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Actualités - CHRONOLOGIE

L'élection de Kim Dae-Jung ouvre une période d'incertitudes pour la Corée du sud

L’élection de Kim Dae-Jung à la présidence de la République de Corée fait entrer le pays dans une période d’incertitudes de deux mois, peu propice aux décisions radicales qu’il faudra pourtant bien prendre pour stabiliser la situation de la onzième économie mondiale.
Le nouveau président ne prend ses fonctions que le 25 février et il reviendra d’ici là à son prédécesseur Kim Young-Sam — totalement discrédité dans l’opinion — de gérer le pays, victime d’une grave crise financière.
Une démission avant terme du président sortant est difficilement envisageable mais les alliés de la Corée du Sud le poussent à mettre en place un mécanisme de partage du pouvoir pendant cette période cruciale. M. Kim Young-Sam a manifesté une certaine flexibilité sur cette question.
Le président sortant doit rencontrer son successeur samedi pour discuter de l’action à tenir vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) et d’une éventuelle grâce présidentielle pour deux anciens présidents, condamnés pour corruption et leur responsabilité dans le massacre de Kwangju en 1980 (plus de 200 morts), a-t-on appris auprès de la Maison Bleue (la résidence présidentielle).
D’après l’agence Yonhap, Kim Dae-Jung va mettre en place dès lundi une «task force» chargée de mettre en place les conditions de ce partage du pouvoir. Il va aussi introniser un groupe de travail placé sous la présidence de Park Tae-Joon — le très respecté président de POSCO, le troisième sidérurgiste mondial — pour élaborer un programme économique d’urgence.
Selon Hwang Jay-Sun, un des conseillers du président élu, M. Kim espère pouvoir rencontrer «dans la semaine» le président américain Bill Clinton et le directeur général du Fonds monétaire international Michel Camdessus.
Même s’il a troqué son discours militant pour un programme qui ne se distingue guère de celui de ses concurrents et qu’il dispose dans son équipe de quelques poids-lourds de l’industrie, M. Kim continue d’inquiéter, comme l’atteste la baisse de 5,1% de la Bourse de Séoul à la clôture vendredi.

Crise de liquidité

«Kim Dae-Jung fait peur à l’establishment coréen, et il pourrait donc faire un peu peur à l’étranger», relevait à la veille du scrutin Alain Pénicaut, le représentant pour la Corée de la Banque nationale de Paris (BNP). «Il est aussi possible qu’avec Kim Dae-Jung, les réformes indispensables prennent plus de temps, ce qui peut augmenter les risques d’une crise de liquidité du pays», ajoutait le banquier français.
Tribun populiste, M. Kim va devoir gérer les conséquences sur l’économie coréenne de l’amère potion prescrite par le FMI et qu’il s’est de nouveau engagé à respecter dans sa première adresse à la nation.
«Les gens vont commencer à ressentir la douleur qui accompagne les prescriptions du FMI, avec notamment une hausse des prix à la consommation des produits de consommation courante, comme l’huile, ce qui va affecter la tenue des marchés financiers», relevait un analyste de KLB Securities. (AFP)
L’élection de Kim Dae-Jung à la présidence de la République de Corée fait entrer le pays dans une période d’incertitudes de deux mois, peu propice aux décisions radicales qu’il faudra pourtant bien prendre pour stabiliser la situation de la onzième économie mondiale.Le nouveau président ne prend ses fonctions que le 25 février et il reviendra d’ici là à son...