Chamseddine met en garde contre les tentatives d'étouffer les scandales

Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine, a mis en garde l’Etat contre toute tentative d’étouffer les scandales financiers, appelant les autorités à rétablir la confiance du peuple dans ses institutions.
Dans son prêche du vendredi, hier, cheikh Chamseddine a constaté que l’Etat «reste malheureusement en butte à des problèmes au moment où le budget de l’année prochaine est en train d’être examiné». «Le déficit budgétaire et les charges financières qui accablent la population sont apparus au grand jour, simultanément avec les scandales déshonorants qui rendent douteuses toutes les politiques financières et économiques dans l’ensemble des institutions qui forment l’Etat. Nous ne savons plus laquelle parmi ces institutions est garante des finances et de l’intérêt publics», a déclaré le dignitaire religieux.
Cheikh Chamseddine a invité les autorités à «rétablir la confiance des Libanais dans leur gouvernement, leur Etat, leurs institutions et les politiques financières de ces dernières», soulignant la nécessité de mettre en relief «les lacunes qui se présentent au niveau de la vie publique en vue de les combler». Considérant comme une bonne chose pour la vie publique la découverte de scandales, cheikh Chamseddine a mis en garde toutefois contre toute tentative de les étouffer. «Il faut que la justice prenne son cours. Nous ne voulons pas appeler les choses par leur nom puisque chaque jour un nouvel indice est révélé et que la population suit les nouvelles», a-t-il encore dit en déplorant «les batailles imaginaires qui apparaissent à certains moments entre les pôles du pouvoir, suivies de réunions (de réconciliation) dont le résultat est normalement d’étouffer les affaires suscitées». Et de poursuivre: «Puis de nouveaux scandales financiers portant sur des dizaines et des centaines de millions de dollars éclatent et à la fin il s’avère que tout le monde est innocent et que rien ne s’est passé».