Les mouvements aounistes à Beyrouth s’en sont violemment pris aux autorités. «Le courant estudiantin libre» a notamment affirmé que «les rois de la pseudo-liberté (...) tremblent à l’idée de voir et d’entendre le général Aoun s’exprimer comme si l’interview avec lui était un film d’horreur». «Le mouvement du changement» a fait appel au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en tant que «représentant de la volonté populaire», l’exhortant à agir au plus vite pour mettre fin aux pratiques des autorités.
De son côté, le Bloc national a dénoncé «la répression des libertés». Dans un communiqué publié par son secrétaire général, M. Ibrahim Estephan, le B.N. estime qu’avec les altercations qui ont opposé les FSI à des jeunes libanais, «l’heure du deuil de la démocratie a sonné».
Soulignant d’autre part que «le comportement immonde des autorités confirme leur incapacité à gérer les affaires du pays», M. Estephan a demandé à la justice de juger «les responsables de ce crime odieux et de ces actes anticonstitutionnels».
A Bkerké
Par ailleurs, les visiteurs du patriarche Sfeir ont tous stigmatisé hier le comportement du pouvoir à l’égard des manifestants aounistes.
M. Pierre Amine Gemayel s’est notamment demandé à ce sujet: «Comment invite-t-on les exilés politiques à rentrer au Liban alors que les jeunes qui ont manifesté dimanche de manière pacifique ont été repoussés au moyen des lances à eau et des grenades lacrymogènes?».
A Bkerké toujours, l’ancien conseiller politique de M. Samir Geagea, M. Toufic Hindi, a estimé que les agissements du gouvernement montrent que celui-ci «n’est plus libre de sa décision». Il a en outre demandé à l’Etat de «laisser les gens célébrer joyeusement les fêtes sans poursuites judiciaires comme celles entreprises l’an dernier à la même période».
De son côté, le chef du parti Kataëb, M. Georges Saadé, a indiqué à l’issue de son entretien avec le patriarche maronite que si l’interview du général Aoun avait été retransmise, «les manifestations n’auraient pas eu lieu d’être et n’auraient pas abouti à l’arrestation de tant de jeunes». Il a réitéré ses critiques à l’égard du gouvernement et de sa politique répressive à l’occasion de la réunion de son parti tenue hier à Saïfi.
Le président du Rassemblement pour la république, M. Albert Moukheiber, a déploré la censure imposée à l’interview du général Aoun «alors que cheikh Sobhi Toufayli, qui ne s’est guère privé d’attaquer le pouvoir, n’a pas été inquiété». «Le gouvernement n’a plus confiance en lui-même et toutes ses décisions sont désormais hypothéquées», a-t-il dit avant d’estimer que les mesures prises contre les manifestants sont le signe de «la faillite totale du pouvoir». M. Moukheiber a enfin réclamé une enquête parlementaire sur «l’identité de celui qui a donné les ordres de répression».
Enfin, le président de la Ligue des professeurs à plein temps de l’Université libanaise, M. Issam Khalifé, a souligné la nécessité de respecter les libertés publiques et d’information en particulier. Il a en outre réclamé la libération des détenus parmi lesquels se trouvent des avocats, des ingénieurs et des étudiants de l’U.L..
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