L'émissaire US a rencontré le premier ministre israélien, puis Yasser Arafat La nouvelle mission Ross se heurte aux conditions de Netanyahu (photos)

L’émissaire américain au Proche-Orient Dennis Ross a lancé hier une nouvelle tentative pour débloquer le processus de paix en rencontrant successivement le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem et le président palestinien Yasser Arafat à Bethléem, en Cisjordanie. Il s’est heurté, toutefois, aux conditions de Netanyahu qui à une nouvelle fois subordonné tout progrès dans le processus de paix au respect par les Palestiniens de leurs engagements, notamment en ce qui concerne la sécurité. «En fonction du respect des engagements (palestiniens) et de la réciprocité, ce gouvernement avancera», a assuré M. Netanyahu. «C’est notre mandat et c’est notre objectif», a-t-il dit. M. Arafat a émis l’espoir devant M. Ross que M. Netanyahu ne se servirait plus de ses difficultés intérieures pour ne pas respecter ses engagements, et a ajouté qu’il n’avait plus d’excuses (pour bloquer le processus de paix), car il a réussi à faire passer lundi la loi de Finances d’Israël pour 1998. L’émissaire américain a de son côté indiqué à des journalistes que l’objectif de sa mission «est de préparer le terrain aux rencontres de Washington» de MM. Netanyahu et Arafat avec le président Clinton, respectivement le 20 et le 22 janvier. «J’œuvre avec les deux parties pour promouvoir le processus de paix», a-t-il ajouté. Selon le ministre palestinien des Collectivités locales Saëb Erakat, M. Ross a indiqué que les entretiens Arafat-Clinton porteraient sur le gel de la colonisation israélienne, le prochain redéploiement militaire israélien en Cisjordanie et les questions de sécurité. Les Etats-Unis réclament une mise en œuvre des accords d’autonomie, comportant un redéploiement militaire israélien «significatif et crédible» que les médias israéliens chiffrent de 10 à 12% de la Cisjordanie, ainsi qu’une «pause» dans la colonisation juive. Selon la télévision israélienne, qui a cité des sources politiques, M. Netanyahu souhaite procéder à un retrait de 6 à 8% seulement. Le gouvernement israélien s’est radicalisé après la démission, devenue effective mardi, du ministre des Affaires étrangères David Lévy, qui faisait figure de modéré. M. Netanyahu a ainsi consulté uniquement le chef de file des «durs», le ministre des Infrastructures Ariel Sharon, avant de rencontrer M. Ross. Un autre membre du gouvernement considéré comme modéré, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, avait été convié à la réunion mais n’y a pas participé. Tiré à hue et à dia par les pressions contradictoires des Etats-Unis et de sa coalition, M. Netanyahu a réaffirmé son intention de procéder à un redéploiement, sans cependant en chiffrer l’ampleur. M. Netanyahu a assuré qu’il rejetterait toute pression américaine de redéploiement et il est certain qu’il ne le fera pas sous la pression extérieure. (AFP-Reuters)