploiement limité et poursuite de la colonisation dans les territoires La mission Ross, qui en est à son deuxième jour, doublée par une visite en parallèle de M. Knut Vollebaek, ministre norvégien des Affaires étrangères, qui tente de redonner vie aux accords d’Oslo, s’est compliquée hier soir avec le durcissement d’Israël sur sa position dans le processus de paix. ...