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Actualités - ANALYSE

Le pouvoir face aux médias : des relations passionnelles et .. versatiles

Un week-end médiatiquement agité, avec flux et reflux gouvernemental allant presque d’un extrême à l’autre. Au début était le non-verbe: interdiction à Najah Wakim de parler. Puis, après tollé des médias réunis en assemblée frondeuse et réaction rigide de la Chambre, revirement total: on supprime la censure préalable sur les émissions politiques diffusées via satellite. Pour ne pas trop perdre la face, on ajoute que les sanctions éventuelles a posteriori contre les atteintes aux lois seront désormais appliquées avec une sévérité exemplaire et pourront aller jusqu’à la fermeture du média pris en faute… Une fois de plus, comme nous l’écrivons presque chaque semaine, le pouvoir prouve avec éclat ce qu’il veut et où il va… La LBCI tenait dimanche, face à une MTV ne disposant pour sa Maguy Farah que d’un Hussein Husseini assez terne, un sujet en or: l’explosif Najah Wakim. Elle s’en gargarisait dans ses annonces mais samedi devait déchanter… pour quelques heures. On lui faisait en effet savoir que comme pour Aoun sur MTV, (par «esprit d’équité» pour ainsi dire), elle serait privée de son scoop et de son joujou, le satellite par censure préalable. Un droit régalien que le pouvoir continuait à s’arroger malgré qu’il lui eut été formellement dénié par un arrêt du Conseil d’Etat. Autant en emporte le vent: le gouvernement n’a pas pu tenir cette fois face aux protestations véhémentes des médias et au rappel à l’ordre émanant de la présidence de la Chambre, alertée par Wakim qui est, on le sait, député de Beyrouth. Et qui prouve ainsi qu’il n’est pas pour sa part un pestiféré, un exclu total sans appui, condamné par les décideurs ou par le zèle de ceux qui surenchérissent à leur égard… Donc c’est la petite part «contestation», prévue dans le système même par ceux qui divisent pour mieux régner, qui cette fois l’a emporté sur les gens du pouvoir. Malgré les attaques systématiques dont il a fait l’objet, le député-vedette a réussi à placer quelques pointes très désagréables pour «le» dirigeant qui lui sert de tête de Turc et dont il est la bête noire. A noter qu’auparavant les dirigeants de la station avaient envoyé sur les roses les «amis communs» qui leur «conseillaient fermement» de renoncer à cette émission. De leur côté, des parlementaires opposants soulignent que «le Sérail, qui soutient que tout ce qui est politique doit rester interne, n’avait rien trouvé à redire quand le journaliste égyptien Imad Adib, lors d’un séjour à Beyrouth, avait été la vedette-satellite d’une émission tout à fait politique de la Future… Le clan haririen, soulignent ces députés, a tort de montrer qu’il a autant peur de Najah Wakim car il ne fait ainsi qu’en renforcer la popularité sinon le crédit. Il a aussi tort de confier à M. Fouad Siniora un rôle de contradicteur zélé hurlant contre les «importuns», que cela soit Gemayel ou Wakim. S’il faut absolument que ce ministre délégué joue les avocats du diable, qu’il cesse de troubler par d’interminables interventions téléphonées des émissions réservées à autrui, qu’il cesse manquer ainsi de respect au public et qu’il accepte une fois pour toutes un véritable face-à-face, avec un temps égal de parole, avec Wakim ou avec un autre opposant… Mille fois cette confrontation lui a été proposée et il s’est toujours dérobé. Que craint-il? S’il a peur qu’on ne soulève les difficiles problèmes socio-économiques de l’heure, qu’il s’attelle donc à les résoudre, sans perdre son temps à empoigner le téléphone chaque fois qu’il y a une émission ou alors qu’il y vienne plaider ses dossiers comme il convient…». Ph. A-A.
Un week-end médiatiquement agité, avec flux et reflux gouvernemental allant presque d’un extrême à l’autre. Au début était le non-verbe: interdiction à Najah Wakim de parler. Puis, après tollé des médias réunis en assemblée frondeuse et réaction rigide de la Chambre, revirement total: on supprime la censure préalable sur les émissions politiques diffusées via...