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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Don symbolique chinois de 600.000 dollars au Liban Qian Qichen : ma visite exprime l'inquiétude générale face au blocage du processus de paix (photos)

«Je tiens à remercier le ministre Boueiz pour l’invitation qu’il m’a adressée. Que j’accomplisse cette visite, dont j’ai toujours rêvé, dans les circonstances actuelles, est d’autant plus important que le processus de paix rencontre des difficultés qui bloquent actuellement sa progression et ceci inquiète les Etats-Unis, la Russie, la France, les Nations Unies et naturellement la Chine, qui ne ménagent pas leurs efforts pour le faire progresser». C’est ce qu’a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères chinois, M. Qian Qichen lors de la conférence de presse conjointe qu’il a tenue avec M. Farès Boueiz à l’issue des entretiens officiels qu’ils ont eus ensemble hier matin au Palais Bustros en présence des membres des deux délégations.
M. Qian Qichen avait notamment à ses côtés l’ambassadeur chinois à Beyrouth M. An Huihou, son adjoint M. Ji Peiding , le directeur du département de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique du Nord M. Wu Sike , le directeur général adjoint pour les aides extérieures au ministère chinois des A.E. M. Zhang Chixin.
M. Boueiz était pour sa part assisté par nombre de ses collaborateurs dont le secrétaire général du Palais Bustros M. Zafer el-Hassan, l’ambassadeur du Liban à Pékin M. Farid Samaha, le directeur des Affaires politiques et consulaires au ministère des A.E. M. Samir Khoury, et le directeur des Affaires économiques au ministère des A.E. M. Fawzi Fawaz.
Arrivé avant hier soir, le vice-président du Conseil de l’Etat et ministre des A.E. chinois, M. Qian Qichen, a entamé hier le volet officiel de sa visite au Liban par une rencontre à huis clos avec son homologue M. Farès Boueiz, suivie, à dix heures, d’une réunion élargie groupant les membres des deux délégations.
A l’issue de cette réunion, le secrétaire général du Palais Bustros M. Zafer el-Hassan et l’adjoint du ministre chinois M. Ji Peiding ont signé les textes du protocole d’accord octroyant au Liban un don chinois symbolique de 600 000 dollars.
Le ministre des A.E. M. Farès Boueiz a pris la parole en premier lors de la conférence de presse conjointe tenue avec son homologue chinois.
Après avoir rappelé la solidité des relations entre le Liban et la Chine «qui a toujours été aux côtés des pays arabes et du Liban», M. Boueiz s’est étendu sur le rôle auquel la Chine a tout à fait le droit de prétendre «vu son poids démographique , politique, économique et technologique».
Il a indiqué avoir expliqué à son homologue chinois toutes les difficultés que traverse actuellement le processus de paix «du fait de l’obstination aveugle des israéliens» et lui avoir rapporté «les détails des efforts déployés par les émissaires qui se sont rendus dernièrement dans la région notamment le secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, et le ministre russe des A.E., M. Evguéni Primakov».
«J’ai très bien précisé à M. Qian Qichen que toutes les parties qui s’intéressent à la paix dans la région sont profondément convaincues qu’elle ne peut se réaliser que conformément aux fondements sur lesquels elle a démarré à partir de Madrid à savoir la paix contre la terre et une paix qui serait juste et globale, accordant leurs droits à tous les Arabes», a ajouté M. Boueiz.
Concernant le volet économique des entretiens, M. Boueiz a rappelé que «le Liban souhaite voir la Chine s’impliquer davantage dans les projets de reconstruction du pays» et que «le Conseil des ministres a approuvé la participation de la Chine aux activités de la zone franche qui doit lui servir de tremplin pour le passage de ses produits vers les autres pays arabes».
Après avoir indiqué que «le Liban a obtenu un prêt de 7 millions de dollars, sans intérêt, et un don symbolique de 600 000 dollars de la part de la Chine», M. Boueiz a indiqué aussi avoir soulevé avec son homologue chinois la question des difficultés que les hommes d’affaires libanais rencontrent dans leurs activités à Hong Kong.
«M. Qian Qichen nous a promis d’intervenir rapidement auprès des autorités locales afin de faciliter la tâche des Libanais», a conclu M. Boueiz.

