Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Interview interdite, manifestation réprimée Vives réactions de l'opposition chrétienne

L’opposition extraparlementaire s’est déchaînée hier contre les mesures prises dimanche soir contre les partisans du général Michel Aoun devant le siège de la chaîne de télévision MTV. Premier concerné par cette affaire, le bureau de l’ancien premier ministre à Paris a estimé qu’il aurait mieux valu pour les autorités «d’œuvrer dans l’intérêt du citoyen, d’être à l’écoute, d’observer et de traiter les problèmes en conséquent». Et d’ajouter: «Le citoyen a le droit de réclamer la démission du gouvernement, l’amendement de la loi et le retrait des forces syriennes du Liban». Le bureau susmentionné a estimé dans ce cadre que «si les relations sont aujourd’hui mauvaises avec la Syrie, c’est parce que Damas les veut ainsi».
Les mouvements aounistes à Beyrouth s’en sont violemment pris aux autorités. «Le courant estudiantin libre» a notamment affirmé que «les rois de la pseudo-liberté (...) tremblent à l’idée de voir et d’entendre le général Aoun s’exprimer comme si l’interview avec lui était un film d’horreur». «Le mouvement du changement» a fait appel au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en tant que «représentant de la volonté populaire», l’exhortant à agir au plus vite pour mettre fin aux pratiques des autorités.
De son côté, le Bloc national a dénoncé «la répression des libertés». Dans un communiqué publié par son secrétaire général, M. Ibrahim Estephan, le B.N. estime qu’avec les altercations qui ont opposé les FSI à des jeunes libanais, «l’heure du deuil de la démocratie a sonné».
Soulignant d’autre part que «le comportement immonde des autorités confirme leur incapacité à gérer les affaires du pays», M. Estephan a demandé à la justice de juger «les responsables de ce crime odieux et de ces actes anticonstitutionnels».

A Bkerké

Par ailleurs, les visiteurs du patriarche Sfeir ont tous stigmatisé hier le comportement du pouvoir à l’égard des manifestants aounistes.
M. Pierre Amine Gemayel s’est notamment demandé à ce sujet: «Comment invite-t-on les exilés politiques à rentrer au Liban alors que les jeunes qui ont manifesté dimanche de manière pacifique ont été repoussés au moyen des lances à eau et des grenades lacrymogènes?».
A Bkerké toujours, l’ancien conseiller politique de M. Samir Geagea, M. Toufic Hindi, a estimé que les agissements du gouvernement montrent que celui-ci «n’est plus libre de sa décision». Il a en outre demandé à l’Etat de «laisser les gens célébrer joyeusement les fêtes sans poursuites judiciaires comme celles entreprises l’an dernier à la même période».
De son côté, le chef du parti Kataëb, M. Georges Saadé, a indiqué à l’issue de son entretien avec le patriarche maronite que si l’interview du général Aoun avait été retransmise, «les manifestations n’auraient pas eu lieu d’être et n’auraient pas abouti à l’arrestation de tant de jeunes». Il a réitéré ses critiques à l’égard du gouvernement et de sa politique répressive à l’occasion de la réunion de son parti tenue hier à Saïfi.
Le président du Rassemblement pour la république, M. Albert Moukheiber, a déploré la censure imposée à l’interview du général Aoun «alors que cheikh Sobhi Toufayli, qui ne s’est guère privé d’attaquer le pouvoir, n’a pas été inquiété». «Le gouvernement n’a plus confiance en lui-même et toutes ses décisions sont désormais hypothéquées», a-t-il dit avant d’estimer que les mesures prises contre les manifestants sont le signe de «la faillite totale du pouvoir». M. Moukheiber a enfin réclamé une enquête parlementaire sur «l’identité de celui qui a donné les ordres de répression».
Enfin, le président de la Ligue des professeurs à plein temps de l’Université libanaise, M. Issam Khalifé, a souligné la nécessité de respecter les libertés publiques et d’information en particulier. Il a en outre réclamé la libération des détenus parmi lesquels se trouvent des avocats, des ingénieurs et des étudiants de l’U.L..
L’opposition extraparlementaire s’est déchaînée hier contre les mesures prises dimanche soir contre les partisans du général Michel Aoun devant le siège de la chaîne de télévision MTV. Premier concerné par cette affaire, le bureau de l’ancien premier ministre à Paris a estimé qu’il aurait mieux valu pour les autorités «d’œuvrer dans l’intérêt du citoyen,...