Hraoui sceptique sur les intentions d'Israël Intense activité diplomatique américaine au Liban (photos)

Le chef de l’Etat Elias Hraoui a fait part hier de son scepticisme quant à la volonté d’Israël de mettre en application la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui lui enjoint de retirer ses troupes du Liban-Sud, au lendemain des prises de position des hauts responsables israéliens sur une possible acceptation par l’Etat hébreu de cette résolution. M. Hraoui a commenté ce nouveau développement en Israël lors d’une rencontre avec une importante délégation américaine d’origine libanaise et arabe, comprenant des membres de la Chambre des représentants et des hommes d’affaires, et présidée par le député Nick Rahal. Cette délégation est arrivée hier à Beyrouth pour une visite privée de trois jours. Une autre délégation américaine, officielle celle-ci, était également présente hier au Liban, dans le cadre d’une tournée dans la région. Elle est conduite par le sénateur Bob Graham et comprend un député, Porter Goss, président de la commission des Renseignements du Congrès, ainsi que des conseillers politiques et des responsables militaires, dont un contre-amiral. Au terme de la rencontre avec M. Hraoui, un membre de la première délégation Rory Baker a déclaré à la presse qu’en réponse à une question de la délégation sur l’acceptation par Israël de la résolution 425, le chef de l’Etat a répondu qu’il existait encore «des doutes dans la région» sur l’intention de l’Etat hébreu d’avancer sur cette voie. M. Baker a pour sa part souligné qu’il était «temps qu’Israël passe à l’acte et ne se suffise pas de paroles». «Je pense que nous sommes proches d’un grand développement de la part de l’Etat hébreu» au sujet du Liban, a-t-il dit. De son côté, M. Rahal a souligné que sa délégation était numériquement la plus importante à visiter le Liban après la levée des restrictions sur le voyage des ressortissants américains, en juillet dernier. Il a indiqué que l’entretien avec M. Hraoui était «très positif» et souhaité que les hommes d’affaires américains viennent au Liban pour prendre part à la reconstruction «active» qui a lieu dans ce pays. M. Rahal a ajouté qu’à son retour aux Etats-Unis, sa délégation allait faire campagne «pour que le Liban ne soit pas négligé ou oublié dans n’importe quel accord de paix global au Proche-Orient». La délégation s’est ensuite rendue chez le chef du Parlement M. Berry. A l’issue de la rencontre, M. Rahal a indiqué que l’objectif de la visite était de renforcer les relations entre le Liban et les Etats-Unis. «Nous sommes aujourd’hui plus que jamais concernés par l’appel à de bonnes relations entre les deux pays, tant en matières économique, culturelle et sociale que sur le plan politique», a-t-il ajouté. Son collègue M. Baker a quant à lui fait savoir, qu’à ses yeux, «il n’y aura pas de paix au Proche-Orient sans le Liban». La délégation a également visité le ministre d’Etat aux Finances Fouad Siniora puis Dar el-Fatwa. Bob Graham chez Berry M. Berry devait recevoir aussi la deuxième délégation américaine, sous la direction du sénateur Graham. Ce dernier a ensuite qualifié l’entretien d’«excellent». Prévoyant «une accélération des démarches en faveur de la relance du processus de paix», M. Graham s’est déclaré «optimiste quant aux progrès qui pourront être réalisés tant sur le volet palestinien que sur les volets libanais et syrien». M. Graham a indiqué qu’au cours de l’entretien, M. Berry a qualifié de «signe positif» les déclarations israéliennes sur la résolution 425 et qu’il était «d’accord avec lui» à ce sujet. Interrogé sur le sérieux d’Israël, M. Graham a souligné que c’était «la première fois qu’un responsable israélien évoque aussi clairement la résolution 425». La délégation de M. Graham a également été reçue au palais Bustros par le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz. Après l’entretien, axé sur les relations bilatérales et la situation au Liban-Sud et au Proche-Orient, M. Graham a réaffirmé ce qu’il avait dit plus tôt, avant de se rendre à Baabda, chez le chef de l’Etat, à la tête de sa délégation.