Les messes de Noël célébrées dans tout le pays (photo)

Noël, on s’en souvient, c’est aussi une fête religieuse. A côté de la frénésie des achats, de l’orgie de lumières et de couleurs dans les rues et des plaisirs de la table, des messes ont été célébrées un peu partout jeudi dans le pays, alors que sur le plan officiel, les responsables échangeaient des vœux.
Le chef de l’Etat Elias Hraoui a reçu des appels téléphoniques de son homologue syrien Hafez el-Assad et du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam. Il a aussi eu un entretien au téléphone avec l’ancien chef du gouvernement Omar Karamé.
M. Hraoui a en outre reçu à Baabda le premier ministre Rafic Hariri, puis les ministres Nadim Salem et Chahé Barsoumian, ainsi que d’autres personnalités.
Le président de la République a également reçu un message de vœux du professeur Michael Debakey, le remerciant de la chaleur de l’accueil qui lui avait été réservé au cours de sa récente visite au Liban.
A Beyrouth, l’archevêque maronite de la capitale, Mgr Boulos Matar, a célébré la messe de Noël à l’église Saint-Joseph de La Sagesse. Mgr Matar a prononcé à la fin de l’office une homélie dans laquelle il a souligné que «le dialogue entre Libanais demeure crispé».
Evoquant les problèmes sociaux du pays, le prélat a noté que la prospérité «attend encore que tout le monde se joigne à elle, en particulier les pauvres, les chômeurs et les exclus».
«La solidarité entre les diverses catégories de la société ne s’est pas encore élevée au niveau souhaitable», a-t-il en outre averti.
Hier, de nombreuses personnalités et délégations ont défilé au siège de l’archevêché pour présenter leurs vœux à l’occasion de la fête. Parmi ces personnalités, l’ancien premier ministre Rachid Solh, le vice-président de la Chambre Elie Ferzli, le ministre Michel Eddé, les députés Tammam Salam, Adnan Arakji, Pierre Daccache, Chaker Abousleimane et les anciens parlementaires Zaki Mazboudi, Chafic Badre, Issam Naaman, Mohammad Kabbani et Abdel Majid Zein.

Audeh encourage les jeunes

Pour sa part, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audeh, qui a célébré l’office à l’église Saint-Nicolas, a évoqué dans son homélie les derniers événements dans le pays, en particulier les manifestations estudiantines en faveur de la liberté d’expression.
«Des jeunes, des étudiants universitaires ont voulu s’exprimer récemment. Nous les encourageons à le faire car c’est ainsi qu’ils deviendront responsables», a dit Mgr Audeh, déplorant qu’ils aient été «arrêtés et traités de tous les noms, alors que, par ailleurs, on fait tout ce qu’on peut pour satisfaire un individu qui lance des imprécations et viole l’intégrité du pays».
S’adressant aux responsables, le métropolite les a avertis que le Liban «ne peut être gouverné que par le droit et la justice car l’injustice se retournera contre son auteur».
Des offices ont en outre été célébrés dans le reste du pays, y compris dans les régions qui ont connu l’exode de leurs habitants durant la guerre. Ainsi, dans l’Iqlim el-Kharroub, le supérieur de l’ordre grec-catholique des Salvatoriens, l’archimandrite Sélim Ghazal, a célébré la messe au convent du Saint-Sauveur. Il a déploré dans son homélie que le retour des populations déplacées ne soit pas encore achevé et appelé les fidèles à demeurer «attachés à la terre, à l’unité et à la concorde».
A Kaslik, le supérieur de l’Ordre des moines libanais maronites, l’abbé Jean Tabet, a axé son homélie sur le rôle des chrétiens au Liban. «Les chrétiens n’ont jamais été de simples passagers en transit au Liban. Ils y ont leur rôle et leur place. Ils sont les fils et les filles du Liban et participent en acteurs à son histoire, passée, présente et future».
Par ailleurs, une délégation du Hezbollah s’est rendue chez l’évêque maronite de Baalbeck-Hermel, Mgr Mounjed Hachem, pour lui transmettre les vœux de la formation intégriste.