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Actualités - OPINION

"Aymé Aadé" du "théâtre de dix heures" La république tournée en bourrique... (photos)

La troupe «Le théâtre de dix heures» poursuit son spectacle «Aymé Aadé» à l’hôtel «West House», Jounieh. Durant deux heures pleines, les frères Jean-Pierre et Michel Chikhani, ainsi que Carole Aoun, Myrna Ghaoui et Georges Khoury se succèdent dans des tableaux très variés. Et tournent en bourrique la république tout entière: le gouvernement, mais aussi la société libanaise... Les jeudis, vendredis et samedis, à 22h.
Pour leur retour sur scène, les frères Chikhani ont, semble-t-il, décidé d’encourager la jeunesse. Heureuse initiative: Georges Khoury (médaille d’or de «Studio el-fan», catégorie imitation); Myrna Ghaoui (médaille d’argent) et Carole Aoun (sixième année de chant au Conservatoire national) sont très applaudis. Quoique leur jeu soit par moments inégal, ils apportent un souffle de fraîcheur. Les improvisations et les rires imprévus et spontanés des acteurs ajoutent d’ailleurs du peps au spectacle.
Pas de véritables fous rires mais le public sourit en permanence et de brefs éclats retentissent parfois lorsqu’une flèche bien envoyée atteint sa cible. Par ailleurs, on note l’absence de toute grossièreté... et la présence de jeunes et d’enfants dans la salle.
Michel Chikhani incarne tour à tour un agent de la circulation, un ivrogne, un homo. Dans le sketch sur les nouvelles cartes d’identité, il joue le ministre Michel Murr, très fier de son orthodoxie. Un déguisement réussi: le ministre Bassem el-Sabeh et sa fameuse mèche sur le front.
Jean-Pierre Chikhani «joue» quant à lui le lion de la pub «Perrier» ainsi que le rôle du conducteur qui brûle tous les feux... Fort en mimiques et en grimaces, il se tourne en dérision lui-même, mettant son embonpoint en valeur...
Georges Khoury se glisse successivement, et avec brio, dans la peau de Najah Wakim, de Georges Saadé, de Fouad Siniora, d’Omar Karamé et d’Elie Ferzli. La voix, les gestes, les expressions... Khoury a bien mérité sa médaille d’or. Le jeune acteur est également hilarant dans son rôle de «L’Ours Baloo» (Publicité Sleep Comfort).
Myrna Ghaoui ressemble à s’y méprendre à la chanteuse libanaise Madona. De sa voix stridente, exagérée jusqu’à en être agaçante, elle imite une bonne Sri Lankaise, une tenancière de bar, ainsi que plusieurs présentatrices du petit écran...Un peu lourd, mais le public aime...
Enfin Carole Aoun, qui présente un bulletin météo particulier, chante Feyrouz, mais prête surtout sa voix à plusieurs chansonnettes satiriques.
Les tableaux s’enchaînent à un rythme rapide et régulier (pas de remplissage) dans des changements perpétuels de décors et de costumes. Devinettes, plaisanteries, chansons, jeux de mots... Tous les moyens sont bons pour faire passer un message, pour souligner les caractéristiques et les tics d’un pays assez «folklorique». Côté thèmes, la reconstruction et l’«infrastructure», les programmes télévisés aux drôles de noms, la publicité, les taxes, la liberté d’expression...
Le programme, sans cesse actualisé (sit-in des jeunes, interview de Michel Aoun), est clôturé par une fin mi-figue mi-raisin: les cinq rigolos reprennent plus ou moins leur sérieux pour émettre, à tour de rôle, des souhaits. Pour un avenir meilleur dans un Liban aimé. Malgré tout.

N.S.
La troupe «Le théâtre de dix heures» poursuit son spectacle «Aymé Aadé» à l’hôtel «West House», Jounieh. Durant deux heures pleines, les frères Jean-Pierre et Michel Chikhani, ainsi que Carole Aoun, Myrna Ghaoui et Georges Khoury se succèdent dans des tableaux très variés. Et tournent en bourrique la république tout entière: le gouvernement, mais aussi la société...