Pan Pan Le cirque

«Je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous dites. mais je me ferais tuer pour que vous gardiez le droit de le dire» -Voltaire.
Le sage de Ferney avait sans doute raison.Mais il faut en tout garder le sens de la mesure. Ou, comme on dit depuis Einstein, «relativiser». On verrait mal, par exemple,un farfadet narcissique comme BHL,aussi épris de show off médiatique qu’il soit, se faire immoler par le feu comme un bonze pour défendre le droit d’expression d’un Le Pen.
On peut certes bondir sur les grands mots et sur ses grands chevaux pour parler de «liberté bafouée» et de «répression- oppression».Ce n’est évidemment pas faux et jamais on ne doit laisser passer ce genre de voltige sans clamer et réclamer.Surtout quand, disons-le au risque de paraître cynique, l’action menée «déprécie le mal en soi». Autrement dit, quand on recourt aux grands moyens nazis pour de tout petits objectifs, à l’instar de ce ministre qui pour s’éviter une réprimande des tuteurs, refuse de laisser parler Zarathoustra.


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Il faut prendre garde cependant à ne pas confondre les torchons et les serviettes. Toute défense d’un principe, si on ne veut pas prêcher dans le désert, doit faire la part des choses. A tout prendre les bilboquets, de droite comme de gauche, qui s’agitent sur la scène dite publique — comme une fille de joie — sont quelque part pareils les uns aux autres.
Il faut défendre l’idée, pas ceux qu’occasionnellement elle habille sans vraiment les habiter.
— En effet, quel que soit le tenant du pouvoir, la matraque aurait cogné aussi joyeusement qu’à Fassouh sur des têtes affaiblies, qu’aucun turban à la Toufayli ne protège.
Et s’il y a drame c’est bien parce qu’à tout coup de gueule répond invariablement un coup de poing, comme au cirque entre clowns.
Tant mieux,tant pis: c’est dans le grotesque que le show goes on.

J.I.