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Actualités - CHRONOLOGIE

Condamné à perpétuité, Carlos décide de se pourvoir en cassation

Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, a été condamné par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour le triple meurtre de la rue Toullier, le 27 juin 1975, comme l’avocat général Gino Necchi l’avait requis lundi. Le terroriste international a décidé quelques heures plus tard de se pourvoir en cassation contre cette condamnation.
Au prononcé du verdict, Carlos, qui est musulman, a levé le poing gauche et crié: «Vive la révolution! Allah Akbar!».
Il a eu une dernière satisfaction, une heure après, quand les magistrats de la cour d’assises, siégeant en audience civile, sans les jurés, ont rejeté la constitution de partie civile de l’association SOS-Attentats, comme il le demandait depuis le début du procès.
La cour d’assises a rendu son verdict à 01h20, au terme de trois heures 50 minutes de délibéré. Auparavant, Carlos, au cours d’un dernier monologue de quelque quatre heures, avait déclaré: «J’ai 48 ans, perpétuité ça veut dire 40 ans, 50 ans peut-être, mais ça ne m’effraie pas». «Personnellement, le verdict est secondaire pour moi, je suis un combattant révolutionnaire qui ne reconnaît ni le verdict ni l’autorité de cette cour d’assises» avait-il dit.
Ce Vénézuélien de 48 ans avait déjà été condamné pour ces faits par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité, par la cour d’assises de Paris le 1er juin 1992.
Trois personnes avaient trouvé la mort rue Toullier: les inspecteurs de la DST Jean Donatini et Raymond Dous, et un informateur libanais, Michel Moukharbal. Une quatrième personne, le commissaire Jean Herranz, avait été blessée. M. Herranz est décédé depuis, en 1993.Avant le délibéré, Carlos s’était aussi exclamé: «Je n’ai jamais nié les faits, je n’affirme ni n’infirme rien. La vérité est formée comme un puzzle, il faut investiguer, montrer au monde qu’il n’y a pas eu d’instruction (dans ce procès), que tout ça est une mascarade. A chacun de décider dans sa conscience», avait-il conclu. Selon lui, «un jour quelqu’un parlera».

Me Isabelle Coutant-Peyre, son avocate, a estimé que Carlos avait été condamné «malgré l’absence totale de preuves». Cela, à son avis, «confirme donc qu’il s’agissait d’un procès politique, qu’on ne voulait pas faire un vrai procès», mais «cette condamnation ne change rien à la vie de combattant de Carlos, qui a d’autres procédures en cours».

Gilles Dous, le fils de l’inspecteur Raymond Dous, a dit avoir été «satisfait au premier abord», mais a regretté ensuite que Carlos n’ait pas dit franchement «C’est moi qui ai tué». Me Francis Szpiner, avocat des parties civiles, s’est dit pour sa part «content que la justice de la république soit passée», estimant que, «pour les familles, c’est l’aboutissement d’une longue épreuve, et cela leur permettra de ne plus vivre avec ce poids».

Des trois avocats de Carlos, seul Me Olivier Maudret, commis d’office le lundi 15, avait osé prononcer le mot «d’acquittement», mardi, estimant que les juges devaient «sanctionner la procédure» par leur verdict: pour lui, en effet, «l’enquête et l’instruction ont été torpillées par la DST pour couvrir une affaire d’Etat».
«Je ne demande pas l’acquittement pour Carlos, mais au nom de la loi et pour la vérité», a précisé l’avocat. Il a aussitôt rappelé que Carlos, sous le coup de cinq mises en examen à Paris, pour des affaires qui ont fait un total de treize morts en 1974, 1982 et 1983, «resterait en prison en France pour une très longue période de sa vie, voire pour toute sa vie», même s’il était acquitté. (AFP)
Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, a été condamné par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour le triple meurtre de la rue Toullier, le 27 juin 1975, comme l’avocat général Gino Necchi l’avait requis lundi. Le terroriste international a décidé quelques heures plus tard de se pourvoir en cassation contre cette condamnation.Au prononcé du...