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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour ne pas être attaqué, Bagdad réclame une garantie de Washington

L’Irak a demandé dimanche à quatre pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU d’exiger des Etats-Unis une garantie pour que ses palais présidentiels ne soient pas attaqués avec des armes prohibées. La Grande-Bretagne, la Russie, la France et la Chine «doivent œuvrer rapidement pour obtenir une garantie des Etats-Unis pour qu’ils n’utilisent pas ce type d’armes», écrit le quotidien Al-Joumhouriya.

Le journal presse ces pays «d’abandonner leur attitude indifférente, hésitante et soumise pour assumer leurs responsabilités politiques, juridiques et morales, dans le cadre du droit international et de la Charte des Nations Unies».
Bagdad avait accusé vendredi les Etats-Unis de se préparer à lancer des attaques chimiques et biologiques sur les palais du président Saddam Hussein pour pouvoir affirmer ensuite que l’Irak y dissimulait ce type d’armes.
Samedi, un porte-parole de la Maison-Blanche avait qualifié ces accusations de «ridicules».
«La communauté internationale doit avertir l’Amérique qu’elle ne doit pas commettre un tel crime et le Conseil de Sécurité, en particulier ses membres permanents, doit assumer ses responsabilités dans cette grave affaire», écrit pour sa part le quotidien Al-Thaoura, organe du parti Baas au pouvoir.
L’Irak refuse aux experts de la Commission spéciale de l’ONU chargée de le désarmer (UNSCOM) l’accès aux palais présidentiels, que Bagdad considère comme des «symboles de souveraineté». L’UNSCOM soupçonne l’Irak d’y cacher des armements prohibés.
En vertu des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Irak ne pourra obtenir la levée de l’embargo pétrolier qui lui est imposé depuis son invasion du Koweit en août 1990, que lorsque l’UNSCOM aura certifié qu’il a éliminé son arsenal de destruction massive.

Les exportations de pétrole

Sur un autre plan, l’Irak a annoncé qu’il pourrait reprendre la semaine prochaine ses exportations de pétrole, suspendues début décembre, après l’approbation par l’ONU de son plan d’achat et de distribution de vivres.
«L’Irak va reprendre ses exportations de brut dès que le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan aura approuvé le plan de distribution de vivres que nous avons soumis il y a deux jours. Nous nous attendons à ce que cela se produise dans une semaine», a déclaré le ministre du Pétrole Amer Rachid.
L’Irak avait suspendu le 5 décembre ses exportations de brut en attendant que l’ONU approuve son plan pour l’achat et la distribution des produits de première nécessité, dans le cadre de l’accord «pétrole contre nourriture». Bagdad entendait ainsi protester contre le retard dans l’arrivée des vivres achetés avec les recettes du pétrole. L’approbation du plan devrait permettre à l’Irak d’écouler à nouveau son brut sur le marché, à raison de près de 700.000 barils par jour.
Aux journalistes qui lui demandaient si l’Irak pourrait conclure des contrats avec des compagnies américaines ou britanniques, le général Rachid a répondu que «la position de l’Irak est claire et n’a pas changé: la priorité va aux pays amis, suivis par les compagnies amies, le reste allant aux autres». Il a indiqué que les contrats seraient attribués «d’une façon sensiblement similaire au semestre passé».
Le ministre a ajouté qu’il n’y aurait «pas de problème pour la reprise des exportations», soulignant que «l’Irak a de bonnes quantités de pétrole dans les réservoirs du terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée», où débouche l’oléoduc irako-turc.
L’accord «pétrole contre nourriture» permet à Bagdad d’exporter du brut pour 2 milliards de dollars tous les six mois en échange de produits de première nécessité.

L’accord pétrolier avec la Jordanie

Le Conseil de sécurité avait reconduit le 5 décembre pour un troisième semestre cet accord, premier assouplissement à l’embargo imposé à l’Irak depuis 1990. Le porte-parole de l’ONU Fred Eckhard avait annoncé que le plan nécessitait de «nouvelles discussions avec le gouvernement irakien avant d’être transmis au secrétaire général».
Le général Rachid a par ailleurs répété que l’Irak «est prêt à reprendre ses exportations de pétrole via l’oléoduc irako-syrien», fermé depuis 1982, «si nos frères syriens acceptent cela».
Le ministre du Pétrole s’adressait aux journalistes à l’issue d’un entretien avec le ministre jordanien de l’Energie Mohammad Saleh el-Hourani avec lequel il a évoqué le renouvellement de l’accord pétrolier entre les deux pays, qui expire en janvier.
En vertu d’une dérogation spéciale de l’ONU, l’Irak fournit 70.000 barils par jour de brut à la Jordanie, dont il est l’unique fournisseur.
M. Hourani a déclaré pour sa part qu’il allait demander une augmentation de 6 à 7% des quantités de pétrole fournies par l’Irak. Il a démenti que son pays cherche à s’approvisionner en pétrole auprès d’autres fournisseurs, soulignant que sa visite «est une preuve que nous poursuivons la coopération avec l’Irak».
M. Hourani avait indiqué à Amman qu’il espérait obtenir de l’Irak une baisse du prix du baril vendu à son pays, qui est de l’ordre de 19,15 dollars. L’Irak avait augmenté en janvier 1997 de 4 USD le prix du baril vendu à la Jordanie.
La visite de M. Hourani intervient alors que les relations entre les deux pays sont tendues après l’exécution par Bagdad le 8 décembre de quatre Jordaniens accusés de contrebande. En représailles, la Jordanie avait expulsé sept diplomates irakiens et décidé de rappeler son chargé d’affaires à Bagdad.

L’Irak a demandé dimanche à quatre pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU d’exiger des Etats-Unis une garantie pour que ses palais présidentiels ne soient pas attaqués avec des armes prohibées. La Grande-Bretagne, la Russie, la France et la Chine «doivent œuvrer rapidement pour obtenir une garantie des Etats-Unis pour qu’ils n’utilisent pas ce type...