La ville sainte quadrillée par les forces israéliennes Ramadan sous haute surveillance à Jérusalem (photo)

Plus de 100.000 Palestiniens musulmans ont pris part hier aux prières du premier vendredi de Ramadan sur l’Esplanade des mosquées, à Jérusalem-Est quadrillée par les forces israéliennes. L’imam de la prière, cheikh Hamed Bitaoui, a mis en garde Israël dans son prêche contre toute attaque contre la mosquée Al-Aqsa et les autres Lieux saints islamiques de Jérusalem. «Al-Aqsa est en danger. Israël, son peuple, son gouvernement et notamment (le premier ministre) Benjamin Netanyahu ont l’intention dangereuse de détruire Al-Aqsa», a affirmé cheikh Bitaoui. «Mais je lance un avertissement: la destruction d’Al-Aqsa entraînera la destruction d’Israël. Nous ne resterons pas les bras croisés devant une quelconque tentative de porter atteinte à nos Lieux saints», a poursuivi l’imam. Israël a prolongé de huit jours vendredi la détention préventive de deux extrémistes juifs, accusés d’avoir eu le projet de lancer une tête de porc — un animal impur pour l’islam et le judaïsme — sur l’Esplanade des mosquées durant le Ramadan. Pendant le mois sacré, qui a commencé mardi dernier dans les territoires palestiniens et en Israël, les musulmans observants s’abstiennent de boire, manger et fumer du lever au coucher du soleil. La police israélienne s’est déployée en force à Jérusalem-Est occupée à l’occasion des prières. Plusieurs centaines de gardes-frontières, armés de fusils d’assaut, de matraques et d’équipements anti-émeutes, contrôlaient les accès, les toits et les ruelles tortueuses de la vieille ville. Fait rare, Israël a autorisé plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens à venir de Cisjordanie. Mais beaucoup d’autres ont aussi été refoulés aux barrages routiers de l’armée. «Il n’y avait plus un seul espace libre sur l’Esplanade. Il n’y a jamais eu une telle affluence», a affirmé un des gardes musulmans d’Al-Aqsa. Comme une prison Une heure avant le début des prières, la police israélienne a réimposé le bouclage, empêchant tous les retardataires d’arriver. A l’entrée nord de Jérusalem, un millier de Palestiniens ont manifesté leur colère et des jeunes ont jeté des pierres sur des militaires. La police est intervenue brutalement pour disperser la foule et a appréhendé un manifestant, ont indiqué des témoins. Mais auparavant, les Palestiniens ont afflué de Cisjordanie par bus entiers. «Je n’avais pas mis le pied à Jérusalem depuis plus de deux ans», a affirmé un fidèle, Riad Abou Mahamid. «Je suis venu aujourd’hui pour manifester mon soutien pour la Ville sainte», a expliqué cet agriculteur de 63 ans venu de la région de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. «Mais il y a tellement de policiers ici. C’est comme être en prison. Je suis venu uniquement pour prier, pas pour créer des troubles», a-t-il affirmé en entrant dans la mosquée avec sa femme et ses trois petits-enfants.