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Actualités - DISCOURS

Joumblatt favorable au projet de mariage civil proposé par le chef de l'état

M. Walid Joumblatt a créé la surprise hier, en emboîtant le pas au président de la République M. Elias Hraoui et en se déclarant favorable à l’instauration du mariage civil au Liban. Cette prise de position intervient à la suite des nons catégoriques assénés successivement par le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani et par le président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammad Mehdi Chamseddine, qui ont rejeté toute modification allant dans le sens de la laïcité. M. Joumblatt, qui n’a pas manqué de critiquer sans les nommer, les tenants de cette ligne dure considère pour sa part que «la proposition de mariage civil est à encourager car elle constitue une étape préliminaire à une annulation du confessionnalisme politique». Le ministre des Déplacés, qui a été reconduit, à l’unanimité, à la tête du PSP, lors de la tenue hier à Baakline des assises générales de son parti, s’est en outre montré critique envers «le concept de troïka, qui ne peut subsister, car nuisible au bon déroulement du système politique libanais». M. Joumblatt poursuivant son discours-bilan a expliqué à ses partisans, les raisons qui ont porté l’organisation de la jeunesse du PSP à se retirer de l’Union de la jeunesse du Liban (présidée par le député Ali Hassan Khalil du mouvement Amal). «Nos jeunes se sont retirés de l’Union des jeunes du Liban suite aux manifestations qui ont eu lieu ces derniers temps. Organisées autour des thèmes de la souveraineté et de la liberté, il était normal que nos jeunes se sentent concernés par de tels slogans universels qu’aucune partie ne pouvait s’approprier. L’Union de la jeunesse du Liban, a brillé par son absence et n’a pas pris la peine d’afficher une position à l’égard de ce mouvement. Une Union comprend différents mouvements, et le jour où elle se réduit aux gens de la maison, c’est-à-dire à sa plus simple expression, je ne vois pas pourquoi elle continuerait à exister», a expliqué M. Joumblatt aux membres de son parti. Il a ajouté: «Nous souhaitons une Union qui rassemble toutes les tendances, qui soit capable de créer un échange d’idées entre les différents courants de pensée, entre les différents mouvements de jeunes, pour éviter à certains d’entre eux d’adhérer à des courants visant à effriter la nation ou à adopter des thèses extrémistes surtout à la suite de propos tels ceux tenus par le père Sélim Abou». Dans son intervention M. Joumblatt a en outre insisté sur la nécessité de sortir les jeunes «du cercle de l’extrémisme et de l’enfermement» et a annoncé que son parti «suspendait sa participation à la rencontre des partis nationaux et islamiques du Bristol pour non-homogénéité entre les participants». «Cette rencontre n’a pas fait le moindre commentaire, n’a eu la moindre réaction face à toutes les propositions politiques qui ont été avancées ces dernières semaines. Pareil forum doit asseoir un programme politique complet et homogène; ceci manque à tous ces partis qui se rencontrent à l’hôtel Bristol et que nous avons accompagnés depuis le début de leurs réunions. Mais les choses n’ont fait que traîner et notre retrait est la meilleure réponse à cet état de fait», a encore expliqué le ministre des Déplacés. Une seule exception a été retenue par M. Joumblatt, dans ce concert de ruptures, c’est la relation qu’il entend maintenir avec le Hezbollah qui «supporte à lui seul le poids de la confrontation avec Israël». Passant à un tout autre chapitre, le chef du PSP, demande une révision du règlement du Centre pédagogique pour la recherche et le développement «d’autant plus qu’il s’occupe de rédiger actuellement un livre scolaire sur l’histoire du Liban». «C’est un livre qui est important à plus d’un titre, a dit M. Joumblatt. A part le fait qu’il a à donner une vision scientifique des événements historiques libanais il est censé participer, par sa façon de procéder, à la consolidation de notre paysage politique interne qui ne peut continuer à souffrir de divisions à propos du rôle de nos leaders nationaux. Je ne suis aucunement dérangé qu’on parle de toutes les personnalités qui ont façonné l’histoire politique du Liban, y compris Kamal Joumblatt, à condition que tout se fasse avec l’objectivité qui sied à toute approche scientifique». M. Joumblatt a critiqué l’interdiction qui a frappé le député arabe israélien Azmi Béchara à qui on a refusé un visa d’entrée au Liban, et a abordé la question des relations libano-syriennes, notamment, sous l’angle du problème de la main-d’oeuvre étrangère au Liban. «C’est une question qu’il s’agit d’aborder en toute franchise et sans que nous nous sentions gênés, a-t-il expliqué à son auditoire, c’est une question à débattre en fonction de nos besoins en matière de main-d’œuvre étrangère, syrienne ou autre, et non sous un quelconque aspect provocateur de tensions. Le Liban accueille des travailleurs étrangers de toutes nationalités. Pourquoi a-t-on soulevé uniquement le cas des travailleurs syriens, c’est un dossier qui est à saisir dans sa totalité car, saisi partiellement, il peut prêter à de nombreuses interprétations qui ne cadrent aucunement avec l’état des relations, que nous souhaitons excellentes, avec la Syrie», a conclu M. Joumblatt.
M. Walid Joumblatt a créé la surprise hier, en emboîtant le pas au président de la République M. Elias Hraoui et en se déclarant favorable à l’instauration du mariage civil au Liban. Cette prise de position intervient à la suite des nons catégoriques assénés successivement par le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani et par le président du Conseil...