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Actualités - ANALYSE

Une kyrielle de problèmes financiers qui attendent une solution...

La dernière année de la présidence Hraoui se déroulera-t-elle sans heurts, sans péripéties graves, sécuritaires, politiques, financières ou socio-économiques? Bien sûr les réponses à cette question sont aussi nombreuses que variées, chacun y allant de ses analyses, le sujet se prêtant à merveille aux spéculations vu que 1998 est une année à échéances: les municipales en mai, les présidentielles en novembre… et peut-être, entre les deux, un retrait israélien du Sud. Mais tout d’abord il faut en finir avec le débat sur le budget de l’Etat. Un exercice difficile car l’austérité et les compressions de dépenses inscrites sur le papier ont tout l’air de mirages, si on se réfère aux précédents. Le problème a en tout cas rarement autant retenu l’attention et cela s’explique par le fait que la cote d’alarme est atteinte tant pour un déficit budgétaire qui en 1997 a dépassé les 55% que pour une dette publique qui flirte avec les 15 milliards de dollars, soit à peu près autant que le produit national brut.Les recettes du Trésor suffisent à peine pour payer les intérêts — dont le taux est très élevé — aux créanciers de l’Etat, notamment aux détenteurs de bons du Trésor. Il faut donc réduire les dépenses et augmenter les ressources. Comme le pouvoir désespère d’améliorer la perception des droits directs ou indirects, et comme il n’est plus en mesure d’augmenter les taxes qui ont atteint leur point de saturation, il se propose…de s’endetter encore plus, en lançant sur le marché international des bons pour deux milliards de dollars remboursables dans trente ans, à un taux annuel approximatif de 7%. Il veut aussi parachever la réhabilitation de l’infrastructure, encourager les projets en B.O.T. et transformer certaines prestations du service public en prestations commerciales. Avec ces deux milliards, l’endettement extérieur du pays représentera le quart de la dette publique globale, l’endettement intérieur en constituant donc les trois quarts. Les 600 millions de dollars confiés par l’Arabie Séoudite à la Banque centrale n’ont rien à voir avec le déficit budgétaire ou la dette publique, leur fonction étant d’aider la livre à résister au dollar. ESPÉRANCES Mais le ministre délégué aux Finances, M. Fouad Siniora, espère que Ryad fera un autre geste financier pour aider le Liban à réduire le déficit budgétaire et à éponger une partie de sa dette. Il a ajouté que cette année le gouvernement se propose de son côté de prendre diverses mesures dont certaines permettraient aux contribuables d’échelonner le paiement de leurs impôts ou taxes. Pour sa part, le gouverneur de la Banque centrale, M. Riad Salamé, affirme qu’il n’y a pas d’inconvénient que la proportion de la dette extérieure passe de 15 à 30% de l’ensemble de la dette publique libanaise, la dette intérieure descendant alors de 85 à 70% de ce volume. A l’en croire, une telle redistribution permet de mettre en place des taux d’intérêt plus réduits et à plus longue échéance, ce qui allège la pression sur la masse monétaire. Parallèlement, le ministère de la Justice, en application des résolutions prises par les trois présidents, a mis en chantier une série de projets de lois pour comprimer les dépenses publiques: suppression des pensions de retraite allouées aux présidents et aux députés, avec possibilité d’une aide ponctuelle à ceux qui en auraient éventuellement besoin; suppression des indemnités des fonctionnaires ou gardes du corps quand ils voyagent avec les responsables; suppression de la part de salaire que reçoivent des proches de retraités; annulation des effets de la directive numéro quatre concernant les années de service de militaires versés dans la réserve; soumission de tous les exploitants de biens maritimes aux taxes imposées sur les travaux et l’exploitation de biens domaniaux; abolition de l’exemption de la taxe de voyage pour les familles des diplomates étrangers accrédités au Liban, sauf pour les enfants de moins de deux ans… Ces projets vont être soumis au Conseil des ministres puis à la Chambre et l’on s’attend à des objections sur tel ou tel point, la mesure concernant les familles de diplomates étrangers pouvant par exemple paraître mesquine et préjudiciable aux bonnes relations internationales du Liban. Par contre certains députés ne trouvent pas mesquin du tout de protester contre la suppression de la pension de retraite dont ils pourraient bénéficier après leur départ de l’hémicycle… En tout cas les réticences, avouées ou sournoises, de la caste politique au plan d’austérité risquent de se traduire dans les faits par une réédition de l’expérience de 1997: le déficit chiffré en début d’année dans la loi sur le budget à 37% s’est élevé en réalité, et en définitive, à 55%. E.K.
La dernière année de la présidence Hraoui se déroulera-t-elle sans heurts, sans péripéties graves, sécuritaires, politiques, financières ou socio-économiques? Bien sûr les réponses à cette question sont aussi nombreuses que variées, chacun y allant de ses analyses, le sujet se prêtant à merveille aux spéculations vu que 1998 est une année à échéances: les...