Les suites de l'interdiction de l'interview de Aoun Nouvelles manifestations estudiantines hier (photo)

Le vaste mouvement estudiantin contre la répression des libertés s’est poursuivi hier pour la troisième journée consécutive. Des sit-in ont été observés dans différentes universités, qui ont suspendu leurs cours pour la plupart, officiellement ou officieusement. Les ordres de professions libérales ont continué à s’associer au mouvement de protestation. Après l’Ordre des avocats, en grève depuis trois jours, l’Ordre des ingénieurs a observé un arrêt de travail.

L’événement le plus marquant de cette troisième journée de grève estudiantine a consisté en une marche organisée à l’AUB par des centaines d’élèves. Les FSI postées à l’entrée de l’université n’ont pas empêché les manifestants de sortir du campus et de défiler dans la rue Bliss.
Divers événements ont ponctué la journée: une soixantaine de voitures, venant de la Lebanese American University (LAU) de Jbeil, ont défilé devant le Palais de justice. D’autres processions de voitures ont été remarquées sur la route de Jounieh. Selon l’agence d’information «Al Markazia», les étudiants poursuivraient leur action dans le but de briser l’interdiction des manifestations.
Au campus des sciences médicales (USJ), le sit-in s’est également poursuivi hier. Un grand nombre d’étudiants continuaient à protester contre la répression des libertés, scandant des slogans hostiles au pouvoir et brandissant des drapeaux libanais et des banderoles. Les cours ont été suspendus à la LAU de Jbeil, à l’Université Saint-Joseph, à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), à l’Université libanaise (UL), et à la Notre-Dame University (NDU). Le comité des étudiants du «Haïgazian College» a publié un communiqué dans lequel il s’est déclaré «solidaire du mouvement estudiantin dans le pays». «Nous réclamons, au même titre que nos camarades, le rétablissement de la liberté d’expression et nous tenons à exprimer notre indignation quant aux agressions dont certains étudiants ont été victimes», déclare le communiqué.
D’autre part, une délégation de l’Ecole technique de Dékouané s’est rendue à Bkerké. Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, s’est exprimé devant les étudiants en ces termes: «Sans liberté, le Liban n’existe pas, et votre pays sera tel que vous le souhaitez. Mais rappelez-vous que liberté ne signifie pas anarchie, et accrochez-vous aux valeurs chrétiennes, libanaises et humanitaires». Il leur a recommandé de retourner aux bancs d’études pour se préparer à être «les hommes de demain, sur qui la nation compte».
Par ailleurs, les membres du barreau ont poursuivi leur grève hier et 142 avocats ont été désignés par le bâtonnier, M. Antoine Klimos, pour défendre les personnes interpellées dimanche dernier devant la MTV. Ces avocats ont tenu une réunion présidée par l’ancien bâtonnier, M. Chakib Cortbawi, dans la salle des conférences de l’Ordre à Beyrouth. D’autre part, un membre du comité de l’Ordre, M. Nohad Jabre, s’est rendu au campus des sciences médicales de l’USJ et s’est adressé aux étudiants. Après les avoir félicité pour leur contestation, il leur a recommandé de ne pas étendre leur mouvement à l’extérieur de leur campus, afin que d’éventuels troubles ne nuisent à leur cause.