Inquiétudes

Le ministre des A.E. chinois s’est, quant à lui, étendu sur la question du processus de paix actuellement en panne, «ce qui inquiète tout le monde».
«Ma tournée qui a débuté par le Liban et comprendra d’autres pays du Moyen-Orient, tend à expliquer à toutes les parties notre attachement à la paix et notre souhait de la voir progresser. Nous voudrions faire comprendre à ces mêmes parties que la société internationale est inquiète de voir le processus de paix bloqué. Un dégel à ce niveau est bénéfique pour tout le monde y compris pour le peuple israélien pour qui la paix doit demeurer une valeur irremplaçable», a indiqué M. Qian Qichen.
Le responsable de la diplomatie chinoise croit que «le processus de paix a certainement avancé depuis le congrès de Madrid» et affirme que «toutes les parties acceptent le principe de l’échange de la paix contre la terre».
«Je pense que le processus de paix a avancé depuis le congrès de Madrid. Toutes les parties acceptent le principe de la paix contre la terre avec comme fondement les résolutions des Nations Unies. Actuellement ce processus est bloqué et pour sortir de l’impasse actuelle il faut revenir aux principes du congrès de Madrid», a-t-il encore précisé.
Après avoir expliqué que le «le Liban constitue un maillon important dans le processus de paix», le chef de la diplomatie chinoise a indiqué que «l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité peut faire relancer les pourparlers de paix».
«Allez-vous encourager Netanyahu à se retirer du Liban», lui a-t-on demandé, M. Qian Qichen a répondu, brièvement , sans aucune hésitation et sur un ton, on ne peut plus affirmatif, «oui».
Pour rappeler le rôle important que le Liban a toujours joué dans les échanges commerciaux, entre les différentes régions du monde, le chef de la diplomatie chinoise a rappelé la fameuse «route de la soie».
«J’ai très bien remarqué tout le progrès que le Liban a effectué en matière de reconstruction. Le gouvernement chinois est tout à fait prêt à participer à ce grand chantier, et ce faisant, il ne fait que poursuivre une longue tradition d’échanges commerciaux entre nos deux pays illustrés par la route de la soie», a ajouté le responsable chinois.
Pour M. Qian Qichen, il ne fait aucun doute que les échanges commerciaux entre son pays et le Liban vont connaître un développement certain.
«Je suis certain que les relations commerciales entre nos deux pays vont se développer de façon remarquable et nous encouragerons les sociétés chinoises à participer à ce grand chantier actuellement en pleine effervescence dans votre pays» a-t-il encore expliqué.
A l’issue de ses pourparlers avec M. Boueiz, le ministre chinois s’est rendu à Aïn el-Tiné pour rencontrer le chef du législatif M. Nabih Berry, à qui il a remis une invitation officielle de son homologue chinois à se rendre à Pékin.
Par la suite, la délégation chinoise a été reçue par le président du Conseil M. Rafic Hariri qui a donné un déjeuner en son honneur à sa résidence de Koraytem.
Dans l’après-midi, M. Qian Qichen a été reçu par le chef de l’Etat M. Elias Hraoui.
«J’ai eu un excellent entretien avec M. le président de la République qui m’a parlé des souvenirs chinois qu’il retient d’une visite qu’il a effectuée dans mon pays il y a vingt ans. Mon gouvernement serait heureux de l’accueillir cette fois-ci officiellement, mais il semble que son agenda soit surchargé. De toute façon, il m’a promis d’effectuer cette visite une fois le processus de paix solidement entamé», a notamment déclaré le ministre chinois à sa sortie du palais présidentiel.
La visite du ministre chinois comporte un volet touristique et la journée d’aujourd’hui sera consacrée à des visites à différents sites.
«Je tiens à remercier le ministre Boueiz pour l’invitation qu’il m’a adressée. Que j’accomplisse cette visite, dont j’ai toujours rêvé, dans les circonstances actuelles, est d’autant plus important que le processus de paix rencontre des difficultés qui bloquent actuellement sa progression et ceci inquiète les Etats-Unis, la Russie, la France, les Nations Unies et...