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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouveaux appels pour des élections anticipées en Israël La démission de Lévy réduit la marge de manoeuvre de Netanyahu (photos)

La démission du ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, annoncée dimanche, a rendu encore plus hypothétique un déblocage du processus de paix, au moment où les Etats-Unis redoublaient d’efforts pour le sortir de l’impasse. Le premier ministre Benjamin Netanyahu, à la tête d’un Etat sans budget, d’un gouvernement fragilisé et d’une majorité parlementaire raccourcie, voit ainsi fondre sa marge de manœuvre. M. Lévy, 60 ans, était considéré comme l’élément le plus modéré du gouvernement de droite de M. Netanyahu. Sa démission, selon la loi israélienne, doit entrer en vigueur mardi. Le chef de la diplomatie israélienne a démissionné pour dénoncer l’austérité budgétaire et l’enterrement de la paix, mais le premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de continuer à gouverner sur le même cap. «Je ne fais plus partie de ce gouvernement. Je n’ai pas le choix, je dois démissionner», a déclaré M. Lévy à la presse à Tel-Aviv. M. Netanyahu s’est adjugé «provisoirement» le portefeuille des Affaires étrangères, avant l’arrivée prévue mardi de l’émissaire américain Dennis Ross, chargé d’étudier les possibilités de débloquer le processus de paix. «Je pense que ce gouvernement va continuer son travail, car il mène une politique juste pour arriver à une paix sûre», a affirmé le chef du gouvernement de droite. M. Netanyahu a «regretté» la démission de M. Lévy et lui a demandé de la reconsidérer, dans le laps de temps de 48 heures stipulé par la loi israélienne pour qu’elle devienne effective. Le ministre démissionnaire a cependant précisé que sa décision était «définitive». «Si personne dans ce gouvernement ne s’intéresse aux questions sociales ou à la paix, je ne peux pas le faire tout seul», a-t-il déclaré. M. Lévy, qui dirige un parti, le Guesher, comprenant 5 députés, a cependant refusé d’indiquer s’il allait œuvrer désormais à la chute de M. Netanyahu pour provoquer de nouvelles élections. Si le Guesher confirmait son départ, la coalition de M. Netanyahu compterait encore, théoriquement, une majorité de 61 députés sur 120 et pourrait éventuellement s’agrandir de deux députés du parti d’extrême droite Moledet. «La coalition est plus solide, plus stable qu’on ne le pense. Nous respecterons le mandat qui nous a été donné», a assuré M. Netanyahu. Il a affirmé qu’il présenterait dès lundi à la Knesset, comme prévu, son projet de budget 1998. Une position institutionnelle solide Le premier ministre, qui est le premier chef du gouvernement israélien à avoir été élu au suffrage universel, jouit d’une position institutionnelle relativement solide. Il doit cependant compter sur l’insatisfaction de plusieurs députés du Likoud, qui n’ont pas fait mystère, récemment, de leur désir de le voir tomber, en lui reprochant ses velléités de redéploiement militaire en Cisjordanie. Plusieurs ministres se sont déjà prononcés pour anticiper les élections générales, prévues en principe en l’an 2000. «Je ne pense pas que ce gouvernement puisse tenir très longtemps», a souligné à la radio le ministre de l’Agriculture Rafaël Eytan. Le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak a lui aussi réclamé d’avancer les élections, pour «arrêter le spectacle donné par ce gouvernement, qui fait honte à ses propres partisans». Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, l’air abattu, a appelé «son ami Lévy» à revenir au gouvernement, «car son rôle est vital pour faire avancer le processus de paix et les dossiers économiques». Le ministre démissionnaire est une figure de la droite en Israël et un rival de longue date de M. Netanyahu. Il se veut le porte-drapeau des couches populaires qui, depuis l’élection de M. Netanyahu en 1996, font les frais du ralentissement économique. M. Lévy avait déjà annoncé jeudi son intention de démissionner, mais le chef du gouvernement avait alors accepté d’amender son projet de loi de finances pour tenir compte de ses objections. L’impatience de Washington Côté palestinien, le négociateur en chef Saëb Erakat, a exprimé sa crainte d’un glissement vers l’extrême droite du gouvernement après la démission de M. Lévy. Il a mis en garde M. Netanyahu contre toute tentative «de tirer prétexte de sa crise interne pour donner des cadeaux aux colons fanatiques». M. Erakat a demandé aux Etats-Unis de maintenir la mission de M. Ross, qui doit préparer les rencontres que doivent avoir M. Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat, respectivement les 21 et 22 janvier, avec le président américain Bill Clinton à Washington. L’émissaire américain au Proche-Orient est en principe attendu mardi pour rencontrer M. Netanyahu et le président palestinien. Avant la démission de M. Lévy, le département d’Etat avait déjà accepté de reporter d’une journée l’arrivée de M. Ross, attendu initialement lundi. Mais les Américains, qui manifestent depuis des mois leur impatience devant le blocage du processus de paix, n’ont pas accepté de reporter la rencontre de MM. Netanyahu et Clinton, selon la radio publique israélienne.
La démission du ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, annoncée dimanche, a rendu encore plus hypothétique un déblocage du processus de paix, au moment où les Etats-Unis redoublaient d’efforts pour le sortir de l’impasse. Le premier ministre Benjamin Netanyahu, à la tête d’un Etat sans budget, d’un gouvernement fragilisé et d’une majorité...