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Actualités - CHRONOLOGIE

Plus de 80 civils massacrés par les islamistes au cours des dernières 48 heures Début de Ramadan sanglant en Algérie

Les groupes islamistes ont lancé à l’occasion du Ramadan, entamé hier, une série d’embuscades sur les routes et d’attaques de villages, notamment dans l’ouest du pays, massacrant sans rencontrer de résistance près de 350 civils en moins de dix jours, selon des bilans partiels.

La presse privée a révélé hier de nouvelles tueries, qui ont fait au moins 88 morts depuis samedi, dont de nombreuses femmes et enfants, dans les régions de Sidi Bel Abbès, Médéa, Djelfa et Lakhdaria.
Une cinquantaine de victimes sont des voyageurs, interceptés à des «faux barrages».
Dans la région de Médéa (sud d’Alger), 34 personnes — dix-neuf femmes, onze enfants, âgés d’un à huit ans et quatre hommes — ont été «massacrées à la hache et au couteau» avec une «sauvagerie inouïe», selon Le Soir d’Algérie.
Cette «boucherie» a eu lieu lundi à l’aube dans le douar d’El Faoudj, près de Tablat, une zone de maquis islamistes.
Le journal privé «La Tribune» évoquait hier une «logique génocidaire et de vengeance» des groupes islamistes isolés au sein de la population.
De nombreux Algériens redoutaient un nouveau «Ramadan sanglant». Le mois de jeûne est considéré comme une période propice au «Djihad» (guerre sainte) par les groupes extrémistes. Exaltant l’esprit de sacrifice, ces extrémistes voient dans chaque attentat une «action pieuse».
Lors du dernier Ramadan (janvier-février), une série d’attaques à la voiture piégée avait frappé Alger et tué plusieurs dizaines de civils.
Il y a quelques jours, certains journaux privés ont fait état de possibles infiltrations dans Alger de commandos du Groupe islamique armé (GIA).
Les médias publics et privés diffusent inlassablement depuis une semaine des appels à la «vigilance» contre le «terrorisme» du ministère de l’Intérieur. Les autorités demandent notamment à la population de signaler tout individu «suspect» et de se tenir «loin des poubelles et des véhicules abandonnés».
Mais aucun renforcement de la sécurité et des barrages militaires n’était visible dans la capitale (plus de 3 millions d’habitants) et sa périphérie.

Un soldat devant
chaque maison

Pour l’heure, les groupes armés ont choisi de frapper des villages isolés et les axes routiers. Les bilans non officiels sont sans doute sous-estimés: certains massacres et assassinats isolés n’ont pas été rendus publics.
Les derniers massacres se sont concentrés dans l’Ouest du pays, dans les régions de Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara, Saïda.
Le quotidien privé «El Watan» titrait hier sur «l’enfer» vécu dans des villages isolés de ces régions montagneuses et boisées de l’Ouest, où certains habitants refusent de s’armer et abandonnent leurs douars pauvres pour se réfugier dans les localités.
Cette nouvelle vague de violence, après quelques semaines de relative accalmie, intervient au moment où les autorités se félicitent de l’achèvement du processus de rétablissement des institutions, avec l’élection du Sénat, six ans après l’annulation du premier tour des législatives, largement remporté par le Front islamique du salut (FIS-dissous).
Des responsables militaires ont expliqué ces dernières semaines que la tactique des groupes armés, affaiblis et traqués à la suite d’opérations de l’armée, était de se prendre à des populations isolées, et appelé les habitants, à s’armer.
«L’Etat ne peut pas mettre un soldat devant chaque maison», a expliqué la semaine dernière le chef de la 2e région militaire (Oran), le général Kamel Abderrahmane.
La barbarie des derniers massacres a aussi frappé les esprits, dans un pays qui a déjà enduré tant d’horreurs.
A Baïnem, une forêt qui jouxte Alger, les onze victimes — dont des femmes et des enfants — d’une récente tuerie ont été retrouvées éviscérées, démembrées et décapitées et les restes disposés en une macabre mise en scène.
Lundi, la plupart des quotidiens ont diffusé les témoignages de deux femmes présentées par les forces de sécurité à des journalistes.
Elles ont expliqué avoir échappé à leurs ravisseurs après avoir été enlevées en septembre pour servir d’esclaves sexuelles aux membres du GIA dans un maquis de l’Algérois. Elles ont indiqué avoir vu des otages enceintes assassinées, et certaines tuées par écartèlement.
L’une des deux femmes a notamment affirmé avoir été violée par le chef du GIA, Antar Zouabri, accréditant la thèse selon laquelle cet émir — donné pour mort à plusieurs reprises — était toujours vivant. (AFP, Reuters)


Les groupes islamistes ont lancé à l’occasion du Ramadan, entamé hier, une série d’embuscades sur les routes et d’attaques de villages, notamment dans l’ouest du pays, massacrant sans rencontrer de résistance près de 350 civils en moins de dix jours, selon des bilans partiels.La presse privée a révélé hier de nouvelles tueries, qui ont fait au moins 88 morts depuis...