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Actualités - CHRONOLOGIE

Mettant à rude épreuve les accords de Schengen L'afflux de clandestins kurdes inquiète l'Europe (photos)

L’afflux de clandestins kurdes inquiète les pays de l’Union européenne, confrontés aux problèmes du contrôle de leurs frontières et de leurs relations avec la Turquie et l’Irak. Face au risque de voir arriver sur son territoire une grande partie des immigrés récemment débarqués sur les côtes italiennes, le ministre allemand de l’Intérieur Manfred Kanther a appelé Rome à renforcer la surveillance de ses frontières. Rome doit, tout comme Bonn, faire respecter les accords de Schengen, qui prévoient la libre circulation à l’intérieur de l’Union européenne et l’Allemagne n’a pas à payer les pots cassés pour les manquements des autres pays, a ajouté M. Kanther. L’Italie n’a rejoint qu’en octobre l’Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne et le Portugal dans «l’espace Schengen», qui abolit les contrôles des personnes aux frontières entre Etats participants. Pour l’instant, les dispositifs semblent fonctionner de façon «plutôt satisfaisante», indiquaient vendredi à Bruxelles des sources européennes. A Athènes, un porte parole du gouvernement grec a lui aussi fait part de son inquiétude. «C’est un problème qui nous préoccupe sérieusement, car le rythme des arrivées de ces réfugiés augmente», a déclaré Nikos Athanassakis. Lors de discussions le mois dernier entre ministres européens de l’Intérieur et des Affaires étrangères, la nécessité d’une harmonisation des procédures d’asile avait été soulignée. En effet, la loi italienne stipule que les immigrants clandestins disposent de 15 jours pour quitter librement le pays, délai dont ils profitent souvent pour passer dans les pays voisins. Face à cet afflux de clandestins kurdes, l’Autriche vient de décider de réintroduire les contrôles aux frontières qu’elle venait de supprimer. Les accords de Schengen stipulent en effet que l’ouverture des frontières de l’Italie avec la France et l’Autriche ne doit être totale que le 31 mars. L’inquiétude des pays de l’UE est d’autant plus vive que plusieurs sources font état de milliers de Kurdes attendant à Istanbul le départ de bateaux à destination des côtes grecques ou italiennes. Les relations des 15 avec la Turquie Un représentant à Rome du Front de libération nationale du Kurdistan (ERNK) a ainsi affirmé qu’un nouveau bateau transportant 300 immigrants a quitté vendredi matin Istanbul et se trouverait en mer Egée. A Paris, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que «des discussions ont lieu entre les principaux Etats membres concernés» sur le contrôle des frontières extérieures et intérieures de l’Union européenne et de l’espace Schengen. Cet exode massif pose aussi la question des relations des Quinze avec la Turquie et celles de la communauté internationale avec l’Irak, les deux pays d’où sont originaires les clandestins, a estimé un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. L’arrivée récente en Italie des clandestins kurdes, de nationalité turque pour la plupart, et la décision italienne de les accueillir a déjà provoqué un regain de tension entre Rome et Ankara. Depuis l’été dernier, plus de 3.000 Kurdes ont débarqué clandestinement en Italie. «Quand nous sommes confrontés à des étrangers appartenant à des ethnies persécutées ou qui proviennent de pays où leurs droits civils et politiques ne sont pas respectés, nous envisageons d’accorder l’asile politique», a affirmé le ministre italien de l’Intérieur, Giorgio Napolitano, provoquant une réaction indignée de son homologue turc Ismaïl Cem.
L’afflux de clandestins kurdes inquiète les pays de l’Union européenne, confrontés aux problèmes du contrôle de leurs frontières et de leurs relations avec la Turquie et l’Irak. Face au risque de voir arriver sur son territoire une grande partie des immigrés récemment débarqués sur les côtes italiennes, le ministre allemand de l’Intérieur Manfred Kanther a appelé...